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<span class="dquo">«</span> Des paroles et des actes » supprimé pour des raisons politiques ?

16 mars 2016

Temps de lecture : 3 minutes
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« Des paroles et des actes » supprimé pour des raisons politiques ?

Temps de lecture : 3 minutes

Clap de fin pour « Des paroles et des actes », l’émission politique pourtant la plus regardée de France 2.

Sur Europe 1, Michel Field, directeur de l’in­for­ma­tion de France Télévi­sions, l’a annon­cé, esti­mant que c’é­tait « une émis­sion qui, à mon avis, a don­né tout son jus ». Celui-ci a con­fié être « en train de réfléchir avec David [Pujadas] à un nou­veau ren­dez-vous poli­tique l’année prochaine », soulig­nant qu’il serait « absol­u­ment sûr » qu’elle serait ani­mée par le présen­ta­teur vedette de la chaîne.

Con­cer­nant les rumeurs présageant l’ar­rivée de Léa Salamé comme co-ani­ma­trice, Field explique que cette option n’est « pas exclue » mais qu’elle « dépend beau­coup d’elle ». Lancée en 2011, l’émis­sion de David Pujadas était dev­enue un ren­dez-vous poli­tique incon­tourn­able à forte audience.

Récem­ment, plusieurs polémique ont entaché le pro­gramme, notam­ment lorsque Marine Le Pen avait refusé, à la dernière minute, de s’y ren­dre, dénonçant une « mas­ca­rade » et des con­signes inac­cept­a­bles. « L’amateurisme et la ser­vil­ité de M. Pujadas ont trans­for­mé aujourd’hui l’organisation de cette émis­sion en véri­ta­ble pan­talon­nade », avait-elle déclaré. Plus récem­ment, Nico­las Sarkozy avait égale­ment pointé du doigt les con­signes don­nées afin qu’au­cun min­istre ne débat­te face à lui, et avait lui-même formelle­ment refusé de se trou­ver face à Jean-Christophe Cam­badélis, secré­taire nation­al du PS.

Pour Marc Bau­driller, dans Chal­lenges, l’ar­rêt de l’émis­sion phare de la 2 prend « des allures poli­tique et polémique ». D’après un ancien cadre de la rédac­tion de France Télévi­sions, Pujadas est sur la sel­l­ette depuis l’ar­rivée de Del­phine Ernotte à la tête du groupe. « David Pujadas est-il sur la sel­l­ette ? En tout cas, il est frag­ile. S’il n’avait pas de bons résul­tats, où serait-il ? », a‑t-il commenté.

Autre piste : le présen­ta­teur du JT paierait « sa prox­im­ité avec un homme clé de l’ancienne équipe de France Télévi­sions péri­ode Pflim­lin, Thier­ry Thuil­li­er ». Aus­sitôt écarté par Ernotte dès son arrivée, Thuil­li­er était proche de Pujadas, qui l’a d’ailleurs défendu ouvertement.

Pour un ancien de France 2, « David Pujadas n’est pas en odeur de sain­teté à l’Élysée. Son jour­nal a été con­sid­éré à plusieurs repris­es comme défa­vor­able au château ». Ain­si, le présen­ta­teur pour­rait-il être « aujourd’hui l’otage, à France 2, de l’instabilité au som­met de la chaîne et de la poli­ti­sa­tion des médias publics », con­clut Marc Baudriller.

De son côté, dans L’Obs, François Jost juge que Pujadas a pu être écarté à cause d’un sérieux prob­lème d’au­torité. Depuis l’af­faire Le Pen et l’af­faire Sakozy, ce sont vis­i­ble­ment les poli­tiques qui dictent leurs con­di­tions à l’émis­sion. Devant la pas­siv­ité de l’an­i­ma­teur sur le plateau et en coulisse, la nou­velle direc­tion aurait ain­si décidé de stop­per l’hémorragie.

« Pour le respon­s­able de l’information, il est urgent de trou­ver une for­mule qui ne per­me­tte plus de le pren­dre en otage et qui ne le soumette plus à l’aléa des réac­tions des poli­tiques. Pour une chaîne, il n’y a en effet rien de pire qu’une dépro­gram­ma­tion », explique-t-il. Qui plus est à un an des élec­tions présidentielles.

Voir notre portrait de David Pujadas

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