Lors d’une présentation de deux heures à l’Assemblée générale de Vivendi, Vincent Bolloré a menacé de fermer Canal+ si le groupe ne réagissait pas face aux pertes qui s’accumulent.
D’après Stéphane Roussel, directeur général de Vivendi (propriétaire du groupe Canal), Canal est (encore) dans le rouge. En effet, la chaîne cryptée pourrait accuser un déficit de « 400 millions d’euros en 2016 », qui viendrait s’ajouter aux 264 millions d’euros déjà perdus en 2015. « Il y a un moment où il faudra arrêter le robinet. Vivendi ne pourra pas apporter de l’argent indéfiniment à Canal », a prévenu Vincent Bolloré.
Avec un nombre d’abonnés en chute libre et un endettement qui dépasse le milliard d’euros, la chaîne cryptée va devoir céder aux réductions budgétaires insufflées par la direction, au risque de disparaître. Car Bolloré n’y est pas opposé. Celui-ci a jugé « possible » un groupe Canal composé uniquement de CanalSat, des chaînes gratuites D8, D17 et i>Télé, de Studio Canal ainsi que de la filiale internationale Canal+ Overseas.
La chaîne Canal est en effet, d’après la direction, la seule chaîne, avec i>Télé, à faire tâche dans le groupe au niveau de la rentabilité. « Certains disent que je suis la cause des pertes de Canal+. J’en suis la conséquence, et peut-être la solution », a scandé Bolloré à la tribune.
Un discours qui ne va sans doute pas rassurer les journalistes et producteurs de Canal+, préférant crier à la censure sans jamais remettre en question une ligne éditoriale qui n’intéresse plus grand monde.