Ainsi que nous vous l’annoncions jeudi, une réunion interne organisée à l’initiative de la société des journalistes de L’Express a eu lieu à la rédaction de l’hebdomadaire ce vendredi. « La société se droitise », a expliqué un directeur de la rédaction « décomplexé » à des journalistes « perplexes », rapporte Telerama.fr. « L’Express ne peut pas se déconnecter de ce lectorat. La une cible les tripes. C’est à l’intérieur qu’on s’adresse aux cerveaux » a notamment déclaré Christophe Barbier. Autrement dit, L’Express doit attirer le lecteur populiste, en passe de le devenir ou séduit par de telles thèses pour ensuite l’éduquer. L’homme à l’écharpe rouge appelle cela « l’élasticité ».
Et puis, « on ne peut plus se permettre des couv’ tièdes » a insisté Barbier. Une allusion à l’évolution de la diffusion (518 339 exemplaires par semaine en 2011–2012 contre 559 892 en 2007, d’après l’OJD) de L’Express ? La faute également aux concurrents (Le Point, Marianne…) qui multiplient les unes provocatrices mais aussi à Internet où les Français sont habitués à des propos plus tranchés, moins policés. Ainsi, titrer « Immigration : une chance pour la France ? », comme l’a suggéré un journaliste de L’Express (au lieu de : « Le vrai coût de l’immigration »), « n’aurait pas fait de buzz négatif » sur Twitter, a expliqué Barbier, donc de « buzz » tout court… donc de bonnes ventes en kiosques.