L’une des plus importantes sociétés de gestion d’abonnements dans l’Hexagone, le Groupe GLI a reconnu le 21 juin un gros bug informatique sur ses serveurs. Une panne qui a semé la panique chez les éditeurs de presse et qui pourrait coûter sa survie à ce prestataire de premier plan.
En principe, le fulfillment (gestion d’abonnements) confié à GLI par les principaux éditeurs français, devrait revenir à la normale lundi 4 juillet. Concrètement, les abonnés des Échos au Figaro, de Valeurs actuelles à L’Express pourront à nouveau renouveler leur abonnement, payer, effectuer des changements d’adresses, toutes choses impossibles depuis dix jours. Suite à une réunion de crise, tenue vendredi 24 juin entre une trentaine d’éditeurs et le directeur général de GLI, les ingénieurs d’IBM sont parvenus, non sans mal, à faire repartir partiellement le système de GLI dimanche 26 juin. Mais il a encore fallu une semaine pour que ce dernier soit complètement opérationnel.
L’épisode critique que vient de vivre une bonne moitié des éditeurs de presse d’information générale, devrait les conduire à réagir vigoureusement. Annoncée avec retard par GLI, la panne n’a pu être limitée par le biais d’un serveur de sauvegarde. Et pour cause, celui-ci s’est avéré également défectueux. En premier lieu, les contrats- pour ceux qui seront maintenus avec GLI- devraient prévoir à l’avenir un “back up” physique, sécurisé à l’extérieur de l’entreprise. Les éditeurs devraient d’autre part exiger de la part du prestataire qu’il réalise à intervalle régulier un audit externe, afin de vérifier le bon état des procédures. Côté financier, des dommages et intérêts consistants seront probablement demandés à la société déjà fragile. GLI est sorti en 2015 d’une période de sauvegarde après avoir frôlé le redressement judiciaire. De là à évoquer un défaut d’investissement de sa part, ayant entrainé le bug du 21 juin… Un spécialiste de l’abonnement évoque clairement une suite de défaillances ayant généré la panne générale.
Les éditeurs de leur côté engageront probablement des réformes urgentes à mener pour sécuriser leur fonds de commerce. Y compris en détenant une sauvegarde à domicile. Chez certains, comme L’Express ou Le Figaro, les abonnements peuvent représenter jusqu’à 30% du chiffre d’affaires. Ce chiffre monte à 70% pour Valeurs actuelles, voire 90% au mensuel Que choisir. L’alerte a été chaude mais ne devrait pas en revanche les conduire à (re)internaliser leurs données. Les risques de passer par un prestataire externe ont beau être énormes, ils ne sont pas prêts, essentiellement pour des questions de coûts, à reprendre en direct la délicate logistique de la gestion d’abonnement.