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[Rediffusion] Le malaise d’Hillary Clinton… et des médias !

27 décembre 2016

Temps de lecture : 3 minutes
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[Rediffusion] Le malaise d’Hillary Clinton… et des médias !

Temps de lecture : 3 minutes

Pour la plupart des journaux français, la mauvaise santé d’Hillary Clinton n’était qu’un ragot colporté par Trump et son équipe. Jusqu’à ce que l’égérie des mondialistes ne fasse un malaise en direct. Ou comment la réalité rattrape, une fois de plus, nos chers médias…

Same­di 11 sep­tem­bre, Hillary Clin­ton a dû être évac­uée des céré­monies de com­mé­mora­tion des 15 ans de l’at­ten­tat du World Trade Cen­ter. Sur une vidéo dif­fusée sur inter­net et reprise par tous les grands médias, on la voit chance­lante et lit­térale­ment jetée dans une voiture par ses gardes du corps.

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L’im­age a de quoi inter­peller à l’heure où de nom­breuses rumeurs cir­cu­lent sur la san­té de la can­di­date démoc­rate à la Mai­son Blanche. Rapi­de­ment, son entourage et ses com­mu­ni­cants ont évo­qué un sim­ple « coup de chaud » avant d’ad­met­tre qu’Hillary Clin­ton souf­frait d’une pneu­monie, diag­nos­tiquée deux jours aupar­a­vant (ce qui ne l’a pas empêchée d’embrasser des petits enfants dans la foule !) Que cette infor­ma­tion soit bidon ou non (en pleine cam­pagne, l’in­térêt du camp Clin­ton est évidem­ment d’an­non­cer une mal­adie assez bénigne), l’épisode aura au moins servi de leçon à cer­tains médias, en France comme aux États-Unis, qui con­sid­éraient jusqu’alors que toute évo­ca­tion de la san­té de la can­di­date était « com­plo­tiste » par nature.

Pour­tant, de nom­breuses pistes per­me­t­taient, non pas d’af­firmer, mais au moins de s’in­ter­roger sur son état de san­té. Out­re les vidéos, un peu exagérées, affir­mant qu’elle est sujette à des crises d’épilep­sie ou à un début de Parkin­son, la fameuse quinte de toux de vingt min­utes en plein meet­ing lais­sait perplexe.

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Mais pour les médias améri­cains, qua­si­ment tous acquis au camp démoc­rate (à l’ex­cep­tion notoire de Fox News), et les médias français, ces ques­tion­nements ne pou­vaient être qu’un com­plo­tisme de bas niveau ali­men­té par Trump.

Ain­si, après le nou­veau pépin d’Hillary à Ground Zero et les déc­la­ra­tions de son médecin, cer­tains arti­cles pub­liés quelques jours plus tôt parais­sent aujour­d’hui bien ridicules, si ce n’est pire. Le 27 août 2016, Les Inrocks pré­tendaient nous expli­quer « com­ment Don­ald Trump ali­mente les rumeurs sur une fausse mal­adie d’Hillary Clin­ton ». Pour le mag­a­zine, Trump, « aidé par de nom­breux con­spir­a­tionnistes, (…) essaie de décrédi­bilis­er sa rivale grâce à son arme favorite : le men­songe ». Rien que ça. De son côté, Libéra­tion repre­nait le même dis­cours en faisant de la san­té d’Hillary le « cheval de bataille du camp Trump ».

De même pour Le Monde et ses iné­narrables « Décodeurs », chargés de veiller pour nous à déman­tel­er toutes les manip­u­la­tions. Le 9 sep­tem­bre 2016, Adrien Sénérat évo­quait les « invraisem­blables intox sur la san­té d’Hillary Clin­ton ». Sauf que 2 jours plus tard, il a bien fal­lu faire machine arrière. Le titre est ain­si devenu, comme par magie : « Hillary Clin­ton : une vraie pneu­monie après des semaines d’intox sur sa san­té. » Au pas­sage, le jour­nal­iste ne se pose pas une sec­onde la ques­tion de la vérac­ité des déc­la­ra­tions du médecin de la can­di­date, évidem­ment dépassé par les enjeux de la campagne.

Enfin, l’a­gence Asso­ci­at­ed Press a fait mieux en sup­p­ri­mant car­ré­ment la vidéo du malaise de la femme de l’an­cien prési­dent améri­cain le 11 sep­tem­bre. Evo­quant, sur son compte Twit­ter, des raisons de droits d’au­teur, l’a­gence a aus­sitôt été moquée par les inter­nautes pour avoir choisi ce motif dou­teux alors que la vidéo est dif­fusée sur toutes les chaînes et a été partagée des mil­lions de fois sur internet…

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