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La montée sans fin de Valeurs actuelles

2 octobre 2016

Temps de lecture : 3 minutes
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La montée sans fin de Valeurs actuelles

Temps de lecture : 3 minutes

L’hebdomadaire fêtera ses 50 ans en fanfare le 5 octobre. Son positionnement de droite, assumé depuis trois ans, lui assure un succès détonnant dans le paysage déprimé des autres newsmagazines.

Le ban et l’ar­rière ban de la classe poli­tique (de droite mais aus­si de gauche), économique et intel­lectuelle, devrait se press­er mer­cre­di 5 août dans les salons de l’hô­tel nation­al des Invalides à Paris. Au total, pas moins de 500 invités vien­dront souf­fler les 50 bou­gies de Valeurs actuelles, créé le 6 octo­bre 1966 par Ray­mond Bourgine. Force est de con­stater que le jour­nal quin­quagé­naire est en pleine forme.

D’une rel­a­tive sta­bil­ité depuis 47 ans, le news­magazine a explosé à par­tir de 2013, date de la nom­i­na­tion d’Yves de Ker­drel à sa tête. De 85 000 exem­plaires ven­dus, Valeurs actuelles devrait attein­dre 120 000 exem­plaires en moyenne fin 2016, soit une hausse de 50%. L’hori­zon des 200 000 exem­plaires est fixé à 2020. Jour­nal­iste plutôt libéral sig­nant des arti­cles dans Le Figaro, Ker­drel a placé les sujets de société au cœur de la ligne édi­to­ri­ale de Valeurs actuelles. Mar­qué à droite depuis sa créa­tion, le news­magazine est devenu un organe de com­bat con­tre le “détri­co­tage” des valeurs tra­di­tion­nelles orchestré par la gauche depuis 2012. La poli­tique, si elle reste en bonne place au sein des pages, a été reléguée au sec­ond plan.

Valeurs actuelles, grâce à plusieurs sondages, a bien com­pris que ses lecteurs priv­ilé­giaient le fond par rap­port à la poli­tique politi­ci­enne. Et que la France se “droiti­sait” de plus en plus. Sur la forme, la maque­tte, refon­due en 2013 et qui sera mod­ernisée à par­tir du 6 octo­bre, a large­ment par­ticipé à la redy­nami­sa­tion de la mar­que. Elle som­no­lait depuis des décen­nies dans le giron des Lab­o­ra­toires Pierre Fab­re. Seule ombre au tableau, la crois­sance externe, promise par Iskan­dar Safa, qui a racheté en 2015 Val­monde, l’édi­teur de Valeurs actuelles, de Jour de chas­se et de Jour de cheval, n’est guère au ren­dez-vous. Mis à part le men­su­el Marine & Océans, aucun média d’en­ver­gure n’est tombé dans l’escar­celle du mil­liar­daire fran­co-libanais, allié dans l’opéra­tion avec Éti­enne Mougeotte et Charles Villeneuve.

Dans ce con­texte large­ment posi­tif pour Valeurs actuelles, la sit­u­a­tion des autres heb­do­madaires d’in­for­ma­tion générale et poli­tique est au con­traire cat­a­strophique. L’Obs fera par­tir 20% de ses jour­nal­istes au pre­mier trimestre 2017. L’Ex­press, qui a per­du 40% de sa rédac­tion en 2015–2016, devrait encore être refon­du en 2017, un an seule­ment après avoir refait sa for­mule. Le Point a retrou­vé l’équili­bre au prix égale­ment de coupes dans ses effec­tifs. Tous pâtis­sent des muta­tions soci­ologiques de la société française. Cette dernière, à droite comme à gauche, réclame des choix assumés et non pas l’eau tiède rédac­tion­nelle servie tra­di­tion­nelle­ment par ces news­magazines essen­tielle­ment parisiens.

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