L’hebdomadaire fêtera ses 50 ans en fanfare le 5 octobre. Son positionnement de droite, assumé depuis trois ans, lui assure un succès détonnant dans le paysage déprimé des autres newsmagazines.
Le ban et l’arrière ban de la classe politique (de droite mais aussi de gauche), économique et intellectuelle, devrait se presser mercredi 5 août dans les salons de l’hôtel national des Invalides à Paris. Au total, pas moins de 500 invités viendront souffler les 50 bougies de Valeurs actuelles, créé le 6 octobre 1966 par Raymond Bourgine. Force est de constater que le journal quinquagénaire est en pleine forme.
D’une relative stabilité depuis 47 ans, le newsmagazine a explosé à partir de 2013, date de la nomination d’Yves de Kerdrel à sa tête. De 85 000 exemplaires vendus, Valeurs actuelles devrait atteindre 120 000 exemplaires en moyenne fin 2016, soit une hausse de 50%. L’horizon des 200 000 exemplaires est fixé à 2020. Journaliste plutôt libéral signant des articles dans Le Figaro, Kerdrel a placé les sujets de société au cœur de la ligne éditoriale de Valeurs actuelles. Marqué à droite depuis sa création, le newsmagazine est devenu un organe de combat contre le “détricotage” des valeurs traditionnelles orchestré par la gauche depuis 2012. La politique, si elle reste en bonne place au sein des pages, a été reléguée au second plan.
Valeurs actuelles, grâce à plusieurs sondages, a bien compris que ses lecteurs privilégiaient le fond par rapport à la politique politicienne. Et que la France se “droitisait” de plus en plus. Sur la forme, la maquette, refondue en 2013 et qui sera modernisée à partir du 6 octobre, a largement participé à la redynamisation de la marque. Elle somnolait depuis des décennies dans le giron des Laboratoires Pierre Fabre. Seule ombre au tableau, la croissance externe, promise par Iskandar Safa, qui a racheté en 2015 Valmonde, l’éditeur de Valeurs actuelles, de Jour de chasse et de Jour de cheval, n’est guère au rendez-vous. Mis à part le mensuel Marine & Océans, aucun média d’envergure n’est tombé dans l’escarcelle du milliardaire franco-libanais, allié dans l’opération avec Étienne Mougeotte et Charles Villeneuve.
Dans ce contexte largement positif pour Valeurs actuelles, la situation des autres hebdomadaires d’information générale et politique est au contraire catastrophique. L’Obs fera partir 20% de ses journalistes au premier trimestre 2017. L’Express, qui a perdu 40% de sa rédaction en 2015–2016, devrait encore être refondu en 2017, un an seulement après avoir refait sa formule. Le Point a retrouvé l’équilibre au prix également de coupes dans ses effectifs. Tous pâtissent des mutations sociologiques de la société française. Cette dernière, à droite comme à gauche, réclame des choix assumés et non pas l’eau tiède rédactionnelle servie traditionnellement par ces newsmagazines essentiellement parisiens.