Dimanche 2 octobre avait lieu une cérémonie pénitentielle à la paroisse de Saint Étienne-du-Rouvray en mémoire du père Hamel assassiné par des islamistes dans sa propre église le 26 juillet dernier. L’occasion pour l’Ojim de relever une censure de France Télévisions qui est passée inaperçue dans l’émotion des jours qui ont suivis ce drame.
Selon nos informations, l’expression « tué à l’arme blanche » a en effet été imposée formellement aux journalistes de France 2 comme de France 3 (une « décision de la chaîne venant d’en haut » et transmise par consigne orale). La consigne était impérative : ne pas employer le terme « égorgé » mais « tué à l’arme blanche ». Cette autocensure a deux conséquences. La première est d’édulcorer le réel, de taire un élément essentiel de l’information. Non le prêtre n’a pas été poignardé, il a bel et bien été égorgé dans un rituel propre aux islamistes. La dimension symbolique du geste, incroyablement violente, a été occultée volontairement. Cachez ce réel que France Télévisions ne saurait voir. La deuxième – alors que l’AFP avait employé le terme égorgé de même que de nombreux médias – est d’amener le téléspectateur à penser que France Télévisions cache la vérité, ce qui entraîne une perte supplémentaire de confiance envers les chaines qui n’en ont certes pas besoin.
Peu après l’assassinat, le syndicat FO a ainsi saisi la commission de suivi déontologique des journalistes sur cette censure parmi d’autres affaires. Cette commission s’est réunie le 21 septembre. Réponse de la direction : « nous ne sommes pas au courant, il s’agit d’un excès de zèle. ». Excès de zèle : le mot est lâché et il est significatif. Un rédacteur en chef (ou plusieurs) décide de ce qui est bon ou mauvais pour le téléspectateur infantilisé. Le mot égorgé pourrait mener à une « stigmatisation » voire à un « amalgame ». Gageons qu’au prochain meurtre islamiste d’un prêtre France Télévisions parlera de « mort d’un ecclésiastique »….