Le groupe wallon Nethys a conditionné son entrée au capital de Nice-Matin à de nouvelles coupes dans les effectifs. La douche belge ne fait que commencer sur la Riviera.
Habitué à la co-gestion paternaliste des familles Bavastro et Comboul, alliées de circonstance avec le puissant Syndicat du Livre CGT, les salariés de Nice-Matin vont commencer à déchanter. Le groupe belge Nethys, éditeur du quotidien L’Avenir et de l’hebdomadaire Moustique en Wallonie, ne recapitalisera pas le quotidien niçois sans condition. Annoncée en mai, sa prise de 20% de participations au sein du journal sera effective fin novembre. En échange d’un investissement de l’ordre de 15 millions d’euros sur trois ans, les salariés actionnaires devront accepter de nouvelles coupes dans les effectifs. En 2015, avant que les Belges n’investissent, 140 postes avaient été déjà supprimés. Une quarantaine de journalistes avait par ailleurs quitté Nice-Matin. Ces derniers avaient fait jouer la clause de cession, suite à la reprise de l’entreprise de presse par les salariés. Le futur-nouvel actionnaire demande l’ouverture d’un guichet de 100 à 150 départs volontaires en 2017. La grande majorité concernera les fonctions techniques et administratives. Aucun journaliste et commercial de la régie n’est cette fois visé.
Nethys découvre au fur et à mesure l’ampleur de la masse salariale non productive. Les services techniques et administratifs du groupe comptent encore pas moins de 155 personnes sur un total de 645 salariés. La CGT a toujours veillé au grain pour maintenir intactes ses prébendes… et son électorat. Alors que le groupe Hersant, propriétaire de Nice-Matin après les directions familiales, avait laissé pourrir la situation en se reversant au passage de confortable frais “groupe”, Nethys veut dégager de premiers bénéfices dès 2017 (Nice-Matin sera tout juste à l’équilibre en 2016). C’est la condition sine qua non posée pour prendre, en 2019, 51% de la future société en joint-venture créée avec les salariés. Il devrait rester à cette échéance à Nice-Matin entre 400 et 500 personnes, la moitié par rapport à 2010.
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