L’Ojim s’était fait l’écho du coup de gueule d’Henri Charpentier ancien rédacteur en chef de l’information à France Inter devant la morgue tranquille et les parti-pris de Patrick Cohen. Le dernier numéro de Causeur (n°40, novembre 2016) ne consacre pas moins de vingt pages à la première radio du service public. Nos camarades de France Inter en ressortent essorés. La lecture du numéro complet est vivement conseillée mais quelques extraits permettent de donner l’eau à la bouche.
À tout Seigneur tout honneur, la « cheffe » de Causeur, Élisabeth Lévy, consacre cinq pages dévastatrices et éblouissantes à Ma France Inter à moi. Le petit « monde enchanté », la « petite planète ronde appelée France Inter est préservée du fracas du monde ». Sur Inter comme sur Facebook il y a les « like » et les « unlike », les gentils et les méchants, les neveux de Donald (Duck pas Trump !) et les frères Rapetout. Inter adore la diversité à condition qu’elle se limite à l’entre soi. On débat, oui on débat, entre gauche et gauche ou entre gauche et extrême gauche. Et puis parce qu’on est taquin on insulte l’adversaire via les innombrables « comiques » tous d’un conformisme réjouissant.Sans rire Laurence Bloch directrice de la station rétorque que « le CSA n’a jamais eu à relever de manquements de France Inter au principe du pluralisme ». Comme si le CSA n’était pas au mieux le complice silencieux de toutes ces dérives. La même Laurence Bloch ajoutant comme un trophée « 6 millions d’auditeurs par jour, soit 600000 de plus en un an ». Ce à quoi Élisabeth Lévy répond « je ne me paye pas une radio sans pub pour qu’elle fasse de l’audience… ni pour qu’elle me dise ce que je dois penser, mais pour qu’elle m’informe… c’est marqué dans le contrat. »
Ingrid Riocreux à laquelle l’Ojim a consacré un entretien a hérité du pensum du numéro : suivre France Inter pendant une journée. Au pays des bobos, bisounours ou haineux (ça dépend du moment d’écoute), une vedette : Hillary Clinton déclarée par une jeune chinoise branchée « la plus sérieuse et la plus posée ». On met un peu de sauce anti Poutine avec Bernard Guetta (voir notre dossier ici) et un peu de piment pro-migrant avec Thomas Legrand. L’invitée du jour de la matinale est … Caroline Fourest surnommée « la menteuse compulsive ». Les comiques de service, Frédérick Sigrist, François Meurice et Charline Vanhoenacker mettent une pincée anti FN, rajoutent une once anti corrida et font le liant en rajoutant un nouvel épice anti Poutine. Étonnant non ?
Dans un roboratif entretien Maître Gilles-William Goldnadel s’il souligne l’influence délétère de France Inter, « qui a encore de bons ciseaux pour censurer, faire taire, écarter » remarque que la radio bien pensante (ou qui interdit de penser) est en train de perdre son magistère intellectuel et moral. Patrick Cohen fait de l’audience mais le bon peuple commence à voir que le roi est nu.