Le viol et le meurtre d’une jeune Allemande par un immigré afghan a dans un premier temps tétanisé la presse main stream d’outre-Rhin qui s’est murée dans le silence avant d’allumer des contrefeux. Depuis une leçon tourne en boucle : ce meurtre barbare n’a rien à voir avec l’immigration. Les peuples sont-ils encore dupes ?
Maria Ladenburger était une belle fille de 19 ans qui avait tout pour elle : fille d’un haut fonctionnaire de l’Union Européenne, très privilégié financièrement et socialement, elle avait de nombreux amis, était appréciée de tous et jouissait de la tendresse d’une famille aimante. Elle était intelligente et suivait une scolarité sans ombres. Elle étudiait la médecine à la faculté de Fribourg-en-Brisgau, dans le Pays de Bade, pas très loin du pays de ses ancêtres, Ladenburg étant une petite ville du Palatinat tout proche. Héritière issue d’une bonne famille, séduisante, intelligente, recevant une bonne éducation et une bonne formation, Maria avait tout son avenir devant elle.
Le 15 octobre 2016 au soir, elle s’est rendue à la « Big-Medi-Night », une soirée animée qui avait regroupé quelques 3 000 étudiants en médecine de la ville de Fribourg. Une soirée qu’elle a quitté à 2h37, à vélo, comme elle était venue. Pour rentrer chez elle, elle a emprunté une piste cyclable qui longe la Dreisam, un tout petit affluent non navigable du Rhin. Elle y a fait une mauvaise rencontre, a été agressée, violée, puis noyée dans la rivière. Son corps sans vie a été découvert le lendemain par une joggeuse. L’autopsie a fait remonter la mort au 16 octobre, vers les 3h00 du matin. En l’absence de témoins, l’affaire semblait difficile à résoudre. Mais la police a visiblement déployé les grands moyens – pas moins de 40 enquêteurs – sans doute du fait de la personnalité de la victime, et de sa famille, et aussi de l’émoi suscité dans la ville. Des centaines de photos ont été visionnées, ainsi que des heures d’enregistrement vidéo de toutes les caméras proches du lieu de l’agression, tramway compris. Le seul indice concret dont disposait en réalité la police était des cheveux de l’agresseur sur les vêtements de Maria. De longs cheveux noirs aux pointes teintes en blond.
La police a fini par apercevoir sur l’un des enregistrements vidéo des passagers du tram un étrange jeune homme à la coupe de cheveux très travaillée, avec des cheveux courts mais aussi une longue natte noire à la pointe teinte en blond. Le 2 décembre, ce jeune homme a finalement été identifié et appréhendé, et l’analyse de son ADN a parlé : un faisceau d’indices lourdement concordant laisse ainsi à penser qu’Hussein K., un jeune Afghan de 17 ans issu de la tribu des Hazara, une minorité chiite afghane, est bien l’assassin de Maria. Il avait immigré illégalement dans le pays en 2015 et avait été reconnu comme mineur isolé, ce qui lui avait permis de bénéficier d’un traitement de faveur, sous la forme d’un tuteur et d’un hébergement dans une famille d’accueil. Il n’était sans doute pas à la soirée étudiante et ne connaissait apparemment pas sa victime.
Ampleur des faits occultés, contre-choc des médias sociaux
Pendant six semaines, cet horrible fait divers a surtout agité les journaux locaux et régionaux du fait de la violence de l’agression, de la peur qui s’était emparée des citoyens et des citoyennes de Fribourg-en-Brisgau, et du désarroi des étudiants de la faculté de médecine qui connaissaient bien la victime.
Puis début décembre, lorsque la police annonce qu’elle a très vraisemblablement identifié l’assassin de Maria, l’affaire disparaît des prompteurs et des manchettes des journaux. Ce sont les médias sociaux qui prennent le relais, l’information sur l’affaire Maria Ladenburger se répandant désormais comme un feu de brousse, en Allemagne d’abord, puis rapidement dans toute l’Europe et une partie du monde. Remarquons que les médias français ont été d’une discrétion de violette sur ce meurtre.
Le motif de ce basculement ? Toute une série de faits, dont la convergence ne pouvait qu’affoler la presse officielle « politiquement correcte », laquelle n’hésite plus à s’affranchir des faits quand cela l’arrange, mais embraser les réseaux sociaux du fait même de cette occultation :
- La personnalité de l’assassin supposé, un migrant récemment entré illégalement en Allemagne en provenance d’un pays sûr, plutôt bien traité par le pays d’accueil – hébergé dans une famille d’accueil, alors que nombre de jeunes autochtones sont à la rue.
- Celle du père de Maria, le Dr. Clemens Ladenburger, assistant juridique du Directeur Général du Service Juridique de l’Union Européenne à Bruxelles.
- Ce dernier avait donné des conférences sur la crise migratoire en Allemagne, notamment l’une d’elle le 27 avril 2016 à l’Université de Hambourg, intitulée : « Europarechtliche Herausforderungen bei der Bewältigung der Flüchtlingskrise » (Défis juridiques posés au droit européen dans le cadre de la maîtrise de la crise migratoire)
- Maria consacrait une partie de son temps libre à une association d’aide aux migrants, la Studenteninitiative Weitblick Freiburg e.V. Une association à laquelle le faire-part de Maria invitait, entre autres, à verser des dons au lieu d’apporter des fleurs…
Contre-feu des médias
Les faits évoqués ci-dessus n’auraient jamais été portés à la connaissance du public sans les réseaux sociaux qui les ont identifiés et mis en avant. Dans le même temps, leur prise de connaissance par le grand public a entraîné une foule de réactions très diverses, allant de la tristesse et de la compassion à un sentiment d’horreur, mais aussi à l’expression outrée de la colère et de la rage d’une frange manifestement importante de la population à l’encontre d’un gouvernement allemand imposant une politique migratoire visiblement porteuse d’insécurité et ignorant totalement le sentiment de sa population. Mais aussi à l’égard de l’Union Européenne qui confisque les droits des peuples et les traite avec de plus en plus de morgue.
Ces réactions ont été accompagnées de commentaires peu amènes à l’égard du père de la victime, engagé directement dans la politique migratoire de l’UE, voire même, çà et là, à l’expression occasionnelle d’une réjouissance que des familles privilégiées soient enfin touchées dans leur chair par les conditions de vie qu’elles imposent aux classes populaires avec d’autant plus de facilité qu’elles n’en sont elles-mêmes généralement jamais affectées dans leur vie quotidienne de privilégiés.
C’est le caractère déplacé, voire odieux, de certains commentaires qui a servi de rebond à des médias (notamment la télévision) accusés d’occultation, affolés par le tsunami ininterrompu des réactions populaires au meurtre de Maria Ladenburger. Une réaction ignorant bien entendu totalement le fond et les causes de cet incendie. On appelle cela un contre-feu.
Quelques jours après le début de l’incendie, la presse officielle allemande a lancé un véritable tir de barrage contre les médias sociaux, désormais devenus la bête noire des dirigeants :
- Citant à foison les posts les plus odieux et les plus désobligeants trouvés sur les réseaux sociaux, soigneusement triés sur le volet à l’exclusion des autres, le tout accompagné des accusations habituelles de « haine » et de « campagne de dénigrement », comme par exemple « La haine ne connaît aucune limite », du Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) du 07/12/2016.
- Le tabloïd Bild a publié de longs interviews de migrants choqués (spontanément ou sur vive incitation des politiques et des journalistes) par le meurtre de Maria, rappelant « que tous les Afghans ne sont pas des criminels » — ce que personne n’a du reste jamais affirmé.
- L’hebdomadaire Focus s’est étendu sur une manifestation de solidarité « spontanée » des migrants.
De son côté, Christian Walburg, spécialiste du Kriminalwissenschaftliches Institut der Uni Münster (institut des sciences criminelles de l’Université de Münster), en se basant sur une lecture expurgée (par exemple des éléments relatifs aux personnes originaires d’Afrique du Nord ou encore du Kosovo) d’un rapport ad hoc du Bundeskriminalamt (office fédéral allemand de la criminalité) et faisant fi de l’expérience empirique de millions d’Européens non privilégiés, avançait que les statistiques de la criminalité démontraient (probablement à l’instar de celles concernant la production industrielle dans l’URSS), qu’il n’y avait aucun lien entre la crise migratoire et la spectaculaire montée en puissance en Allemagne de la délinquance en général et de la délinquance sexuelle en particulier, celle-ci avérée.
Le criminologue Christian Pfeiffer déclarait de son côté aux journaux locaux Heilbronner Stimme et Mannheimer Morgen que « le fait que de jeunes hommes viennent de cultures machistes ne signifiait en rien que ceux-ci tendraient fondamentalement à violer davantage que les autres » — sans autres nuances relatives à des faits culturels et religieux, ni référence à des exemples éclatants de certains pays du Moyen-Orient, en temps de guerre ou de paix.
Une symbolique lourde de sens
L’affaire Maria Ladenburger porte en elle des éléments exemplaires d’une formidable manipulation des médias :
L’Europe est le seul continent accusé en permanence du crime de racisme à l’exclusion de tous les autres où règnent des violences ethniques et religieuses d’une tout autre ampleur. L’Europe est en réalité le continent de très loin le plus tolérant, le plus compassionnel et le plus généreux avec les autres, sans aucune comparaison possible avec quelque autre partie du monde.
L’accusation permanente de racisme est une inversion accusatoire permettant non seulement à certains d’abuser de la générosité européenne, mais encore d’y répondre par la haine sans se sentir obligé à la moindre reconnaissance vis-à-vis de cette générosité, ressentie non seulement comme un dû, mais également comme insuffisante, ouvrant le continent à toutes les prédations.
Le meurtre d’une jeune femme (certes issue d’un milieu privilégiée), belle, tolérante, généreuse et innocente, par un étranger qui avait été accueilli et bien traité dans sa maison revêt une valeur symbolique dans l’imaginaire de tous les peuples du monde. Le suicide de Lucrèce souillée par Tarquin avait été ressenti en son temps par tout le peuple outré comme un viol de l’âme romaine par la tyrannie de ce dernier. Le meurtre de Maria a été ressenti par une grande partie des allemands comme le viol de l’Europe livrée à la violence, à l’agression et à l’invasion, avec la complicité d’une grande partie de ses élites politiques et intellectuelles. Que ce juste sentiment puisse être exprimé de façon parfois outrée par des gens simples n’enlève rien à sa valeur
Sources
- Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) du 07/12/2016
- Badische Zeitung (BZ) du 12/12/2016
- Focus du 10/12/2016
- Bild du 09/12/2016
- n‑tv du 12/12/2016
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