Féministe virile
« Avec le Pacs, j’ai milité avec des gays, et il m’arrive de me dire : tiens, il est mignon. Un hétéro, ce n’est pas possible, à cause de ce qu’il a dans la tête. »
Caroline Fourest est née en 1975 à Aix-en-Provence. Après des études dans un collège privé catholique, elle s’installe à Paris à 14 ans. C’est durant son adolescence qu’elle découvre son homosexualité. Elle vit aujourd’hui en couple avec l’essayiste et politologue Fiammetta Venner, de quatre ans son aînée. Chroniqueuse à Marianne, elle est rejetée par la totalité de la rédaction qui demande son départ. Jusque-là protégée par son statut de membre du conseil de surveillance de CMI l’éditeur de la revue, elle en démissionne fin janvier 2022. Le conflit la contraint à quitter Marianne pour se consacrer au nouveau magazine pro-Macron Franc-Tireur. Sa critique partielle du mouvement MeeToo lui aliène une partie des féministes les plus hostiles aux hommes.
Formation
Caroline Fourest est diplômée de l’École des Hautes Études en Sciences sociales et titulaire d’un DESS en sciences politiques obtenu à l’Université de la Sorbonne.
Parcours professionnel
Parcours militant et professionnel sont intimement liés pour Caroline Fourest qui reconnaît dans son autobiographie publiée sur son site (carolinefourest.wordpress.com) qu’elle « n’aime jamais militer qu’en écrivant ».
Caroline Fourest débute dans le journalisme en 1994 par un stage à France 3. À la sortie de celui-ci, elle écrit quelques articles pour un magazine étudiant gratuit, Transfac, avant d’intégrer la rédaction. En 1996, elle rencontre la jeune politologue Fiammetta Venner qui vient de publier un livre « sur les réseaux d’extrême-droite anti-avortement » (L’opposition à l’avortement, du lobby au commando, Berg international, 1995). Elle l’interviewe pour Transfac où elle sera finalement elle aussi embauchée. Mais en 1998, les deux femmes sont renvoyées du magazine où elles sont considérées comme trop militantes. Elles décident alors de travailler ensemble et proposent des enquêtes sur ce qui deviendra leur marotte, « l’extrême-droite catholique », à L’Événement du Jeudi et au magazine catholique de gauche Golias. Elles participent également à un collectif sur les « femmes et l’extrême-droite ». Caroline Fourest entame à cette occasion une série de conférences à travers la France et découvre les réseaux antifascistes et féministes.
En 1998, Caroline Fourest se lance dans la bataille du Pacs. Elle signe des enquêtes sur les collectifs anti-Pacs dans le magazine gay et lesbien Têtu et préside quelques mois le « Centre gay et lesbien », un collectif d’associations qui propose aide juridique et conseils aux « gays, lesbiens, bi et trans ». Elle effectue sa première prestation à la télévision dans l’émission « Public » de Michel Field.
À partir de 2001, son champ d’investigation s’ouvre aux autres religions, qu’elle aborde sous le même angle négatif que le catholicisme, celui-ci demeurant cependant sa bête noire. Avec Fiammetta Venner, elle publie ainsi Tirs croisés. La laïcité à l’épreuve des intégrismes juif, chrétien et musulman (Calmann Lévy, 2003) où elle tente de montrer les convergences sexistes et homophobes de toutes les religions révélées. Elle donne de nombreuses conférences sur ce sujet.
Suite à la rencontre sur un plateau de télévision avec Tariq Ramadan où elle se fait moucher, elle décide d’enquêter sur lui, convaincue que celui-ci tient un « double discours », modéré en public, radical en privé. Elle en tirera un livre : Frère Tariq (Grasset, 2004).
Fin 1996, Caroline Fourest et Fiammetta Venner avaient brièvement collaboré à Charlie hebdo avant de s’en éloigner, choquées par un article homophobe de Siné. Caroline Fourest renoue pourtant en 2005 et écrit pour le journal satirique jusqu’en 2009. En 2006, elle fait partie de ceux qui poussent la rédaction à publier les fameuses caricatures de Mahomet que la rédaction accompagne finalement d’un « manifeste de citoyens de culture musulmane pour la liberté d’expression ». C’est à ce moment là qu’elle dit commencer à percevoir « la nature totalitaire du danger intégriste ».
En 2007, elle prend partie contre Nicolas Sarkozy dans la campagne présidentielle en fustigeant la « posture sécuritaire » du ministre de l’Intérieur (Le Choc des préjugés. L’impasse des postures sécuritaires et victimaires, Calmann-Lévy, 2007).
La même année, Gérard Courtois, l’un des rédacteurs en chef du journal Le Monde, lui propose une chronique hebdomadaire. Elle se sent soudain à l’étroit à Charlie-Hebdo, « où la fonction d’éditorialiste reste très masculine » (carolinefourest.wordpress.com). Elle quittera l’hebdomadaire en octobre 2009, estimant qu’une « vieille tradition “bête et méchante”, peu compatible avec le féminisme », refaisait surface dans la vieille garde « des fans de professeur Choron ».
En 2008, Ali Baddou lui propose une chronique, le vendredi matin, dans la matinale de France Culture. Elle la tiendra jusqu’en 2011.
En septembre 2008, profitant du voyage du Pape Benoît XVI, Caroline Fourest renoue avec son sujet de prédilection et enquête, en compagnie de Fiammetta Venner, « sur les réseaux intégristes catholiques » (Les nouveaux soldats du pape, Panama, 2008).
En 2011, les deux femmes publient une « enquête » intitulée Marine Le Pen pour laquelle elles seront condamnées pour diffamation en octobre 2012. Elles verseront, avec leur éditeur, 3300 euros de dommages et intérêts à Marine Le Pen, au Front national, à Jean-Marie Le Pen et à Franck Chauffroy, le premier mari de Marine Le Pen. En janvier 2013, les deux femmes sont à nouveau condamnées pour diffamation et atteinte à la vie privée à l’encontre de Frédéric Châtillon, un proche de Marine Le Pen qui est également prestataire de services pour le Front National via son agence de communication Riwal.
À la rentrée 2011, Caroline Fourest quitte France Culture pour France Inter où elle continue à tenir une chronique le vendredi matin mais où elle participe également à l’émission de débat « Cogito » du dimanche matin.
En mars 2012, son zèle à dénoncer les dérives islamistes lui vaut de se voir décerner un Y’a bon Awards qui récompense les dérapages xénophobes et racistes. Si prompte à dénoncer le caractère procédurier de Marine Le Pen poursuivant en justice ceux qui la taxent de racisme, Caroline Fourest menace à son tour de déposer plainte contre les organisateurs de la cérémonie pour diffamation et injure…
De même, son homosexualité affichée comme un étendard commence alors à agacer les milieux gays. Didier Lestrade, figure de la cause homosexuelle, affirme le 24 février 2012 dans un chat du site yagg.com « qu’il y a beaucoup de gays et de lesbiennes qui en ont marre d’elle. Elle s’est fait du fric sur sa réputation (…) ».
Le 15 septembre 2012, Caroline Fourest est invitée à la Fête de l’Humanité pour un débat sur le thème « comment combattre le FN ? » Prise à partie par des militants antifascistes qui l’accusent d’islamophobie et d’accointance… avec le FN, elle doit quitter la salle sous les huées sans avoir pu parler.
Le 18 novembre 2012, durant la manifestation parisienne contre le mariage homosexuel organisée par l’Institut Civitas, elle participe à une contre-manifestation de lesbiennes dépoitraillées, un voile de religieuse couvrant leurs cheveux, qui se mettent à asperger les manifestants d’un liquide tiré d’extincteurs marqués « Holy Sperm ». Les manifestants mettent en fuite les Amazones. Caroline Fourest affirmera le lendemain avoir été agressée et portera plainte. « On m’a tirée par les cheveux, tabassée, comme on peut imaginer les militants d’extrême-droite tabasser des Arabes et des Noirs, et des femmes », affirme-t-elle à Europe 1. D’après des témoins, dont le journaliste Olivier Figueras (Minute n°2590, 21 novembre 2012), « quelques claques » ont en effet fait reculer les pétroleuses mais le service d’ordre de la manifestation a empêché tout débordement, et Caroline Fourest n’a pas été touchée.
Caroline Fourest a été lauréate du prix National de la laïcité (2005), du prix du Livre politique (2006), du prix Jean Zay (2006), du Prix Condorcet-Aron (2008), du prix Adrien Duvand de l’Académie des sciences morales et politiques (2009) et du Prix de la LICRA (2010). En janvier 2013, elle a été promue chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres par le ministre de la Culture Aurélie Filippetti, une distinction censée honorer « les personnes qui se sont distinguées par leur création dans le domaine artistique ou littéraire ou par la contribution qu’elles ont apportée au rayonnement des arts et des lettres en France et dans le monde ».
Après le traumatisme de la “Manif pour tous”, elle se recentre sur son combat originel anti-catholique et semble abandonner celui contre l’islam. Elle déclare en effet à Claude Askolovitch, dans son livre Nos mal aimés. Ces musulmans dont la France ne veut pas (Grasset, 2013) “qu’aujourd’hui le plus grand danger n’est plus la montée des communautarismes religieux (…) mais la montée du racisme antimusulman pour tenter de revenir au vieux clocher, à la France éternelle, où la norme est celle de l’homme catholique”.
Mais la journaliste n’a pas reçu que des distinctions honorifiques. En octobre 2012, elle est condamnée pour diffamation par le tribunal correctionnel de Paris pour certains passages de sa biographie de Marine le Pen, co-écrite avec Fiammetta Venner. Elle est ainsi contrainte à verser 3.300 euros de dommages et intérêts à la présidente du Front National. Deux ans plus tard, elle fait l’objet d’une condamnation pour le même motif, après avoir été poursuivie en justice par une femme voilée agressée à Argenteuil, et dont la journaliste avait remis en cause la version des faits à l’antenne de France Culture.
Enfin, toujours en octobre 2014, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel émet un rappel à l’ordre à l’encontre de la société Radio France. En cause, une chronique de Caroline Fourest, prononcée à l’antenne le 6 mai 2014, où la journaliste affirmait que « les paramilitaires séparatistes [Russes, NDLR] venaient de leur arracher les globes oculaires avec un couteau ». L’instance de surveillance de l’audiovisuel public a ainsi estimé que cette affirmation «n’avait pas fait l’objet de vérifications préalables suffisantes» et a appelé l’antenne à faire preuve «davantage de vigilance et de rigueur, notamment pour les sujets sensibles d’actualité. »
En 2015 après ses mensonges sur On n’est pas couché, Laurent Ruquier la blackliste et prend la décision de ne plus l’inviter.
Depuis fin 2016, Caroline Fourest écrit une chronique intitulée « Sans détour » dans l’hebdomadaire Marianne.
En novembre 2017, elle est attaquée par la défense de Tariq Ramadan pour subornation de témoins, en marge d’accusations d’agressions sexuelles visant le prédicateur. Elle dit avoir été mise au courant dès 2009 par trois femmes. En février 2018 elle porte elle-même plainte contre Tariq Ramadan pour dénonciation calomnieuse.
En janvier 2018 elle annonce qu’elle tournera un long-métrage sur Daesh et la lutte contre l’intégrisme religieux [musulman], avec comme héroïne une yézidie vendue comme esclave sexuelle à un combattant de l’État Islamique, qui réussit à s’échapper et à rejoindre un commando de combattantes kurdes et de volontaires étrangers qui luttent contre l’EI. À l’été 2021, elle aurait refusé de prendre la direction d’un nouvel hebdomadaire en gestation par l’équipe de CMI le pôle média de Daniel Křetínský, d’orientation libérale libertaire et faisant pendant à Marianne classé populiste de gauche.
Elle devient chroniqueuse du même hebdomadaire mis en place pour favoriser la réélection d’Emmanuel Macron, Franc-Tireur, à l’automne 2021. Début 2022 elle est mise en cause par la rédaction de Marianne qui demande son départ. Elle aurait essayé de censurer un article d’un membre de la rédaction, le rédacteur adjoint et reporter Gabriel Libert (qui lui intentera par la suite un procès en diffamation), décryptant un livre écrit par un affabulateur et qu’elle a préfacé. Membre du comité de surveillance de CMI, éditeur de Marianne, elle en démissionne le 27 janvier 2022 ou est contrainte à la démission selon les versions de l’affaire. Quelques jours plus tard, elle annonce son retrait de Marianne pour se consacrer à Franc-Tireur, dont elle est la directrice éditoriale.
À l’été 2024, l’ARCOM valide l’attribution de la fréquence TNT à Réels TV, la future chaîne du groupe CMI France. Dans les médias, le bruit court que Caroline Fourest et Raphaël Enthoven, des « produits-maisons », devraient être les visages de ce nouveau média.
Parcours militant
En décembre 1997, Caroline Fourest et Fiammetta Venner créent la revue Prochoix, qui se définit comme une revue « pour la défense du libre choix au sens large, c’est à dire le choix de mener sa vie envers et contre tout dogme liberticide, essentialiste, raciste ou intégriste ». Elles traiteront essentiellement des thèmes de la laïcité, des droits des femmes et de ceux des homosexuels.
En 1998, les deux femmes écrivent le « Guide des sponsors du Front national », dénonçant les entreprises et les commerçants qui soutiennent le Front national (en épluchant notamment les annonces publicitaires dans les colonnes de la presse du FN…).
Les deux femmes produiront ensemble une abondante littérature dénonçant pêle-mêle les catholiques en guerre contre le Pacs, les mouvements Pro-Vie aux États-Unis et l’intégrisme religieux, juif mais surtout chrétien et musulman…
Ainsi en 1999, elle publie, à nouveau avec Fiammetta Venner, Les Anti-Pacs ou la dernière croisade homophobe, une enquête sur les mouvements anti-Pacs, leurs liens avec la droite catholique radicale, et Christine Boutin. Spécialistes de la délation « citoyenne », les auteurs rendent public en annexe du livre la liste des maires ayant signé la pétition contre le Pacs.
Avec la publication de Vertige MeToo (Grasset) en 2024, elle est l’objet de critiques de la fraction la plus extrême des féministes qui considèrent que tous les hommes sont des violeurs en puissance.
Publications
- Le Guide des sponsors du Front national et de ses amis, Paris, Éditions Raymond Castells, 1998.
- Les Anti-pacs ou la dernière croisade homophobe, Paris, Éditions Prochoix, 1999 (avec Fiammetta Venner).
- Foi contre choix : La Droite religieuse et le mouvement Pro-life aux États-Unis, Villeurbanne, Éditions Golias, « Les enquêtes de Golias », 2001.
- Tirs croisés. La laïcité à l’épreuve des intégrismes juif, chrétien et musulman, Paris, Éditions Calmann-Lévy, 2003 (avec Fiammetta Venner).
- Frère Tariq. Discours, stratégie et méthode de Tariq Ramadan, Paris, Éditions Grasset, Paris, 2004.
- Face au boycott. L’entreprise face au défi de la consommation citoyenne, Paris, Éditions Dunod, 2005.
- La Tentation obscurantiste, Paris, Éditions Grasset, Paris, 2005.
- Le Choc des préjugés. L’impasse des postures sécuritaires et victimaires, Paris, Éditions Calmann Levy, 2007.
- Les nouveaux soldats du Pape. Légion du Christ, Opus Dei, traditionalistes, Édition du Panama, 2008 (avec Fiammetta Venner).
- La Dernière utopie. Menaces sur l’universalisme, Éditions Grasset, 2009.
- Libres de le dire, Flammarion, 2010 (avec Taslima Nasreen).
- Les interdits religieux, Éditions Dalloz, 2010 (avec Fiammetta Venner).
- Marine Le Pen, Paris, Éditions Grasset et Fasquelle, 2011 (avec Fiammetta Venner).
- Quand la Gauche a du courage, Éditions Grasset, 2012.
- Inna, Éditions Grasset, 2014.
- Éloge du blasphème, Grasset, 2015, 198 p.
- L’islamophobie. Jérôme Blanchet-Gravel (dir.) et Éric Debroise (codir.), éditions Dialogue Nord-Sud, 2016, 250 p.
- Le Génie de la laïcité : La laïcité n’est pas un glaive mais un bouclier, Grasset, 2016, 336 p.
- Génération offensée : De la police de la culture à la police de la pensée, Grasset, 2020, 162 p.
- Le Vertige Me Too: Trouver l’équilibre après la nouvelle révolution sexuelle, Grasset, 2024, 336 p.
Filmographie
- Sœur Innocenta, priez pour nous !, documentaire de 65 minutes coréalisé avec Fiammetta Venner sur « un ancien militant intégriste, royaliste, anti-IVG, devenu gay et sœur de la perpétuelle Indulgence (un mouvement de militants homos se travestissant en nonnes, classé hérétique par le pape Jean-Paul II) », selon l’annonce du film.
- Safia et Sarah, court-métrage de 18 minutes traitant d’une « histoire d’amour entre [deux femmes] que tout sépare mais que rien ne peut séparer », selon l’annonce du film.
- Hymen : certifiées vierges, documentaire diffusé le 28 février 2008 sur « Envoyé spécial » et traitant des opérations visant à recoudre l’hymen que subissent des jeunes filles pour paraître vierges quand elles ne le sont plus.
- La bataille des droits de l’homme, documentaire coréalisé avec Fiammetta Venner et diffusé sur Arte le 21 avril 2009 sur la première conférence mondiale contre le racisme de Durban en septembre 2001.
- “Marine Le Pen, l’héritière”, documentaire coréalisé avec Fiammetta Venner et diffusé sur France 2 le 15 décembre 2011.
- 100 femmes musulmanes se racontent, série documentaire de 20 épisodes sur France 24 depuis le 8 mars 2011 (coréalisé avec Fiammetta Venner).
- Nos seins, nos armes !, documentaire sur Femen coréalisé et écrit avec Nadia El Fani, diffusé sur France 2 le 5 mars 2013.
- Les Réseaux de l’extrême, série documentaire en 4 parties (Les Obsédés du complot, Les Radicaux de l’islam, Les Enragés de l’identité et Les Naufragés de Sion), diffusée sur France 5 en 2013.
- Cahiers de Doléances, série documentaire en 9 épisodes, diffusée sur LCP en 2014 et 2015.
- Parcs de la paix. Le dernier rêve de Nelson Mandela, diffusé sur Arte, le 30 juin 2015.
- Sœurs d’armes, 2019 (film de fiction mettant en scène des combattantes kurde en Syrie).
Collaborations
Réseaux Laïcs
Novembre 2016 : Elle intervient une nouvelle fois lors du colloque annuel du Comité Laïcité République intitulée « Faux amis de la laïcité et idiots utiles » : « Au nom de la diversité des croyances, les” faux amis de la laïcité et idiots utiles” rejettent la critique de pratiques liberticides. Cette inversion logique n’est pas sans rappeler des attitudes de déni qui ont accompagné la montée des totalitarismes du XXe siècle. Il s’agit alors de comprendre, d’analyser et de mesurer les conséquences du phénomène, pour tenter d’y remédier ».
Octobre 2015 : « Le Comité Laïcité République, qui organisait cette 10ème soirée [remise de prix et en présence de Manuel Valls], est une toute petite maison, “créée en 1989 après la première affaire sur le voile”, qui fonctionne sans la moindre subvention et ne vit que des contributions de ses gentils adhérents (invités à verser leur obole au sortir de la salle). Mais le CLR a le bras long. Il a été fondé par Pierre Berger (propriétaire de L’Obs), réunit nombre d’intellectuels médiatiques (Élisabeth Badinter, Caroline Fourest…), ainsi que tout le ban et l’arrière-ban de la franc-maçonnerie française. » « Cirque laïque à l’Hôtel de ville. Avec un numéro de Manuel Valls », Source : tempsreel.nouvelobs.com, 28 octobre 2015
Mai 2014 : Alain Seksig, vice-président du Comité Laïcité République (CLR) met en contact Samuel Mayol, alors directeur de l’université Paris XIII, et en conflit avec Rachid Zouhhad, chef du département technique de commercialisation (TC), l’un des piliers de l’IUT de l’université Paris XIII, avec Caroline Fourest (source).
Septembre 2013 : Invitée chez l’écrivain Marek Halter pour célébrer le Nouvel An juif (Roch Hachana) avec notamment le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, deux ministres du gouvernement : Yamina Benguigui, ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée de la Francophonie et Michèle Delaunay, ministre déléguée auprès du ministre des Affaires sociales et de la Santé, chargée des personnes âgées et de l’Autonomie. « Le monde politique, de droite comme de gauche était bien représenté avec Harlem Désir, Premier secrétaire du Parti Socialiste, David Assouline, Anne Hidalgo, Pierre Aidenbaum, Bernard Kouchner, Valérie Pécresse, Frédéric Lefèbvre, Nicole Guedj ou encore Jean-Jacques Curiel du Parti radical. Parmi les nombreux représentants du monde de la presse : Ruth Elkrief, Christine Ockrent, Étienne Mougeotte Alain Chouffan du Nouvel Observateur et Judith Waintraub, du Figaro. On notait également la présence de Samuel Pisar et de son épouse, de Gérard et Claude Unger, de Caroline Fourest, de Gérard Miller, de François Weil, recteur de l’Académie de Paris, des professeurs Dominique Reynié et Philippe Théry, du producteur Tarek Ben Ammar, de Duc Co Minh, président du Club d’Initiative des Français d’Origine Asiatique, de Claude Barouch de l’UPJF et de son épouse, d’Henri Cukierman et de son épouse, de Macha Méril et de Chantal Thomass. Très entouré, l’imam de Drancy, Hassen Chalgoumi, récemment victime d’une agression en Tunisie, se déplaçait difficilement avec des béquilles. À ses côtés, très protecteur, le père Alain Maillard de la Morandais. Plusieurs responsables du CRIF étaient présents : Jean-Pierre Allali et Arié Bensemhoun, membres du Bureau Exécutif, Paul Rechter, conseiller du président Roger Cukierman, et Patrick Klugman, membre du Comité directeur. » (source : crif.org)
Caroline Fourest a donné une conférence au Grand Orient de France sur le thème « La Presse sous pression et la tentation de l’autocensure » (juin 2007), une autre à un atelier du Grand Orient de France intitulé « Vivre ensemble dans la société : Quel pacte social ? » (novembre 2010), une autre à la Grande Loge de France sur le thème « Existe t‑il une nouvelle fronde contre l’universalité des droits de l’Homme ? » (février 2011). La dernière date de mai 2016, invitée par le Grand Orient de France pour traiter du thème « Face au terrorisme et à l’intégrisme, ces faux amis de laïcité. »
En juin 2012, elle a participé à un débat organisé par l’ambassade de France en Israël à Tel Aviv sur le thème « Laïcité en France, en Israël et dans le monde arabe ».
Caroline Fourest a participé à de nombreuses manifestations, débats, conférences ou rassemblements féministes. Atelier « La gauche porte-t-elle encore le combat féministe ? » de l’université d’été du Mouvement des Jeunes Socialistes (août 2008) ; Conférence internationale de l’Organisation pour la Libération des femmes (féministes iraniennes) à Londres (mars 2009) ; forum « Écologie, travail, féminisme, rapports Nord/Sud : au cœur d’une alternative de gauche » à la fête de l’Humanité (septembre 2009) ; « L’avortement en France : situation actuelle », table ronde des « 18e journées de l’Association Nationale des Centres d’Interruption de Grossesse et de Contraception (ANCIC) » (novembre 2009) ; « L’islamisme contre les femmes » à la journée intitulée « Entre le chantage nucléaire et l’espoir démocratique: le dilemme iranien» organisée par l’Ecole Supérieure de Gestion (ESG), la revue Le Meilleur des mondes, la Confédération étudiante, La Règle du Jeu, l’UEJF, SOS-Racisme, Ni Putes Ni Soumises et le MPCT (juin 2010) ; « les statuts de la femme : entre tradition et modernité » (janvier 2012) ; conférence sur la laïcité lors de « la semaine des droits des femmes » organisée par le Conseil Général des Pyrénées Orientales (mars 2012). Elle a en outre cosigné avec 342 autres femmes une tribune dans Libération réclamant « L’égalité maintenant » avec les hommes.
Caroline Fourest a participé à de multiples rencontres et manifestations organisées par la Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme (LICRA) : quatrième salon du Livre de la fédération de Paris de la LICRA (mai 2011) ; participation au débat : « Pourquoi le Front National est-il toujours dangereux » à l’université d’été de la LICRA (juillet 2011) ; 5ème édition du salon du livre de l’antiracisme et de la diversité, organisée par la Fédération de Paris de la LICRA, (mars 2012). Elle a du reste approuvé en 2012 la proposition de cette ligue de « supprimer le mot “race” dans l’article premier de la Constitution ».
Caroline Fourest a multiplié les conférences et interventions autour du thème de la laïcité : débat « Laïcité à l’épreuve des intégrismes juif, chrétien et musulman » organisé par « Le Kiosque Citoyen » et la FNAC (février 2004) ; colloque « Islam contre islam » organisé par « Ailleurs ou d’Ici Mais Ensemble » (A.I.M.E.), sur le thème : « Tous les intégristes se ressemblent » (octobre 2004) ; soirée « Nous n’avons pas peur : La liberté d’expression face à l’intimidation intégriste » organisée avec Corinne Lepage, présidente de CAP 21 (avril 2006) ; appel « Un Cri contre le Racisme et l’Intégrisme » avec Corinne Lepage, ancienne ministre et présidente de CAP21, et Pierre Cassen (Les Amis de Respublica) (mai 2006) ; « La laïcité en danger en France », conférence organisée par les « Libres penseurs » de « Pour la République sociale » (septembre 2008) ; « Egalité Diversité Laïcité », débat organisé par la Fédération de Meurthe et Moselle du Parti Socialiste (avril 2010) ; « Égalité et Laïcité, quelles perspectives ? », colloque organisé par le Collectif citoyen pour l’égalité et la laïcité (mai 2010) ; participation à la cinquième édition du « Prix de la Laïcité » organisée par le Comité « Laïcité République » (octobre 2010) ; intervention au « 13e rendez-vous de l’Histoire » organisé par le Parti Radical de Gauche, sur le thème : « la République et la laïcité face aux nouveaux intégrismes ». (octobre 2010) ; « Fondamentalisme et intégrisme religieux », conférence au « Centre civique d’étude du fait religieux » (novembre 2010) ; conférence « La laïcité du XXIe siècle » organisée par les sections académiques du SNPDEN de Créteil, Paris et Versailles. (janvier 2011) ; conférence sur le thème « Laïcité et Neutralité de l’école : Respect des enfants et des droits des femmes » (mars 2011) ; table ronde « L’universel à l’épreuve de la diversité » au « congrès de la Mission laïque française » et de « l’Office scolaire et universitaire international au Maroc » (avril 2011).
Toujours concernant la laïcité, elle a été lauréate, avec Fiammetta Venner, du prix national du « Comité Laïcité République » (janvier 2005), elle a signé le manifeste : « La laïcité ne doit pas plier devant Benoît XVI » (septembre 2008), et a été auditionnée par la « mission d’information sur la pratique du port du voile intégral sur le territoire national », présidée par le député communiste du Rhône, André Gerin (novembre 2009).
Caroline Fourest a animé de nombreux débats et conférences contre les « populismes » : « Comment lutter contre les populismes ? », débat en compagnie de Manuel Valls, député maire d’Evry lors des rencontres « 100 idées pour la France » organisées à Strasbourg par la fondation Terra Nova et Le Nouvel Observateur (juin 2011) ; « Décrypter le projet du Front National », atelier aux journées d’été du Parti Socialiste et du Mouvement des Jeunes Socialistes (août 2011) ; soutien au collectif « Hongrie Solidarité » qui entendait « manifester son soutien aux forces civiques et démocratiques qui résistent aux tentations populistes dans ce pays » (mars 2012).
En mars 2006, elle a signé le « Manifeste des douze : Ensemble contre le nouveau totalitarisme » avec Ayaan Hirsi Ali, Philippe Val, Bernard-Henri Lévy, Irshad Manji, , Mehdi Mozaffari, Taslima Nasreen, Salman Rushdie, Antoine Sfeir et Ibn Warraq, manifeste qui dénonce l’islamisme comme « un nouveau totalitarisme ». (Texte complet : http://fr.wikipedia.org/wiki/Manifeste_des_douze).
Avec Nora Barsali, Guy Bedos, Diam’s, Joey Starr, Benjamin Stora, Christiane Taubira et Lilian Thuram, elle co-signe la tribune « Abus policiers, crise de la citoyenneté », parue dans Le Monde du 18 avril 2007.
En janvier 2012, elle signe l’appel « Respect pour les victimes du génocide arménien » lancé par Charles Aznavour, Robert Guédiguian, Serge Klarsfeld, Bernard-Henri Lévy et Michel Onfray.
En mars 2012, elle participe à un débat organisé par le « Forum Libération » en compagnie de Christophe de Margerie, PDG de Total intitulé « Pourquoi prendre la parole ? ».
À la fin 2013, elle participe à un séminaire de La Règle du Jeu, la revue littéraire de Bernard Henri-Lévy, pour protester contre la « banalisation du racisme ». La ministre de la justice Christiane Taubira est aussi présente.
Ce qu’elle gagne
Ses revenus sont variables et dépendent de ses droits d’auteur, mais aussi des conférences qu’elle peut faire.
Elle l’a dit
« Ça suffit, on ne va pas continuer à édicter continuellement de nouvelles contraintes au nom de la laïcité. […] Je suis tout à fait hostile, par exemple, à ce qu’on légifère sur le voile à l’université, lieu où l’expression politique doit rester libre. J’irai même plus loin : je pense qu’aujourd’hui le plus grand danger n’est plus la montée des communautarismes religieux – même plus l’islamisme, en raison de la situation géopolitique qui a dégonflé l’influence des Frères musulmans, et cela a des répercussions ici aussi -, mais la montée du racisme antimusulman* pour tenter de revenir au vieux clocher, à la France éternelle, où la norme est celle de l’homme catholique. »
Nos mals-aimés : Ces musulmans dont la France ne veut pas
« Ceux qui ont fabriqué ces discours n’y croient pas toujours. Ceux qui les ont écoutés si. Difficile de les faire revenir à la nuance. Surtout quand le FN feint un pas de côté et que l’UMP continue de courir après. En manipulant quelques drapeaux étrangers pour fêter la victoire de François Hollande à la Bastille (le plus visible était celui de l’opposition syrienne à Bachar Al-Assad). Sans parler de la rumeur, fausse, selon laquelle la nouvelle garde des sceaux voulait amnistier ceux qui brûlent des drapeaux français… En criant au laxisme, lorsque cette même garde des sceaux veut, pour de bon cette fois, supprimer les tribunaux correctionnels pour mineurs et les jurés populaires. Ce qui n’est que remettre la République à l’endroit. » Le Monde, 19 juin 2012.
« Le vote Front national est un vote communautaire. Celui d’une France qui se rêve en fortin, voudrait pouvoir se replier sur soi, entre soi, et ne plus entendre parler du fracas des autres, de toutes leurs averses et du mauvais temps. Cette France rêve de maîtriser de nouveau son destin et croit pouvoir le faire en sortant du monde. » Le Monde, 27 avril 2012.
« D’après Al-Arabiya, des opposants au régime iranien affirment que leur gouvernement a fourni un four crématoire à son allié syrien. Installé dans la zone industrielle d’Alep, il tournerait à plein régime… Pour brûler les cadavres des opposants ? » Le Monde, 25 février 2012.
« Les minarets ne posent pas d’autres problèmes que les clochers. » TSR, 11 novembre 2009.
« On adore le détester. Ses initiales, sa chemise qu’il ballade sur tous les fronts. Une guerre qu’il dit ne pas aimer mais peut enclencher. Notre invité du jour s’appelle Bernard Henri-Lévy. Et il fait bouger le monde. Bien plus que ceux prêts à trouver des circonstances atténuantes au renoncement ou aux violations des droits de l’homme. » France Inter, « Ils changent le monde », 16 juillet 2012.
« La Fédération internationale du football n’est pas un lieu où l’on s’attend à un surcroît de sensibilité aux droits des femmes. On lui demande simplement de ne pas trahir les valeurs du sport. Elle l’a fait en autorisant le voile comme seule et unique dérogation à l’uniforme sportif. » Le Monde, « La trahison des valeurs olympiques », 13 juillet 2012.
« Parce que nos sociétés ont encore beaucoup à faire pour déconstruire l’inconscient judéo-chrétien qui se cache derrière notre vision du mariage. Il faudrait aller vers une vision réellement républicaine et égalitaire de ce contrat. » La Gazette de Côte d’Or n° 234, 2 février 2011.
« En France, le défi est différent. L’antiracisme de ces soixante dernières années ne s’est pas construit face à la ségrégation mais face à l’extermination. En refusant les catégories du nazisme. Le mot “race” n’a d’ailleurs pas la même signification en anglais qu’en français. Ici, il ne désigne pas seulement la couleur de peau. Il fait écho à une idéologie où tous les humains ne font pas partie de la même espèce selon leur apparence. Cet inconscient a la vie dure. Comment le combattre ? En expliquant que les “races” n’existent pas. Mais comment convaincre si le terme figure dans notre Constitution ? Les résistants qui l’ont inscrit ne pensaient pas à mal, bien au contraire, quand ils ont voulu l’égalité entre les citoyens “sans distinction de race”. Ils n’avaient pas encore le recul nécessaire pour s’émanciper du vocabulaire de leur époque. Il est temps de briser cette chaîne et de tourner la page. » Le Monde, « Le racisme existe, pas les “races” », 13 mars 2012.
« Ah, dernière chose, j’aimerais beaucoup qu’à l’avenir monsieur Baret cesse de m’appeler “madame” Fourest. Comme il doit le savoir, grâce à la fougue et à la passion que mettent certains lecteurs du Figaro à monopoliser le droit au mariage, je n’ai pas le droit de me marier avec la personne que j’aime. » ProChoix, n°18, été 2001.
« Je peux être très identitaire, la nuit. Quand je sors, ce n’est pas pour avoir des discussions philosophiques, je préfère aller dans des lieux non mixtes, pour le plaisir et pour être sûre que je ne me ferais pas draguer et allumer par des mecs de 50 ans. Pour tout ce qui est politique et intellectuel, je peux fréquenter des hétéros gay friendly, et des hommes “féministes friendly”. Ça date du Pacs : des hétéros ont compris que la lutte des homos ne concernait pas qu’eux, mais avait à voir avec la démocratie. Je suis toujours émue de voir des hétéros militer pour les homosexuels, c’est la même chose, j’imagine, pour des noirs qui voient des blancs militer à leurs côtés contre le racisme. Ceci dit, il y a un tabou sur le militantisme. Tu milites pour des convictions, mais aussi pour rencontrer des gens et rencontrer l’amour. Donc, pour une lesbienne, c’est plus agréable de militer avec des filles. Quand j’évoluais dans un milieu non mixte, lesbien et féministe, je n’aimais pas les mecs, j’éprouvais une forme de répulsion. Avec le Pacs, j’ai milité avec des gays, et il m’arrive de me dire : tiens, il est mignon. Un hétéro, ce n’est pas possible, à cause de ce qu’il a dans la tête. » Libération, « Caroline Fourest, 24 ans », 24 juin 2000.
« Si les féministes “lutte de classes” qui publient les Cahiers du Féminisme sont bien entendu sensibilisées au danger du Front National, un triple combat (en tant que femmes, féministes et homosexuelles) pousse les lesbiennes à l’avant-garde de la mobilisation contre l’extrême droite. Sans doute déçues de voir trop souvent leur militantisme ignoré au sein du Mouvement de libération, elles poursuivent un engagement antifasciste en leur propre nom. Radicales ou féministes, les lesbiennes politiques conçoivent leur mode de vie comme une remise en question révolutionnaire des normes, des rapports de pouvoirs et de l’ordre établi, comme une antithèse de l’ordre moral ». « Les féministes contre l’extrême droite », in L’extrême droite et les femmes : enjeux & actualité, sous la dir. de Claudie Lesselier & Fiammetta Venner, éd Golias, 1997.
« À la racine de ces interrogations se trouve un enjeu théorique, politique et social décisif pour la suite de l’histoire. Tant que les partisans du droit de choisir n’auront pas situé leur engagement, clairement et globalement, ils ignoreront l’étendue et la portée de leur combat. Qui sont les prochoix face aux provie ? Sinon les partisans d’un système politique qui maîtrise la nature par la culture, face aux soldats d’un ordre naturel et divin. Que signifie ce militantisme de la culture ? Sinon la défense du droit à l’IVG, mais aussi à l’égalité entre les hommes et les femmes, de la liberté des mœurs – hétérosexuelle et homosexuelle -, des procréations médicales assistées et de tout ce qui fait cette maîtrise de la nature par la culture. Sans prise de conscience de l’étendue de cet engagement, il y aura des contradictions militantes. De même qu’un juif peut-être raciste tant qu’il n’a pas pris en compte la logique de la discrimination, un homme de gauche peut être sexiste tant qu’il n’a pas inclus l’oppression des femmes dans cette discrimination, une féministe peut être homophobe… Le jour où les singularités, les particularités ethniques, identitaires et sexuelles ne seront plus considérées comme gênantes par un mouvement qui prétend lutter contre le totalitarisme, la force, l’efficacité et la grandeur l’emporteront sur le consensus mou. C’est là tout l’enjeu d’une redéfinition du champ politique selon l’axe nature/culture. » Ibid.
« Au nom d’une posture très parisienne, très chic, je me demande si Frédéric Taddeï ne pense pas que le totalitarisme, c’est de l’art contemporain, en fait. Tellement, pour lui, toutes les idées se valent, surtout les plus cyniques, c’est quand même ses préférées (…). Les gens que l’on met sur le plateau comme de simples experts sont en fait des paranoïaques conspirationnistes qui ont eu des écrits haineux et racistes mais ce n’est jamais dit. Et donc le principe de l’émission de Frédéric Taddeï, c’est ce vieil adage qui dit : ‘Cinq minutes pour les Juifs, cinq minutes pour Hitler.’ Je crois que dans le cas de Frédéric Taddeï, c’est même six minutes pour Hitler» Le Supplément, Canal Plus, 26 Janvier 2014.
« Il y a des hétérosexuels qui font des enfants très tordus, très délinquants, même dans 98% des cas, c’est ce qu’il se passe. » BFMTV, 13 janvier 2013.
Au sujet de la chroniqueuse judiciaire de Charlie Hebdo, Ségoline Vinson, rescapée de l’attaque armée de la publication le 7 janvier 2015 : « Une jeune journaliste, une jeune contributrice de Charlie Hebdo qui a eu la Kalachnikov sur le nez, à qui il a dit “Vas‑y, récite le Coran et je t’épargne”, et elle récitait ça en boucle, elle disait “il m’a dit ça, il avait de très beaux yeux bleus, il m’a dit ça…” ou de très beaux yeux, je sais plus… » France 2, 7 janvier 2015. Cette affirmation a été démentie par l’intéressée, comme nous vous le rapportions le 17 janvier 2015.
« Les je ne suis pas Charlie finiront comme tous les perdants de l’Histoire », Libération, 06/01/2018.
« Je ne crois pas que les gens réalisent l’impact qu’il a eu sur l’Europe en tant que prédicateur. Il a radicalisé des étudiants brillants, des jeunes musulmans, et les a transformés en paranoïaques revanchards. Il a divisé les citoyens européens avec un effet nocif que peu d’extrémistes peuvent se vanter d’avoir obtenu. Depuis toutes ces années que je travaille sur les extrêmes, je n’ai jamais croisé un manipulateur aussi dévastateur », au sujet de Tariq Ramadan, Europe 1, 05/02/2018.
« À 20 ans, j’ai moi-même infiltré l’extrême droite pour mes enquêtes. Je sais exactement par quelle chimie personnelle il faut passer. C’est un chemin qui part de soi vers son double opposé », préface à Les Bouffons de la Haine, Grasset, 2022.
« Je regrette sincèrement que la Société des rédacteurs se soit laissée instrumentaliser, qu’elle ait repris ses accusations à la fois gratuites, injurieuses, diffamatoires et mensongères, sans même avoir pris le temps de me contacter, de m’entendre et de vérifier. […] Afin de reprendre toute ma liberté d’action et de démontrer la véracité de ce que je dénonce, j’ai décidé de me retirer du Conseil de surveillance de CMI France, qui n’a rien à voir avec ce litige entre rédacteurs. Je me réserve le droit de porter plainte pour le préjudice subi. Et je souhaite que la direction prenne les mesures nécessaires pour permettre un retour à la sérénité », blog personnel, 27/01/2022.
« On ne peut pas comparer le fait d’avoir tué des enfants délibérément en attaquant, comme le fait le Hamas, et le fait de tuer des enfants involontairement, en se défendant, comme le fait Israël. […] Un enfant qui meurt, d’un côté ou de l’autre, c’est toujours grave […] Mais […] ça n’est pas la même démarche, ce n’est pas la même intention, et c’est normal que ça n’entraîne pas exactement les mêmes réactions », BFMTV, 29/10/2023.
« Car oui, contrairement à Clémentine Autain, il m’arrive de douter. De penser qu’une «gifle» dans le cadre d’un divorce ne mérite pas la même sentence sociale, ni le même principe de précaution, que droguer une collègue ou sa femme pour la violer. Qu’Adrien Quatennens n’est pas Dominique Pelicot et ne présente pas le même danger. Loin d’invalider mon propos, le procès de Mazan tombe à pic pour nous le rappeler. Tout comme le procès Bedos nous rappelle qu’un réalisateur capable de propos agressifs et de gestes intrusifs en soirée, sous l’effet de l’alcool, n’est pas Harvey Weinstein. A l’inverse du procès qui m’est fait, je crois au «continuum» des violences sexistes et sexuelles. Je plaide simplement, comme la justice, pour un continuum des peines en retour. Mettre sur le même plan l’offense et la violence sexuelle prend le risque de banaliser les agressions les plus graves », Libération, 02/10/2024.
« J’appartiens à une gauche Zola, Camus et Charlie. Je refuse de recevoir des leçons d’humanité de la part de robespierristes qui ne voient aucun problème à guillotiner les coupables comme les innocents. Encore moins d’une gauche capable de taire les viols du 7 octobre au nom de la «résistance». Je souhaite de tout mon cœur qu’une autre gauche, qu’un autre féminisme puissent être lus et entendus », Ibid.
Sa nébuleuse
La compagne de Caroline Fourest, Fiammetta Venner, est membre de Sexe et Race, une revue fondée par Rita Thalmann, de l’association féministe Les Maries-Jeannes, et signataire de la pétition Notre corps nous appartient.
Caroline Fourest est membre du Conseil consultatif du Forum Anna Lindh dont l’« objectif est de contribuer au rapprochement des populations des deux côtés de la Méditerranée en vue d’améliorer le respect mutuel entre les cultures ». Arabophone, née au Liban, Fiammetta Venner anime sur Internet un « observatoire de l’islam politique et des Frères musulmans » répondant au nom de Ikhwan Info.
Caroline Fourest a été lauréate en 2010 du prix de la LICRA. Elle est une intervenante régulière aux journées d’été ou aux salons du livre organisés par cette ligue.
La Revue Prochoix a été le point de convergence de différents militants venus d’horizons politiques différents mais défendant une vision sociétale principalement « féministe, gay friendly et antifasciste ». Les différents participants à cette revue sont, au comité éditorial : Flora Bolter, Lola Devolder ; au Comité de rédaction & De lecture : Arnauld Champremier-Trigano, Pierre Cattan, Clémence Darmeval, Catherine Deudon, Vanessa Flahault, Guénaëlle Gault, Anne Gajouri, Julie Gouazé, Alex Lassalle, Mathieu Le Maux, Claudie Lesselier, Isabelle Marchand, Ahmed Meguini, Tristan Mendès France, Tania de Montaigne, Emmanuel Pierrat, Michaël Prazan, Mohamed Sifaoui, Jean-Claude Tchicaya, Frédéric Vigouroux ; au Comité Scientifique : Chahla Chafiq-Beski, Leïla Babès, Olivier Fillieule, Liliane Kandel, Pierre Lascoumes, Albert Memmi Janine Mossuz-Lavau, Nicole-Claude Mathieu Évelyne Pisier, Nadja Ringart, Paola Tabet, Michel Tort, Eleni Varikas ; les correspondants étrangers sont : Russ Bellant (USA), Léa Da Silva (Portugal), Elena Laurenzi (Italie), Karim Naouri (Egypte), Nicole Nepton (Canada), Pia Ranzato (Italie), Al Ross (USA), Moruni Turlot (Inde). Parmi les invités on trouvera Jean-Luc Mélenchon.
Parti Socialiste : elle intervient régulièrement aux journées d’été du Parti Socialiste et du Mouvement des Jeunes Socialistes, proche du think tank « Terra Nova ».
Les réseaux laïcs : elle est une invitée régulière des associations de Libres Penseurs.
Féminisme : Elle l’une des figures de proue de la mouvance féministe. Invitée le plus souvent pour évoquer le rapport entre les religions (catholiques ou islam) et les femmes.
Lobby homosexuel : En novembre 1999, elle est à l’origine avec sa revue Prochoix, le Centre gai et lesbien, AIDES, Act-UP-Paris et SOS Homophobie, du manifeste et d’un projet de loi « contre l’incitation à la haine homophobe ». La loi de modernisation sociale, votée en 2002, interdit officiellement toute discrimination à l’embauche et dans le monde du travail basée sur le rejet des homosexuels. La loi du 18 mars 2003 introduit l’homophobie dans le Code pénal comme circonstance aggravante d’un crime ou d’un délit. Enfin, la loi du 30 décembre 2004 pénalise les propos liés au sexe ou à l’orientation sexuelle de la personne.
Audiovisuel : Elle est proche du producteur Léo Maidenberg, ex-diplomate, à la tête de Place du Marché Productions. C’est lui qui produit son premier long-métrage de fiction, un portrait hagiographique de femmes yézidies prenant les armes contre l’Etat Islamique. Selon Vanity Fair, elle serait une amie de Jad Ben Ammar, fils de Tarek Ben Ammar, un homme d’affaires tunisien qui a fait fortune en créant des studios de cinéma dans son pays natal. Producteur, entre autres, de Roman Polanski et Luigi Comencini, il est le seul, avec Canal+, à financer le long-métrage de l’essayiste via sa société italienne Eagle Pictures.
C’est par l’entremise de Léo Maidenberg qu’elle fait la rencontre de Thomas Nlend, l’homme qui prétend avoir infiltré l’association d’Égalité et Réconciliation sous le pseudonyme de Mathias Cardet entre 2011 et 2014. Elle croit à la version du fabulateur et accepte de préfacer son ouvrage, « Les Bouffons de la Haine » où il revient sur les coulisses de la dissidence soralienne à l’orée de la décennie 2010.
Distinctions
Elle est élevée au grade de chevalier de l’Ordre national du mérite au titre du ministère de l’Intérieur le 21 mai 2021. À cette occasion, elle reçoit les félicitations intéressées d’un Xavier Bertrand mal renseigné : ce dernier affirme que la journaliste est récompensée sur le contingent du ministère de la Culture et la félicite pour son « engagement ». Le candidat dit « de droite », rempart autoproclamé contre Le Pen dans les Hauts-de-France, sait soigner ses réseaux.
Ils ont dit
« Selon moi, Caroline Fourest est au débat intellectuel ce qu’est Marion Jones à l’athlétisme. L’apparence est parfaite, les performances exceptionnelles. Mais heureusement pour Caroline Fourest que le dépistage des “faussaires” est moins bien organisé que les contrôles antidopages. » Pascal Boniface, Les intellectuels faussaires : le triomphe médiatique des experts en mensonge, Paris, Pocket, 2011.
« Caroline Fourest, rédactrice en chef de la revue Prochoix et co-auteure, avec Fiammetta Venner d’un fort mauvais livre sur “les intégrismes religieux”, est désormais fameuse pour sa remarquable capacité de mensonge. Certains la surnomment même “la Marie Léonie de l’IMA”, depuis qu’elle a inventé de toutes pièces un “traquenard” et une agression “raciste, sexiste et homophobe” organisés contre sa personne et celle de sa collaboratrice Fiammetta Venner par l’IMA (Institut du Monde Arabe) et le Hezbollah ! » Pierre Tevanian, « Sœur Caroline est de retour ».
« Nous, sous-signées, ayant assisté au “ Café littéraire ” du 31 mars, qui accueillait Caroline Fourest et Fiammetta Venner pour échanger autour de leur livre Tirs croisés, tenons à réagir à la campagne odieuse que les deux auteures mènent sur leur site internet “ Prochoix ” contre l’institution qui les a invitées, sous prétexte que cette invitation a été l’occasion d’une mise en cause de leur travail par plusieurs personnes du public. Selon les versions de Tewfik Allal, Jean-François Chalot et Fiammetta Venner, actuellement diffusés par le site Prochoix, les deux auteures ont subi, de la part d’un “petit commando”, des “attaques” d’une “agressivité rare ”, des “invectives”, des “violences”, des “véritables menaces physiques”, au point que les deux auteures ont “dû sortir sous escorte policière”. Il y aurait eu aussi des “injures racistes, sexistes et homophobes”. Nous tenons à affirmer très clairement que chacune de ces allégations est fausse. (…) Nous nous demandons s’il s’agit d’un délire ou si les auteurs de telles contre-vérités mentent délibérément et froidement, mais en tout état de cause nous certifions qu’il n’y a eu dans ce débat ni injure, ni insulte, ni attaque personnelle, ni menace, ni intimidation. Les critiques ont certes été vives, mais elles visaient des passages du livre des deux auteures invitées, qui ont été cités, le plus souvent en indiquant les pages en question. La personne de Caroline Fourest et celle de Fiammetta Venner n’ont à aucun moment été mises en cause, plusieurs intervenants prenant même la peine de distinguer entre les intentions, louables, des deux auteures, et les effets pervers de leurs écrits, qui pouvaient leur avoir échappé. » Anne-Charlotte Dommartin, Dhaouia Assoul, Djamila Bechoua, Monette Guyard, « Une campagne honteuse ».
« Elle dénonce « des associations qui demandent des gymnases pour organiser des tournois de basket réservés aux femmes, voilées, pour en plus lever des fonds pour le Hamas. », 4e Cérémonie des Y’A BON AWARDS 2012 pour le prix « Les Experts Chronikers ».
« Petite piqure de rappel : il y a quelques années, Frédéric Taddeï a invité Caroline Fourest à débattre avec Tariq Ramadan. C’était l’époque où Taddeï avait bon goût et savait choisir ses invités… Depuis, Caroline Fourest s’est forgée une cuirasse de commissaire du peuple, de flic de la pensée. Son fond de commerce, c’est la laïcité, la lutte contre l’extrême-droite, le racisme, l’intégrisme et pas mal d’autres choses en isme. Elle a table ouverte sur toutes les chaînes, dans toutes les radios et, comme Pascale Clark ou Rokhaya Diallo, distribue les bons points, montre la voie, organise la chasse aux sorcières. Si tu ne penses pas comme elle, tu es un fondamentaliste, un facho ou juste un salaud. En de pas si lointains temps bénis, cette dialectique permettait au moins de récuperer l’appart d’un voisin… et de lui faire gagner des vacances longues durées sous le doux soleil sibérien. Il suffisait d’en toucher un mot au Petit père des Peuples… » Marc Godin, Bakchich, janvier 2014.
« Moi j’ai pris une décision : je n’inviterai plus jamais Caroline Fourest sur ce plateau [On n’est pas couchés] et dans aucun plateau de mes émissions parce que je ne veux pas qu’on me mente, surtout quand c’est au détriment d’un de mes collaborateurs », Laurent Ruquier, 9 mai 2015.
« Elle sait que les rebelles du PKK ont commis des attentats et que cet ex-parti marxiste-léniniste, fondé en Turquie, reste considéré par les États-Unis et l’Union européenne comme un groupe terroriste. Tout cela, l’essayiste, pourtant prompte à débusquer les aveuglements, ne fera que l’effleurer dans son film. Tant pis si on le lui reproche. Cette fois, elle n’est plus journaliste. Elle fait du cinéma ! Sans pouvoir s’empêcher de mener une guerre. On ne se refait pas », Vanity Fair, 20/02/2019.
« Les Français s’en fichent et moi aussi. Il y a une loi, il faut l’appliquer. On n’a pas besoin de colloque, de forum ou de je ne sais quoi. Si c’est pour regarder le film de Caroline Fourest sur Tariq Ramadan, on l’a déjà vu, on a bien compris ! », propos rapportés par BFMTV d’Emmanuel Macron à Marlène Schiappa lors d’un conseil des ministres, 22/04/2021.
« Dans les récits télévisés qu’il fait de son temps passé chez Soral, Thomas NLend reste toujours vague. Comment a‑t-il infiltré Égalité & Réconciliation (E&R), et pour le compte de qui ? Sur le plateau de France 5, Caroline Fourest explique que l’opération est menée dans “une zone grise”, que Thomas NLend est “l’indic d’un indic”. Ce qu’elle n’explique pas, c’est que c’est Noël Dubus, faux flic mais vrai escroc, qui, selon le récit de NLend, propose à ce dernier d’infiltrer E&R. Le même Noël Dubus qui a trompé Marianne en se faisant passer, sous l’identité de “Monsieur Antoine”, pour un ex-agent du Service interministériel d’assistance technique (SIAT) afin de rendre crédible le récit de NLend […] », Arrêts sur Image, 20/01/2022.
« Qu’une essayiste plaide pour protéger les hommes de fausses accusations, soit — la droite et l’extrême droite nous y ont habitué·es, sur les plateaux. Qu’une essayiste considère que sa parole est plus valable que celle de personnes concernées, soit — c’est la définition même de l’élite médiatique et de ses privilèges. Qu’une radio publique choisisse de diffuser à heure de très grande écoute des théories qui tendent à discréditer la parole des femmes, en revanche, non », Arrêts sur Images, 11/09/2024.
« Caroline Fourest s’en prend notamment, et de manière obsessionnelle à Mediapart, soit l’un des médias les plus en pointe sur les VSS [violences sexistes et sexuelles]. En réalité, à partir du sujet #MeToo, l’essayiste mène une croisade politique en ravivant le spectre des «deux gauches irréconciliables», sorte de masque de son virage à droite », Clémentine Autain, Libération, 26/09/2024.
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Crédit photo : Parti socialiste via Flickr (cc)