[Rediffusions estivales 2017 – article publié initialement le 19/01/2017]
Les médias dominants le répètent ad nauseam « il n’y a pas de théorie du genre » il n’ y a que des études « genrées » sur l’identité sexuelle innée ou acquise.
Il y a encore moins une idéologie du genre ajoutent-ils malgré les tentatives d’introduction directes ou indirectes dans les programmes officiels ou parallèles de l’Éducation nationale. Il arrive parfois que certains – par imprudence ou en guise de test – se livrent à une « propagande par l’image » comme Le Monde du week-end du samedi/dimanche 14–15 janvier 2017 (daté un jour plus tard).
Qu’y voit on ? Un reportage photographique de mode, Chanel, Dior, Bompard, Lacoste, rien que de très classique et très cher comme le veut la cible du supplément du Monde du week-end qui est un média à visée publicitaire pour les CSP+. Les modèles sont des enfants ; pourquoi pas, les CSP+ sont disposés à dépenser pour leurs chers petits. Beaucoup plus intéressant, le petit garçon (neuf/dix ans) est habillé en fille. « Veste et jupe en tweed fantaisie, tee shirt en coton, Chanel ». Sur une autre photo le même garçon porte une espèce de haut plutôt informe avec une robe à bretelles plissée avec de petits oiseaux. C’est une image performative : bobos qui lisez Le Monde, habillez vos garçons en filles, mettez leur des jupes et des robes, dévirilisez les au maximum, qu’il ne reste rien sinon la confusion des genres.
S’il y a une morale à ce reportage (ou une anti-morale comme vous voudrez) c’est que le libéralisme économique des marques pour riches va de pair avec le libéralisme sociétal qui vise à éradiquer toute différence. Ou plutôt le libéralisme sociétal sert de caution artistique et idéologique au règne de ce qui doit compter sans partage, ce qui n’a ni origine, ni âge, ni sexe, l’argent. Merci au Monde de nous le montrer sans fard.