L’humour sauce France Inter
De son vrai nom Guy Verstraeten, né en novembre 1981 à Anderlecht, ce gamin bercé aux sketchs de Canal+, puis ancien espoir du foot (il a du renoncer à une carrière professionnelle à cause de fragilités musculaires récurrentes), gérant de boîtes de nuit et journaliste pour Le Soir en Belgique, s’est lancé dans le stand up en 2013. Il a rejoint en 2017 le pool d’humoristes « autorisés » de France Inter, fer de lance de l’humour soutenu par le pouvoir de gauche pour dézinguer – aux frais des contribuables – tous ses opposants politiques ou idéologiques.
Il fait partie du « bataillon de Belges » qui a pris ses quartiers chez France Inter, le moule français du politiquement correct ne réussissant visiblement plus à faire face au mécontentement général. Outre lui, il y a encore Charline Vanhoenacker, Alex Vizorek, Caroline Gillet ou encore Stéphane de Groodt.
Formation
Il a une licence en Sciences Politiques à l’ULB et un diplôme de journalisme à l’Institut de journalisme (Belgique).
Parcours professionnel
- 2004 : il joue au Léo Uccle Forest mais aussi, au cours de sa carrière professionnelle, au Standart ;
- 2007–2008 : il est pigiste au Soir et s’occupe des communes autour de Bruxelles ;
- 2010–2013 : Il est directeur artistique et manager de deux boites de nuit : le VIP ROOM Belgium puis à partir de décembre 2012 du Gotha Club Belgium jusqu’à sa faillite en juin 2013 ;
- Juillet 2013 : il se lance dans le stand up avec Louis CK au Kings of Comedy Club ;
- 2014–2016 : il apparaît dans plusieurs émissions de la RTBF dont « On n’est pas rentré », « Entrez sans frapper », « Matin Première » ou « La Première ». Il s’impose aussi dans le monde télévisuel avec « 69 Minutes Sans Chichi », « La Tribune », « Alex & Sigmund » en remplacement d’Alex Vizorek…
- Depuis le 19 novembre 2015, il réalise une chronique humoristique sur RTBF où il y donne sa vision de l’actualité ;
- Prix du Public au festival de Saint-Raphaël en 2015 ;
- vainqueur du tremplin de l’humour à Plougastel en 2016 ;
- 2017 : il fait partie des humoristes de la Bande originale sur France Inter, à 11h20.
Parcours militant
Non renseigné.
Collaborations
- Il écrit pour les pages TV de Focus Vif, en Belgique
- Il est chroniqueur pour Elle Belgique
- Il a écrit au sujet d’Anderlecht pour le Monde diplomatique, en 2008
Publications
- 2009 : 200 lieux incontournables Bruxelles, éd. Racine, 192 p.
- 2013–2017 : Guillermo Guiz a un bon fond, son spectacle pour le stand-up.
Ce qu’il gagne
Non renseigné.
Sa nébuleuse
Nagui, qui anime la Bande originale. Les autres « humoristes » ou chroniqueurs de France Inter, dont André Manoukian, Clara Dupont-Monod, Guillaume Meurice, Samir Bouadi, Thomas VDB, Nicole Ferroni, Marius Colucci ou Frédéric Fromet.
Il l’a dit
« Vendredi 23 mai, en soirée. Le centre d’Anderlecht (102 000 habitants), municipalité bruxelloise réputée pour son club de football, prête ses pavés à un funeste affrontement. A peine une rue, bouclée à double tour par les forces de l’ordre, sépare les protagonistes. D’un côté, deux cents hommes et jeunes hommes, belges de souche, pour la plupart supporteurs de l’équipe locale. De l’autre, le même nombre de jeunes (et très jeunes) descendants d’immigrés, principalement d’origine maghrébine », Le Monde diplomatique, 2008
« J’ai essayé, au travers des deux ou trois articles que j’ai écrit sur la question des violences urbaines à Anderlecht, de faire passer un message qui me semblait être le plus nuancé possible dans l’espace qui m’était imparti. Dès le départ, j’ai parlé du racisme des hooligans présents, mais dès que j’ai pu, j’ai souligné que nombre d’habitants de la place de Linde encourageaient ces hooligans, notamment dans le papier que j’ai consacré, le lundi, aux émeutiers des deux camps. Oui, il y a un racisme que je sens de plus en plus profond autour de moi et j’ai essayé, peut-être naïvement, de le dénoncer en soulignant que les autorités publiques avaient tout intérêt à se pencher sur le fossé qui séparait les deux groupes en présence. Ma fiancée est d’origine africaine et elle a des difficultés à trouver un appartement à cause de la couleur de sa peau », en répondant au Bougnoulosophe, 28/05/2008.
« C’est avéré : la nuit du 17 au 18 mai, dans le quartier Saint-Guidon, à Anderlecht, une jeune fille belge “de souche” a été agressée sexuellement par trois jeunes d’origine marocaine », ibid.
« En règle générale, la fascination ambiante pour la Ville Lumière me laisse dubitatif : l’architecture est soufflante mais les rues sont malsaines, les clochards dorment sous les lampadaires sans que quiconque s’en émeuve », Le Vif, 27/06/2011.
« J’étais à l’arrière d’une voiture avec une fille que je connaissais un peu. Je sais qu’à un moment, elle m’a dit : “Je t’aime bien tout ça, mais là quand même, tu exagères, y’a ta main dans ma culotte.” Et je lui ai répondu, texto: “Oui oui. Mais elle ne fait rien de mal dans ta culotte.” Et j’étais sincère, je me disais : “Meuf, moi, j’ai pas de zones érogènes dans les doigts, réfléchis un peu! C’est pour toi que je le fais, c’est pour ton plaisir !” Ce soir-là, j’ai inventé un nouveau concept : le viol altruiste. Le viol pour le plaisir de l’autre. Le viol bon fond en somme », Guillermo Guiz a un bon fond, cité par Le Vif, 09/03/2015.
« Monter sur scène ne me fait plus mal. Ça m’a fait très mal au début, mais maintenant je me dis qu’il n’y a aucune chance que j’en meure — sauf meurtre en direct, ce qui est assez rare quand même », Moustique, 13/07/2015.
« J’essaie de faire les meilleures blagues possible. Et c’est pas tous les jours facile. », ibid.
« C’est vrai… Je considère que, pour le moment, il n’y a rien de plus ringard que l’humour. J’arrive dans la pire période pour faire mon spectacle, mais malgré tout, c’est toujours mieux que de visser des boulons dans une chaîne de montage. », ibid.
« Je ne suis pas quelqu’un de sociable, les gens qui me parlent me mettent mal à l’aise, les gens qui me parlent par écrit me mettent mal à l’aise. Tout me met mal à l’aise… », ibid.
« J’essaie d’être quelqu’un de bien, mais ce n’est pas gagné… J’ai été une belle crasse ! », Telerama, 17/01/2017
« S’il y a bien quelque chose que je trouve chouette, c’est que ce pays est bancal et boiteux. On y fait n’importe quoi dans un joyeux bordel semi-maîtrisé. Quand je joue en France, je leur dis qu’Anderlecht c’est la commune où se trouve la statue de JC Van Damme, ils situent tout de suite ! », Paris-Match Belgique, 24/02/2017
« Jean-Claude Van Damme a dit des choses justes. S’il avait été philosophe, s’il s’était appelé André Comte-Sponville, on l’aurait mieux écouté ! Et il n’a rien demandé à personne. Il s’est dit un jour : ma vie n’est pas celle que je rêverais d’avoir, je vais donc chercher celle dont je rêve. Ça fait écho à ce que je fais. Je recherche aussi une vie meilleure ! », ibid.
« Les kamikazes sont souvent paumés. Le mec qui se fait exploser tout seul sans faire de dégâts autres qu’à lui-même, on peut forcément y voir un côté ridicule. On ne peut pas s’approcher même à 100 kilomètres de ce qui se passe dans la tête du type qui se dit tout à coup : je vais détruire mon corps en essayant de tuer le plus de monde possible ! Je n’ai pas de compétences pour analyser ça mais je peux gratter la surface pour voir ce qu’il peut y avoir de drôle derrière », ibid.
« C’est plus facile de parler sexe sur France Inter que sur Matin Première. Je me suis déjà fait taper sur les doigts à cause d’un commentaire sur le troisième âge et une vanne absurde sur la masturbation. Mais rien de grave ! À France Inter, tant qu’on reste dans la loi, tout va bien », ibid.
« Le monde de la nuit, quand on y travaille, est une sorte de cauchemar dur, violent », Le Soir, 17/03/2017
« J’ai toujours été “cigale”. L’argent que je gagne, je le dépense. Je ne suis pas un épargnant. J’ai beaucoup de mal à me projeter. Je ne me prépare d’ailleurs pas au futur, à la pension. Je me dis que d’ici là, il y aura bien quelque chose qui fera en sorte que ça s’arrange… », L’Echo Belgique, 26/03/2017
« Je n’ai pas de compte épargne, pas d’immobilier et pas d’investissements en Bourse. C’est idéologique : je suis contre l’idée que l’argent produise de l’argent, que l’on puisse obtenir de l’argent sans rien faire. Je ne comprends pas l’accumulation. C’est une addiction qui est nuisible, car cela détourne les gens de leur véritable place dans le collectif. L’argent est un facteur d’individualisation extrême qui donne naissance à des situations inconcevables: certains accumulent pendant que d’autres ont la dalle. L’accumulation détourne les gens de leur humanité », ibid.
« J’ai été élevé dans l’idée que l’argent est potentiellement nuisible. J’ai grandi dans la méfiance de la richesse et de la bourgeoisie. C’est quelque chose qui me travaille. Mon prochain spectacle parlera sans doute de mon rapport à l’argent. J’ai galéré financièrement toute ma vie. Aujourd’hui, ça va beaucoup mieux. C’est un confort génial, parce que le manque d’argent génère de la frustration et des angoisses… », ibid.
On l’a dit à son sujet
« Notre ethnologue à la petite semaine, qui sévit dans le quotidien vespéral sait reconnaître à coup sur, à partir du faciès l’origine de jeunes émeutiers anderlechtois… Quelle science ! Vous connaissiez les statistiques ethniques, voici la reconnaissance ethnique automatique du Professeur Verstraeten… Tandis que des hooligans du Sporting d’Anderlecht, eux, sont sans origine, la leur en tout cas n’a ni valeur d’explication, n’est ni preuve à charge, le “mauve et blanc” et la bière suffisent », Bougnoulosophe, 24/05/2008
« En matière de rire, il est recommandé d’avoir l’air aussi ignorant que son public. Meilleur moyen d’envoyer le fiel et de crucifier alors le spectateur décontenancé, méthode dont GG se sert comme le ferait un Pierre Desproges version dürüm. Même si la révélation de Guillermo, c’est plutôt l’Américain Louis C.K., qui se sert largement de ses névroses familiales pour nourrir le show », le Vif, 9/3/2015
« ”Guillermo Guiz a un bon fond” c’est son spectacle ! L’histoire d’un néo trentenaire, qui fait le point sur son parcours, son enfance, ses souvenirs, et s’interroge même sur ses actions personnelles. Mes actes font-ils de moi quelqu’un de bien ? Voilà la question qu’il se pose et qu’il nous pose à nous public. », Esprit gentleman, 2016
« Guillermo est un candide. Guiz, un amateur de cougars, misogyne, mauvais, buveur de vodka », L’Express, 11/01/2017
« Au milieu des chroniqueurs “grandes gueules” de la Bande originale, de Nagui, Guillermo Guiz, humoriste originaire de Bruxelles, la joue plutôt névroses et blagues crues sur le sexe, l’alcool ou le racisme », Télérama, 17/01/2017