Ojim.fr
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Critique du film « À bras ouverts » : un lynchage médiatique « à bras raccourcis » !

26 avril 2017

Temps de lecture : 2 minutes
Accueil | Veille médias | Critique du film « À bras ouverts » : un lynchage médiatique « à bras raccourcis » !

Critique du film « À bras ouverts » : un lynchage médiatique « à bras raccourcis » !

Temps de lecture : 2 minutes

La nouvelle comédie intitulée « À bras ouverts »  du réalisateur Philippe de Chauveron ne laisse pas les critiques cinématographiques indifférents.

Le Parisien estime que le film « brosse un por­trait ultra-car­i­cat­ur­al et indigne de la com­mu­nauté rom ». « Avec de la ten­dresse et de l’empathie, le film aurait peut-être évité le racisme. »Pour Le Monde, il s’agit de « racisme à dos­es allopathiques ». Pour les Inrocks, nous sommes en présence d’un « un som­met d’humour dis­crim­i­na­toire… ». On pour­rait mul­ti­pli­er les exemples.

Mais la palme du lyn­chage revient à France Cul­ture. La chaine de radio a en effet con­sacré une par­tie de l’émission « Du grain à moudre » du jeu­di 13 avril à la dénon­ci­a­tion du car­ac­tère pré­ten­du­ment raciste du film. Les invités ont déployé sans aucune con­tra­dic­tion leur réquisi­toire, l’animateur de l’émission jouant le rôle de faire val­oir, relançant le débat par des ques­tions complaisantes.

Les cri­tiques dis­cor­dantes sont rares, comme le relève Valeurs actuelles. Le Figaro évoque « une vraie comédie de mœurs sur notre société mul­ti­cul­turelle” et un film qui “fait valser les préjugés et les clichés ». Causeur estime que ce film « potache » « se moque gen­ti­ment des bour­geois de gauche aux grands dis­cours human­i­taires ».

Ne trou­verait-on pas là une par­tie de l’explication du lyn­chage médi­a­tique de ce film par une classe de bobos piquée à vif et mise devant ses contradictions ?

Nos Tris­sotin con­tem­po­rains man­quent sin­gulière­ment de recul et d’humour. En 1976, Ettore Sco­la dres­sait dans « Affreux, sale et méchant » un por­tait féroce d’habitants d’un bidonville romain. Notre époque triste et poli­tique­ment cor­recte lais­serait-elle encore s’exprimer comme en 1982 « zézette »  dans le film « Le père Noel est une ordure » ? Ne serait-elle pas désor­mais qual­i­fiée de « car­i­cat­u­rale » et de « dégradante » ?

Seul motif de con­so­la­tion : le pub­lic réserve un très bon accueil au film, avec 411 000 entrées la semaine de sa sor­tie (près de 700 000 entrées à ce jour) !

Voir aussi

Vidéos à la une

Derniers portraits ajoutés