Il n’y a que trois agences mondiales d’information, les américaines Associated Press (AP) et Reuters plus l’AFP. On peut y ajouter les agences Chine Nouvelle et RIA Novosti mais qui sont les émanations directes des gouvernements chinois et russes.
Lors d’une conférence de presse à laquelle l’Observatoire du journalisme assistait, Emmanuel Hoog, ancien membre de cabinet de Laurent Fabius et Président de la société a souligné les défis et les transformations auxquelles l’agence doit faire face.
Fournissant 5000 dépêches par jour en six langues (français, anglais, arabe, espagnol, portugais et allemand) l’agence poste également quotidiennement entre 4000 et 6000 photos et plus de 200 vidéos. Alors qu’AP est considérée comme la plus complète sur le continent nord-américain et que Reuters s’est fait une spécialité de l’économie et de la finance, l’AFP se veut « l’agence du sport » auquel elle consacre de 20 à 25% de son activité globale. À titre d’exemple une photo du footballeur Messi a été vendue plus de 10000 fois après que celui-ci ait qualifié l’équipe d’Argentine pour le prochain mondial de football.
Réalisant à travers ses cinq bases régionales (Paris, Nicosie, Hong-Kong, Washington et Montevideo) plus de 60% de son chiffre d’affaires à l’international l’agence n’est plus la « voix de la France » mais une agence mondiale. Est elle pourtant neutre et objective en tous domaines ? S’il est difficile de juger dans son ensemble d’une activité produisant plusieurs centaines de milliers d’information par an sous toutes les formes, certains biais peuvent être remarqués. L’Observatoire a ainsi pointé du doigt des silences éloquents concernant les migrations ou au contraire des parti-pris comme la mise en scène fracassante d’un enfant syrien et également des approximations sur la Russie. Gageons que ces écarts reflètent plus les opinions individuelles de certains journalistes que celles de l’agence dans son ensemble. AFP encore un effort !
Source : conférence de presse Emmanuel Hoog, 11 octobre 2017.