Le combat pour la neutralité de la toile et des réseaux sociaux est en train de changer de dimension. Alors que Google et Facebook veulent « filtrer l’information pour échapper aux fausses nouvelles », c’est une véritable censure qui se met progressivement en place au nom d’une pseudo morale liberticide.
La dernière victime en est le dessinateur Marsault. Ce dernier, qui cultive volontiers un style trash dans ses albums (voir ses albums chez Ring Deux poids deux mesures et Breum volumes I et II) dans le style de Philippe Vuillemin, vient de se faire supprimer son compte Facebook.
Dans un communiqué publié sur la page Facebook des éditions Ring, le dessinateur annonce ne pas faire appel de la décision du réseau social. « Le bouton faire appel de Facebook, c’est l’équivalent de l’avocat commis d’office pendant un procès soviétique » argumente-t-il. Il s’insurge contre la purge dont seraient victimes les artistes catalogués « patriotes ». Définissant la liberté d’expression en France comme « le fond de Staline avec la forme de Yann Barthès » il n’envisage pas de recréer une nouvelle page comme le font de nombreux internautes dont la page a été supprimée sans autre forme de procès, et abandonne toute présence sur les réseaux sociaux.
Chacun peut aimer ou détester le style de Marsault, mais à un moment où les réseaux sociaux prennent de plus en plus d’importance sur le plan de la notoriété et encore plus sur le plan commercial la démarche de Facebook est une condamnation à réclusion sociale.
Crédit photo : © Marsault / Éditions Ring