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Midi Libre : les ventes plongent, le journal en danger selon le SNJ

15 décembre 2017

Temps de lecture : 3 minutes
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Midi Libre : les ventes plongent, le journal en danger selon le SNJ

Temps de lecture : 3 minutes

Prendre systématiquement parti contre le maire de Béziers Robert Ménard ne suffit pas nécessairement à renflouer un journal. C’est du moins ce qui arrive au Midi Libre, qui dépend depuis 2015 du groupe La Dépêche du Midi. Ce dernier groupe est présidé par Jean-Michel Baylet, ancien président du Parti Radical de Gauche. Depuis 2015 Le Midi Libre porte donc bien mal son nom, et surtout à un nombre de moins en moins grand de lecteurs, selon une analyse de la section SNJ du journal.

Déjà en 2015, alors que Le Midi Libre sor­tait d’un plan social, le rachat par le groupe la Dépêche met­tait sur la sel­l­ette 191 nou­veaux postes, soit 20% de la masse salar­i­ale. En sep­tem­bre 2016 le SNJ fait état d’un pro­jet de trans­for­ma­tion du quo­ti­di­en Cen­tre Presse (Avey­ron) en agence de Midi Libre. La mutu­al­i­sa­tion des postes entre La Dépêche et Cen­tre Presse a con­duit à la sup­pres­sion de 8 CDI de jour­nal­istes et à la fer­me­ture de plusieurs rédac­tions, d’abord à Ville­franche de Rouer­gue, tan­dis que d’autres fer­me­tures sont prévues à Decazeville, Cap­denac et Espalion, dénonce le SNJ début 2017. Les diminu­tions des ventes ont motivé ces regroupe­ments : les ventes ont con­tin­ué à s’éroder après les sup­pres­sions de postes et de rédac­tions. Par­al­lèle­ment les salariés de l’Indépendant – ceux qui restent du moins, 40 sont par­tis sur 150 depuis 2015 – entrent en fronde, dénonçant pêle-mêle en juin la baisse de la pag­i­na­tion, l’accroissement de la charge du tra­vail, la sup­pres­sion de ser­vices, etc.

Une assem­blée générale de la rédac­tion a eu lieu le 23 novem­bre au siège du Midi Libre à Saint-Jean de Védas. Y étaient présents ou représen­tés 60 jour­nal­istes sur les 170 que compte le titre. « Jamais notre titre a con­nu une telle crise », s’est insurgé le SNJ qui dénonce des « réor­gan­i­sa­tions et des sup­pres­sions de postes aux dépens de la qual­ité édi­to­ri­ale », puisque 10% des postes pour­ront encore être sup­primés à court terme, dont 12 CDD à des postes « struc­turels » dès début 2018.

Pis : les rédac­tions de Mende et de Mil­lau devraient être mutu­al­isées pour sup­primer un poste de rédac­teur tan­dis qu’un cli­mat de grande ten­sion règne à celle de Mont­pel­li­er où deux jour­nal­istes devraient être déplacés con­tre leur volon­té. Par ailleurs, suite à des sig­nale­ments de salariés, l’Inspection du Tra­vail est descen­due dans les rédac­tions de Nîmes, Mont­pel­li­er et Saint-Jean de Védas, au siège, où elle a imposé une feuille quo­ti­di­enne de présence avec le nom­bre légal d’heures à respecter pour chaque salarié et la tenue exacte des dépasse­ments horaires.

Pour le SNJ ce n’est pas le plus grand dan­ger : « la dif­fu­sion payante du titre s’effondre. Moins 8,4% en semaine ‑dif­fu­sion print- pour le seul mois d’octobre ! ». En mars 2008, relève le syn­di­cat, la dif­fu­sion sur sept jours était de 153 000 exem­plaires. Elle s’est effon­drée d’un tiers moins de dix ans après, puisqu’elle est désor­mais de 101 468 sur le papi­er et le web à la fin du mois de septembre.

Et la direc­tion sem­ble avoir aban­don­né la cause, assène le SNJ : « Rien n’est fait pour redress­er les ventes : pour la direc­tion, la sup­pres­sion des postes est l’unique solu­tion », il n’y a ni réflex­ion sur la ligne édi­to­ri­ale, ni sur l’avenir numérique. Selon le syn­di­cat, sup­pres­sions de postes et restruc­tura­tions plombent la qual­ité édi­to­ri­ale et les lecteurs se détour­nent de plus en plus d’un jour­nal dont la qual­ité s’effondre.

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