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Google annonce un renforcement de la censure sur YouTube

22 janvier 2018

Temps de lecture : 3 minutes
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Google annonce un renforcement de la censure sur YouTube

Temps de lecture : 3 minutes

Les vidéos sont le média le plus apprécié des moins de 35 ans et constituent le cœur de cible aussi bien de YouTube (propriété de Google) qui les héberge que de Facebook qui rémunère les médias pour en produire et les diffuser via sa plate-forme. Pendant longtemps le principe de la neutralité du net a été respecté : les propriétaires des tuyaux s’interdisaient d’interagir avec les contenus. Ce n’est plus le cas en 2018.

En Alle­magne une loi lib­er­ti­cide punit de très fortes amendes les trans­met­teurs numériques de con­tenus « con­traires à la Con­sti­tu­tion ». Google veut main­tenant met­tre les bouchées dou­bles pour préserv­er le gâteau pub­lic­i­taire de YouTube. Une « enquête » à charge du Times en 2017 avait dénon­cé les vidéos « extrémistes » ou propageant des « dis­cours de haine ». Havas Angleterre avait alors sus­pendu les pub­lic­ités de cer­tains de ses clients sur Google.

YouTube : qui veut faire l’ange fait parfois la bête

Allant plus loin Susan Woj­ci­c­ki Prési­dente de YouTube a annon­cé le 5 décem­bre 2017 la nou­velle poli­tique de YouTube. Dans un post de blog assez éton­nant et dans un style moral­isant très améri­cain elle loue YouTube « qui a éclairé mes enfants » et  per­mis aux activistes d’encourager « le change­ment social, de mobilis­er les protes­ta­tions, de doc­u­menter les crimes de guerre ». En clair YouTube rem­plit un rôle social et poli­tique posi­tif. Hélas le malin guette car le réseau a vu « de mau­vais acteurs exploiter notre ouver­ture d’esprit pour égar­er (mis­lead), manip­uler, harass­er et même blesser ».

Protection du public mais surtout des annonceurs

Dans cet esprit de croisade con­tre les démons la char­mante Susan a réa­gi pour « pro­téger notre com­mu­nauté con­tre les con­tenus extrémistes ou vio­lents ». De juin à décem­bre 2017 plus de 150.000 vidéos ont été sup­primées, « des cen­taines de comptes fer­més et des mil­liers de com­men­taires effacés ». Cette nou­velle poli­tique per­me­t­tra de « pro­téger les annon­ceurs et les créat­ifs de con­tenus inap­pro­priés. Nous voulons que nos annon­ceurs soient assurés que leurs pub­lic­ités soient voisines de con­tenus qui reflè­tent les valeurs de leurs mar­ques (c’est nous qui soulignons) ». Pour­suiv­ant cette poli­tique la société inve­sti­ra dans l’intelligence arti­fi­cielle – qui per­met de sup­primer les vidéos non youtube­ment cor­rectes de manière automa­tique – mais portera égale­ment le nom­bre de ses censeurs pro­fes­sion­nels à 10.000 en 2018. On ne sait si le Min­istère de la vérité d’Orwell employ­ait autant de per­son­nel mais il y a doute.

Par­mi les dernières vic­times des censeurs, le YouTubeur Le Lapin taquin a décidé de quit­ter YouTube. Un exem­ple à suivre ?

https://twitter.com/LeLapinTaquin/status/949045735936405504

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