TPMP, l’émission présentée par Cyril Hanouna sur C8, soucieuse de se maintenir à son niveau habituel, a une nouvelle fois donné l’image d’une émission de télé poubelle le lundi 26 février 2018, aidée en cela par ses chroniqueurs.
Cyril Hanouna est régulièrement au centre de polémiques nées sur le plateau de son émission, TPMP, maintenant sur C8. Le lundi 26 février 2018, il invitait Bernard de la Villardière, journaliste et présentateur de l’émission Enquête exclusive diffusée sur M6. Un Bernard de la Villardière régulièrement ciblé par la gauchosphère et les personnalités idéologiquement proches du Parti des Indigènes de la République depuis sa tentative de reportage dans des quartiers difficiles, Dossier Tabou, un document largement diffusé qui montrait toute la haine et le rejet dont peut être victime un reporter de culture européenne dans un des territoires perdus de la République.
Clash et haine en direct
Ce 26 février 2018, l’émission TPMP dévie quand la chroniqueuse Rokhaya Diallo, ancienne journaliste de Canal +, LCP et du Médiapart de Plenel, s’adresse à l’invité Bernard de la Villardière, avec un ton agressif qui n’est pas sans rappeler celui de sa consœur Christine Angot dans l’émission de Ruquier On N’est Pas Couché. Plus que journaliste ou chroniqueuse, Madame Diallo s’affiche expressément depuis plusieurs années en tant que militante « antiraciste » et féministe « racisée » radicale opposée à la loi interdisant les signes religieux ostensibles à l’école, particulièrement le voile islamique. La vidéo peut être visionnée ici :
Votre avis sur les propos de Bernard de la Villardière ? #TPMP pic.twitter.com/oFkLGKbrYC
— TPMP (@TPMP) February 26, 2018
Il est difficile pour l’observateur impartial de s’habituer à ce type de violences télévisuelles, de plus en plus fréquentes sur le petit écran. Attaque de Madame Diallo, après avoir signalé à Bernard de la Villardière que sa « maman n’allait pas être heureuse, étant donnée qu’elle [Madame Diallo] n’aime pas du tout » ce qu’il fait, avec un ton à l’évidence très agressif : « Vous abordez des sujets avec une fausse neutralité qui, pour moi, masque une idéologie que vous déversez dans des pseudos reportages qui à mon avis sont des tribunes ». La référence à la « maman » de Monsieur de la Villardière ne manque pas de surprendre. S’agissait-il d’essentialiser Monsieur de la Villardière du fait de la consonance de son nom de famille ?, nous n’avons pas d’information à ce sujet ; de même que nous ignorons si la « maman » en question est encore de ce monde. Madame Diallo évoque ensuite une polémique plus ancienne, toujours liée à cette émission, lorsque Bernard de la Villardière avait reproché à Hanouna d’avoir invité une femme « portant le foulard ». Le mot « foulard » oblige le reporter à réagir et à indiquer que ce « foulard » est en réalité un « hijab » qui cache le corps de la femme concernée. N’acceptant pas d’être interrompue pour cette précision, Rokhaya Diallo considère que Monsieur de la Villardière serait misogyne et sexiste (« vous avez du mal à laisser parler les femmes »), et l’agresse directement. Madame Diallo refuse que Bernard de la Villardière considère le voile comme une « régression », pensant quant à elle qu’il conviendrait de laisser les femmes s’habiller « comme elles le veulent », et réfutant ainsi le caractère religieux musulman du voile autant que le fait avéré que nombre de femmes sont obligées, par des hommes ou par la pression sociale, de porter le voile. Le reporter indique à la chroniqueuse que dans certains pays, comme la Tunisie, le port du hijab est interdit, de manière à participer à la libération des femmes ; ce à quoi Madame Diallo rétorque un surprenant « On est en France ». La chroniqueuse ayant tenté d’imposer violemment son point de vue tout en empêchant le reporter de s’exprimer, ce dernier termine l’échange en indiquant qu’il « a la liberté de dire ce qu’il pense ». Autrement dit : que le hijab est un marqueur religieux spécifique en même temps qu’un marqueur de domination masculine.
Il ressort de cette séquence que Bernard de la Villardière a le tort d’être un mâle blanc d’un certain âge, ce monde ancien que des personnalités telles que Mesdames Diallo ou Obono semblent vouloir effacer du paysage. Cette question est d’ailleurs aujourd’hui assez prégnante socialement pour apparaître dans des médias où on ne l’attendrait pas a priori, ainsi dans la bande dessinée contemporaine, avec une série telle que Mermaid Project, série dont l’action se déroule dans un monde où les blancs en voie de disparition sont considérés comme des inférieurs. La violence verbale de Madame Diallo ainsi que sa défense du voile en tant que vêtement peuvent faire penser à ce monde d’anticipation dans lequel l’humain blanc, jugé coupable de tous les malheurs de la Terre, est mis au ban de la société par ses contemporains « racisés ». Il en va parfois de même avec le cinéma.
Les suites du clash
Attaqué dans la foulée par Gilles Verdez, Bernard de la Villardière indique que le traiter d’islamophobe sur des plateaux de télévision tels que TPMP contribue à « armer » potentiellement des personnes qui pourraient s’en prendre à sa personne. Rappelons que le reporter a un temps vécu sous protection policière. Après avoir précisé que « le voile a une signification politique », Bernard de la Villardière préfère alors quitter le plateau. Le mardi 27 février 2018, le clash connaît un prolongement quand la députée européenne Les Républicains Nadine Morano twitte ceci : « L’intolérance, l’arrogance, la suffisance de la militante Rokhaya Diallo qui combat la culture, les racines de la France et fait la propagande scandaleuse de la régression de la femme avec le hidjab. Française de papier ». Valeurs Actuelles considère que l’eurodéputé n’a pas « hésité à prendre la défense de Bernard de la Villardière », tandis que pour L’Obs Madame Morano se mettrait « dans les pas de Maurras » en accusant Madame Diallo d’être « une française de papier » et que Libération insiste sur le soutien apporté à Madame Morano par le député Gilbert Collard, proche de Marine Le Pen.
Cet article se termine ainsi : « Rokhaya Diallo est une figure médiatique et marquante de la nouvelle génération de militants antiracistes ». De son côté, l’hebdomadaire Marianne publie un article intitulé « Française de papier, Nadine Morano recycle une expression d’extrême droite contre Rokhaya Diallo », avec en surtitre : « Droite extrême ». C’est l’occasion pour le journaliste Thomas Vampouille d’indiquer que Nadine Morano est « une conseillère de Laurent Wauquiez » et que cette expression, « Français de papier », serait affectionnée par la famille Le Pen, étrangement sur la foi d’une seule occurrence. Une façon d’accuser différentes personnalités de la droite parlementaire de se transformer en personnalités d’extrême droite et de conclure : « Décidément, les droites LR et FN n’ont jamais parues si réconciliables ».
Malheureusement, aucun des médias officiels considérés comme les « grands médias français » ne s’interroge sur le fond de cette polémique : la question du prosélytisme musulman politique en France et son utilisation du voile pour ce faire. Il n’est du coup guère étonnant que LCI considère que Bernard de la Villardière « s’en prend au voile et va au clash sur TPMP », indiquant par ce choix de vocabulaire que le problème ne serait pas le voile mais bien ceux qui s’offusquent de le voir être de plus en plus porté par des femmes dont personne ne peut démontrer qu’elles le font en toute liberté.