Les attaques contre Facebook coupable à la fois de l’élection de Donald Trump, du Brexit, de sa richesse insolente, des possibles prétentions (?) de son fondateur à la Présidentielle américaine de 2020 et de sa politique de censure qui ne dit pas son nom, portent leurs fruits. Fruits vénéneux puisque le cours de bourse du géant californien a chuté de 18% entre le 31 janvier et le 27 mars 2018, passant de 185 à 152$. Mais l’impact n’est pas que financier comme le montre une étude américaine publiée par la société d’analyse des médias Axios.
La méthodologie
Sans trop détailler la méthodologie, Axios a interrogé entre le 21 et le 23 mars 2018 un échantillon représentatif d’Américains pour mesurer leur proximité avec de grandes sociétés américaines. Le panel doit s’exprimer en « favorables » et « défavorables ». L’étude mesure l’évolution du différentiel (plus de favorables sur la période, l’indice est positif, plus de défavorables sur la période, l’indice est négatif. Le tout par rapport à une période témoin, trois mois auparavant)
Les résultats
Ils indiquent que l’indice de popularité (les favorables moins les défavorables) baisse pour la plupart des sociétés du numérique :
INDICE D’ÉVOLUTION OCT 2017 / MARS 2018
Tesla + 9 Non numérique
Twitter — 7 Numérique
Google — 12 Numérique
Amazon — 13 Mixte
Facebook — 28 Numérique
Facebook plonge deux à quatre fois plus que les autres valeurs numériques, indiquant que les campagnes de critiques ont porté. Les électeurs démocrates (ou proches des démocrates) sont les plus touchés. Au total Facebook ne reçoit qu’un petit 48% de favorables contre 78% pour Google.
Mais n’enterrez pas Zuckerberg trop vite
L’étude souligne que le sondage concerne un service qui est gratuit pour ses utilisateurs. Une désaffection morale ne se traduit pas nécessairement en désinscription ou en moindre utilisation du réseau. Si le réseau continue de gagner des utilisateurs ou de conserver le même nombre avec plus d’intensité, il n’a pas de soucis à se faire dans l’immédiat. Si par contre on constate une baisse à la fois du nombre d’affiliés et une moindre utilisation, la société fera face à des actionnaires peu contents. Certains observateurs indiquent que la sortie du bois de Zuckerberg, laissant fuiter une possible candidature à la présidence en 2020, lui aurait valu la colère de Soros, de Michele Obama et de quelques caciques néo-conservateurs, mais ceci est une autre histoire, sur laquelle nous reviendrons plus tard.
Crédit photo : carlayashiro via Flickr (cc)