Les relations de François Ruffin, député de la France Insoumise, éditeur de la revue Fakir (Journal fâché avec tout le monde, ou presque), avec la presse officielle ont été souvent tumultueuses. Auteur d’un excellent Les petits soldats du journalisme, paru Aux Arènes en 2005, réalisateur du formidable film Merci patron (consacré à Bernard Arnault), il avait lancé sur Europe 1 en février 2016 un os à Jean-Michel Aphatie pour le remercier de sa servilité.
Il avait été obligé de rectifier Libération qui l’avait enrôlé d’autorité dans les rangs de ceux qui avaient appelé à voter Macron au second tour de l’élection présidentielle de 2017. Une information que nous avions reprise par erreur du quotidien de Monsieur Drahi et que Picardie debout nous avait aimablement demandé de rectifier.
Marianne nous alerte
C’est l’hebdomadaire Marianne, sous la signature d’Hadrien Mathoux, qui nous relate l’incroyable agression dont a été victime François Ruffin « reçu » à France Inter, le dimanche 15 avril 2018. Cet entretien se situe dans le cadre de l’émission Questions Politiques à la fois sur France Inter et France Info.
Un portrait ? Non, une exécution
Quand un journaliste reçoit une personnalité, il a l’occasion de faire son portrait, rien que de classique. Nous avouons ne rien savoir de Dame Bécard de France Inter qui anime ou a animé l’émission Tous Politiques, sur la radio la plus conformiste de France. Et les positions personnelles de François Ruffin ne sont pas en cause, qu’on les aime ou les déteste. Il s’agit d’éthique journalistique.
Carine Bécard se livre à un véritable lynchage de François Ruffin, pendant deux minutes chrono (c’est long) . Pêlemêle celui ci est tout débraillé, fait des coups d’éclat bruyants, est un petit bourgeois et en plus sorti d’un lycée privé (sic). Pire, il excite les colères, amplifie les déceptions, fait du bruit, des coups, des mises en scène qui ne débouchent jamais sur rien.
Chacun peut penser ce qu’il veut de l’action de François Ruffin, de son positionnement politique, de ses actions, de son film, de son journal mais une « journaliste » (les guillemets s’imposent) qui se livre à la mise à mort médiatique de son invité pourrait (devrait ?) utilement changer de métier. Exécuteur par exemple, on dit qu’il y a des offres d’emploi.