Au sein des rédactions des médias officiels du régime, certaines questions ne cessent de revenir d’année en année. Des questions pour lesquelles les réponses sont pourtant claires et connues. Coup d’œil de l’OJIM sur des questions pavloviennes.
Que le chef de la France Insoumise ait pu confondre, à l’occasion des manifestations du 1er mai 2018, des militants casseurs d’extrême gauche avec « l’extrême droite », selon son expression, peut paraître anodin. Ce n’est aucunement le cas, cette confusion est le haut de l’iceberg d’une ambiance générale. Ambiance visible au travers de questions récurrentes posées dans les médias dès qu’il y a des manifestations et des débordements en France, débordements qui de l’avis des observateurs étrangers sont devenus une marque de fabrique de la république à la française. Exemples de ce marronnier : qui sont les casseurs ? Qui sont les black blocs ?
En effet, un lecteur habitué de l’OJIM nous a communiqué cette image révélatrice circulant sur les réseaux sociaux :
Le fait est que les médias officiels posent sans arrêt ces deux mêmes questions et qu’il semble surprenant que la réponse ne soit pas devenue un fait, et même un cas d’école enseigné à Science Po et dans les écoles de journalismes.
Les questions ? Elles sont partout !
Incessantes, encore récemment : Qui sont les black blocs ? Qui sont les casseurs ?
Posées en mai 2018 par : Le Parisien, Le Figaro, France Culture, Libération, BFM, Les décodeurs du Monde, Francetvinfos, Le Huffington post, Les Inrocks, Sud-Ouest, LCI, Cnews, 20Minutes, La Dépêche, L’Express, Nice Matin, le Point, RTL, France Inter, TF1, Les Échos…
Les mêmes questions posées entre 2014 et 2017 par : Le Parisien, BFM, LCI, Le Huffington post, Libération, Francetvinfos, Europe 1, Le Monde, Le Figaro, France Culture, Libération, les Inrocks, LCI, Itélé, L’Express, Le Point, RTL, France Inter, TF1, Marianne, SFR news (entre nombreux autres)…
Et même, soyons fous, dès 2003, ainsi que cette archive de l’INA le démontre.
Du rôle de la question
Un média pose une question car il cherche à trouver une réponse qu’il n’a pas, dans le but d’informer son lecteur ignorant de cette même réponse.
La réponse aux deux questions analysées ici est entre les mains de tous les médias et de tous les lecteurs / auditeurs depuis belle lurette. Du coup, l’observateur indépendant ne peut que se poser une troisième question : pourquoi poser sans arrêt une question dont tout à chacun possède la réponse ? Réponse à laquelle il peut de toutes les façons accéder en un simple clic tant elle a été portée à la connaissance du public depuis… plus de 15 ans.
La réponse ?
Elle est simple : lors des manifestations à caractère politique, les casseurs et les black blocs sont des membres de groupuscules d’extrême gauche et de gauche radicale. Il arrive cependant que certains casseurs, lors de certaines manifestations, soient des jeunes issus de l’immigration, venus de banlieue pour piller des magasins de centre-ville.
Reste que dans la majorité des cas, lors de manifestations ou d’actions politiques, casseurs et black blocs sont ces membres de groupuscules d’extrême gauche, pour la plupart issus du Paris bobo. Leur maître à penser n’est donc pas Zemmour, contrairement à ce que semble croire Libération.
Il y aurait deux questions supplémentaires possibles, souvent posées aussi, bien que les réponses soient tout aussi connues : qui sont les zadistes ? Qui sont les bloqueurs ultra-minoritaires des universités ?
La réponse est évidemment la même.
Se posent alors LES questions fondamentales : à qui profitent ces questionnements récurrents ? Pourquoi les médias officiels, connaissant la réponse à ces questions, ne posent-ils pas du coup de vraies questions, celles qui devraient suivre : pourquoi l’extrême gauche est-elle à ce point violente ? Le gouvernement doit-il interdire les milices d’extrême gauche ? Les personnalités publiques soutenant la violence des ligues de la gauche radicale doivent-elles être invitées dans les médias ? Comment ces violences, pourtant prévisibles et dont les auteurs sont connus, peuvent-elles avoir lieu ?
Ou encore : pourquoi la ministre de la justice ne rappelle-t-elle pas aux préfets et aux autorités qu’il est formellement interdit et illégal de bloquer l’accès à une université, de casser le centre des villes, de franchir la frontière avec des étrangers illégaux, de tenter d’assassiner des policiers, d’occuper illégalement un territoire de la République, d’agresser un élu… ?