Nul ne sait comment la justice jugera Vincent Bolloré. Dès le début de l’affaire l’Observatoire a indiqué une piste politique. Nous avons par la suite donné quelques jalons pour préciser ceux à qui l’affaire pouvait profiter. Pour les médias officiels la cause est entendue, Bolloré a été pris les doigts dans le pot de confitures de la corruption en Afrique. Curieusement nous n’avons pas vu, lu ou entendu mention du courrier du 2 mai 2018, envoyé par Vincent Bolloré aux collaborateurs de son groupe, un courrier envoyé à quelques dizaines de milliers d’exemplaires et dont l’Ojim s’est procuré le texte. Quelques extraits où Vincent Bolloré explique sa défense. Sauf mention contraire, tous les textes sont de Vincent Bolloré et constituent des citations, les sous-titres sont ceux de la rédaction.
La source des dénonciations, un employé congédié
Ce tohu-bohu a commencé il y a longtemps, organisé principalement par un employé du groupe renvoyé pour nous avoir détourné des actifs de millions d’euros en Afrique en transférant gratuitement ceux-ci de la société appartenant à notre groupe à une autre société portant pratiquement le même nom qu’il avait créée pour opérer ses détournement…. Pour se venger il a lancé une campagne auprès des médias, de la police, de la justice nous accusant de tous les maux de la terre.
Les concessions portuaires mises en cause, les dates, les faits
Ils remontent à environ dix ans. Ils concernent deux concessions portuaires dont les appels d’offres ont eu lieu au Togo en 2001 et en Guinée en 2008. Nous avons gagné celui du Togo dès 2001 en étant arrivés premier et celui de Guinée nous sommes arrivés deuxième, mais le premier, la société Getma, n’a pu réaliser les investissements promis dans sa réponse à l’appel d’offre et sa concession a été suspendue une première fois en 2009. Je vous donne ces précisions sur ces dates parce qu’elles sont importantes dans la mesure où nous sommes accusés d’avoir financé des campagnes politiques en 2010 dans ces deux pays pour obtenir des concessions gagnées… avant.
Financement des campagnes politiques
Ce qui nous est reproché est d’avoir réalisé en Guinée pour cent soixante dix mille euros et au Togo pour trois cent mille euros des dépenses pour notre propre communication, pour notre groupe, au moment de ces campagnes (en réalité le soupçon porte sur une minoration du montant de la facturation de ces campagnes NDLR)… aucun technicien, aucun ministre, aucun chef d’État ne choisirait pour gérer le poumon logistique de leur pays un groupe par amitié ou par contrepartie de quelques centaines de milliers d’euros.
Vincent Bolloré conclut « Nous allons devoir nous battre dans les médias ». Remarquons que pour les médias dominants il est déjà à terre et condamné. À chacun de juger sur pièces, toutes les pièces.