La reprise du « pôle sud » du Groupe Hersant Media (La Provence, Nice-Matin, Var-Matin et Corse-Matin) est, décidément, bien difficile à suivre.
Vendredi 7 décembre 2012, le Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI), un organisme de soutien et d’intervention gouvernemental au bénéfice des entreprises en difficulté, se réunissait pour étudier la seule offre globale de reprise des titres, celle de Bernard Tapie.
Mais, coup de théâtre de dernière minute : le groupe belge Rossel (RTL, Le Soir, Nord-Eclair, La Voix du Nord, Le Courrier picard…) dépose alors une autre offre de reprise globale des titres.
Le directeur général de GHM résume ainsi la situation dans un entretien au Figaro : « nous disposions d’une offre globale, ferme et définitive de 50,5 millions d’euros et financée par la famille Hersant et Bernard Tapie. […] La signature du protocole était prévue pour 15 heures mais, à 15 h 45, le conciliateur a reçu une offre du groupe Rossel avec un financement de BNP Paribas ».
Pour Le Figaro, il ne fait pas de doute que « le gouvernement a tout fait en coulisse pour pousser le groupe belge à se manifester, barrant ainsi la route à une arrivée de Bernard Tapie dans le paysage de la presse régionale française ».
La réaction de l’homme d’affaire ne tarde pas. Bernard Tapie annonce en effet dans la foulée qu’il renonce à son offre, contre l’avis du GHM qui « demande au conciliateur Christophe Thévenot de solliciter Bernard Tapie pour qu’il revienne sur son retrait »…
Bernard Tapie maintient cependant son retrait qu’il qualifie de définitif, tonnant au passage contre l’intervention du gouvernement : « quand Bercy fait le monde entier pour essayer de trouver, coûte que coûte, un repreneur, parce que celui qui est là ne lui plaît pas, alors on n’est plus dans le pays dans lequel je croyais encore me trouver. On est plus en Corée du Nord qu’en France, surtout quand il s’agit d’une entreprise de presse ».
Dernier rebondissement : le 10 décembre, le tribunal de commerce de Paris annonce qu’il prolonge le délai de dépôt des offres jusqu’au 24 décembre prochain. Sans une offre ferme, prévient Frank Gentin, son président, cité par l’hebdomadaire Challenges, le tribunal « se trouvera dans l’obligation de prononcer la liquidation ».
Un dossier à suivre…
Source : Le Figaro / Challenges. Crédit photo : capture d’écran vidéo France 2