La BBC adore se regarder le nombril ; elle est sans arrêt agitée par des débats autour des « discriminations », ou supposées telles. Cela a concerné les minorités raciales, tout d’abord, puis, plus récemment, les femmes : âge des intervenantes, longueur de leur jupe, place des femmes de couleur… N’oublions pas que l’on peut être discriminé(e) à plus d’un titre !
Aujourd’hui, alors que le premier ministre conservateur David Cameron vient de se prononcer en faveur du mariage pour les couples de même sexe, la BBC s’inquiète de la représentation sur ses écrans des personnes LGB (lesbiennes, gay et bisexuelles). Le service public a donc commandité un énième rapport sur le sujet. Sans surprise, celui-ci, paru cette semaine, conclut que l’on n’en fait jamais assez en la matière. Les personnes LGB sont ainsi encore « relativement invisibles » et « trop souvent stéréotypées » à la télévision. Même si quelques feuilletons maison reçoivent des bons points pour avoir su, à la façon de notre « Plus belle la vie », inclure des personnages homosexuels dans leur scénario, il faut faire encore des efforts. Voici donc quelques unes des principales recommandations du rapport :
- Attention à ne pas discriminer les lesbiennes et les bi en incluant surtout des homosexuels mâles dans les fictions ou les programmes de divertissement.
- Veiller à présenter plus de personnes LGB dans tous les types d’émissions, notamment les émissions destinées aux enfants.
- Dans les programmes d’information, ne pas donner trop la parole aux points de vue « homophobes » (les homophobes étant ceux qui s’opposent au mariage gay ou à l’adoption par les couples homosexuels).
- Attention à ce que les personnes LGB présentées à la télévision ne soient pas forcément jeunes, blancs et en bonne santé, car on peut aussi être LGB vieux, de couleur et/ou handicapé.
- Enfin, ne pas prendre trop d’acteurs hétérosexuels pour jouer des personnages de fiction LGB car ceux-ci manquent de crédibilité dans ces rôles de composition ! En d’autres termes, il est tout à fait légitime qu’une personne de couleur joue un personnage d’une pièce de Shakespeare, mais pas qu’un hétérosexuel joue un personnage homosexuel…
Les « experts » ayant contribué à ce rapport, on s’en doute à la lecture de ces recommandations, étaient proposés par les associations militantes LGB elles-mêmes. Mais une question fondamentale reste cependant en suspens : pourquoi ces ligues de vertu ont-elles oublié les trans ? La transphobie n’est-elle pas une discrimination comme une autre ? Espérons qu’un nouveau rapport comblera cette insupportable lacune.
Crédit photo : kylezoa via Flickr (cc)