Le journalisme militant
« Cette expression est dégueulasse… » Pascale Clark face à Louis Aliot le 7 mars 2012 sur France Inter, à propos de l’expression « IVG de confort »
Pascale Clark a longtemps été une des grandes voix de France Inter où elle se faisait particulièrement remarquer pour sa morgue, son mépris et son parti pris face aux personnalités politiques de droite. Elle est née le 30 novembre 1963. Son père était un assureur d’origine anglaise. Elle quitte France Inter au printemps 2016. À titre personnel, elle pratique le poker assidument ; elle a gagné le tournoi des « sultanes » au Chilipoker Marrakech Festival 2010 : un prix de 10.000 € lui a été remis.
Formation universitaire
Pascale Clark est titulaire d’une licence de journalisme obtenue au CELSA (Centre d’Études Littéraires et Scientifiques Appliquées).
Parcours professionnel
Elle débute sa carrière dans une radio libre versaillaise en 1983, puis travaille dans différentes stations : CVS, 95.2, Europe 2, France Info, Europe 1 (durant la saison 1993–1994, elle présente Europe Nuit avec Christophe Delay de 22 h à minuit).
Pascale Clark rejoint France Inter en 1995 en effectuant des remplacements d’été et en animant la rubrique « Question par A+B ». Elle succède ensuite à Nicolas Poincaré pour la présentation du « rendez-vous matinal » de la station, le 7/9, avec la revue de presse et l’interview de 8h20, jusqu’en juin 2001. De septembre 2001 à juillet 2004, elle anime également sa propre émission Tam tam, etc. sur France Inter.
Elle participe parallèlement à différentes émissions de télévision comme Arrêt sur images (1996) sur France 5, TV+ et Un an de + avec Marc-Olivier Fogiel sur Canal+, ou encore Culture pub avec Christian Blachas sur M6.
En septembre 2004, elle rejoint RTL où elle anime jusqu’en juin 2006 On refait le monde, une émission quotidienne de débat où elle succède à Christophe Hondelatte. Elle congédie l’un des intervenants réguliers de l’émission, la journaliste politique du Figaro Magazine Élisabeth Lévy après que cette dernière eut vivement réagi à l’antenne (29 novembre 2004) aux propos sarcastiques de Pascale Clark, ironisant sur la personnalité du nouveau ministre des Finances, Hervé Gaymard.
De septembre 2001 à juin 2007, elle anime En aparté sur Canal +, une émission d’interview atypique puisque Pascale Clark n’est pas présente physiquement à l’antenne, dialoguant hors champs (« en off ») avec l’invité.
De septembre 2007 à juin 2008, elle anime, également sur Canal+ Un café, l’addition, avec la participation de Yassine Belattar et de Nicolas Rey. Chaque samedi à 13h45, cette émission passe en revue l’actualité de la semaine écoulée, donne la parole à des polémistes et reçoit un invité. Pascale Clark intervient là-encore en voix-off.
À la rentrée 2008, Pascale Clark revient sur l’antenne de RTL pour présenter la revue de presse quotidienne du matin.
L’année suivante, elle retourne sur France Inter, cinq ans après l’avoir quitté, afin de prendre en charge la tranche de 9h à 10h. Avec Comme on nous parle, elle anime une interview politique où elle se fait remarquer par son parti pris envers les personnalités de droite. Elle affiche particulièrement sa morgue, sa suffisance et son agressivité lors de ses interviewes de Robert Ménard, Louis Aliot ou Marine Le Pen.
À la rentrée 2014, elle anime A’live. L’émission est diffusée à 21 h du lundi au jeudi, en direct, et mêle petits concerts et entretiens avec des personnalités des arts et de la culture, mais aussi simples citoyens. Cette émission vaut à Pascale Clark la perte de sa carte de journaliste le 9 mars 2015 ; la CCIJP ne la renouvelle pas pour le double motif qu’elle est rémunérée en qualité de productrice sous le statut d’intermittente du spectacle et que l’émission qu’elle présente, A’Live, ne présente pas le caractère d’une émission d’information. Une polémique s’installe, au cours de laquelle Patrick Cohen découpe la sienne. Le coup de force de deux animateurs quasi-inamovibles et (très) bien payés passe très mal auprès des nombreux salariés précaires du service public, qui s’en émeuvent.
En juin 2015 l’émission A’live est arrêtée à la demande de Pascale Clark.
En septembre 2015 elle lance une émission, Making of, difusée une fois par semaine et qui dure une heure, musique comprise. Cette émission ne durera qu’une saison.
Le 18 juin 2016, elle quitte France Inter après la dernière émission de Making of. Son départ est lié à des tensions avec la nouvelle direction.
Elle annonce le 16 mai sur Télérama qu’elle rejoint BoxSons, une web-radio médias créée avec d’autres amateurs de musiques :
« Nous sommes une bande, un collectif, qui ressent de l’insatisfaction à exercer son métier et a pour point commun l’amour du son. Nous allons donc traiter de l’actualité par le son – qui est, étrangement, sous-représenté sur Internet –, et accompagner l’intérêt actuel des auditeurs pour les podcasts ».
Pascale Clark se met en retrait et dirige l’équipe de reporters, elle ne reprend plus le rôle d’animatrice qu’elle occupait à Inter. La plateforme pure player, financée par abonnement est lancée en avril 2017. Au bout d’un an et demi, en novembre 2018, le projet est mis en pause, faute de rentrées financières suffisantes. La cofondatrice du média, Candice Marchal, assure que le modèle économique, le marketing et le contenu éditorial doivent être repensés afin d’assurer la viabilité du projet. En effet, Marchal et Clark tiennent à tout prix à rester indépendantes et refusent tout revenu ou partenariat publicitaire tout en excluant la possibilité du bénévolat (a contrario, le bénévolat des patrons d’émissions et les dons des auditeurs assurent la pérennité de Radio Courtoisie depuis plus de vingt ans). Difficile de revenir sur terre lorsque l’on a été habitué à Radio France et au robinet à subventions, d’autant plus que les auditeurs de gauche disposent déjà d’une offre pléthorique et que les inciter à payer pour du contenu similaire à ce qui peut se faire ailleurs (ARTE Radio notamment) n’est pas une sinécure. Pour qui se rend sur la page d’accueil du site, les titres des reportages de BoxSons annoncent la couleur, empruntant autant à VICE qu’à France Inter, et laissent transparaître les préoccupations majeures du lecteur libéral libertaire moyen : « Ils ont choisi la vasectomie », « Hassan : en attendant l’asile » et « Du chanvre au cannabis thérapeutique ».
Le 4 septembre 2016, Pascale Clark a démarré une chronique hebdomadaire dans l’émission 13h15 animée par Laurent Delahousse le week-end sur France 2.
Voir notre article sur l’échec de Boxsons
L’« affaire Medhi Meklat » replace Pascale Clark sur le devant de la scène au début de l’année 2017, car c’est elle qui a lancé la carrière du jeune trublion, en l’invitant en tant que chroniqueur régulier sur Inter, désormais rattrapé par la patrouille pour des tweets pas très “Charlie”. Alors même que le jeune Meklat est lâché par la plupart de ses soutiens et que l’éventualité de poursuites judiciaires s’épaissit, Clark persiste à prendre sa défense avec une pointe de lyrisme sur Twitter : « À l’antenne @mehdi_meklat ne fut que poésie, intelligence et humanité. » Elle fait montre toutefois d’une certaine honnêteté en avouant que la tous les médias qui collaboraient avec le jeune homme avaient connaissance de ces tweets et avaient agi en connaissance de cause.
Europe 1 et retour
Peu de temps après la fin du premier confinement en 2020, elle revient à ses premières amours grâce à la directrice des programmes d’Europe1 Nadia Milosevic. Celle-ci lui propose de remplacer Philippe Vandel sur l’émission « Cultures Média » pendant la pause estivale. Elle se voit proposer en toute logique une émission à la rentrée, un programme d’entretiens intitulé « En ballade ». Peu habituée aux us et coutumes d’une radio privée et n’ayant pas renoncé à son ton militant, l’animatrice s’alarme publiquement de l’influence politico-médiatique de Vincent Bolloré. Une première fois fin décembre 2020 où elle vole au secours de Stéphane Guy, licencié de Canal+ après avoir exprimé à l’antenne son soutien pour Sébastien Thoen, récemment viré pour avoir figuré dans sketch parodiant « L’Heure des Pros ». Le message envoyé à Vincent Bolloré ne passe pas inaperçu : « Comment dire… quitte à employer un cliché un peu éculé : oui, parfois le Père Noël est une ordure ».
Un peu plus tard, en juin 2021, elle participe à une manifestation devant les locaux d’Europe1, et aux côtés du meneur Patrick Cohen, dont l’ambition est de protester contre la zemmourisation prochaine de la station, victime de l’appétit médiatique du milliardaire qui souhaite établir des synergies entre CNews et Europe1. Sans surprise, elle apprend qu’elle n’est pas reconduite à la rentrée, tout comme Patrick Cohen, Julian Bugier et d’autres.
Parcours militant
-
Publications
- Tout le monde fait l’amour, Paris, éd. Albin Michel, février 2001
- Merci de votre attention, Paris, éd. Albin Michel, 2003
- Après, Fred Chichin est mort, Paris, Éditions du Seuil, 2008
- Mute, éditions Flammarion, 2020
Collaborations
En février 2007, Pascale Clark prête sa voix à un album du rappeur Soprano, Puisqu’il faut vivre, où elle joue le psychologue de celui-ci. C’est également sa voix qui incarne l’ordinateur de bord du vaisseau Axiom dans le long-métrage des studios Pixar WALL‑E, sorti sur les écrans en 2008.
En 2014, Pascale Clark réussit à faire exposer à la galerie Vincenz Sala (IIIearrondissement de Paris) les clichés réalisés depuis son téléphone dans le taxi qui la mène le matin à la Maison de la Radio. L’exposition est intitulée « 6am Bonjour ». Le concept fumeux et les photographies floutées provoquent les sarcasmes des internautes qui s’interrogent sur la légitimité esthétique de cette exposition. Clark réagit dans Les Inrocks en donnant raison à demi-mot à ses détracteurs : « Jamais on ne se serait intéressé à mon travail si je n’avais pas un nom connu ? Argument accordé. Sauf que ce n’est pas un nom qui m’est tombé dessus, c’est moi. Merde, je ne l’ai pris à personne, ce nom ! […] “Et en même temps, c’est peut-être une faiblesse, mais je pense que dans la masse informe du bashing, il y a toujours un peu de vérité. »
Ce qu’elle gagne
Non renseigné.
Elle l’a dit
« Je pense qu’Europe 1, il faut la soutenir aujourd’hui, il ne faut pas l’enfoncer. Vous savez qu’il y a peut-être un péril qui rôde. Ce ne serait pas une bonne nouvelle que Bolloré rachète Europe 1. Permettez-moi de le dire. Donc je pense que c’est le moment où il faut soutenir Europe 1 et pas s’en moquer », On est en direct, France 2, 08/05/2021.
« Rien n’est éternel dans la vie, et surtout pas à la radio, où tout est par définition éphémère… ! Sérieusement : parce que quand un cycle est terminé, il faut s’en rendre compte. La fin de l’histoire a eu lieu l’an dernier, et cette année-ci a été une année de transition, à tous points de vue. C’était un peu spécial, honnêtement.J’étais dans la position d’un joueur de foot qui fait partie d’une équipe mais qui reste sur le banc de touche : je me suis retrouvée programmée le samedi, à 22 heures, sans moyens, après des années d’émissions quotidiennes », Télérama, 16/05/2016.
« On est journaliste, ça c’est un statut, et on est intermittent parce que c’est le sort de tous ceux qui ne font pas partie de la rédaction à France Inter. A mon corps défendant je le précise, hein, je n’ai jamais voulu ça, mais il n’y a pas d’autre solution. C’est une question d’identité, c’est une question d’histoire, j’ai toujours été journaliste, j’ai fait une école de journalisme. Et surtout c’est une question de transparence. Qui sont ces gens qui décident d’un seul coup que vous n’êtes plus journaliste alors que visiblement pour Closer ça ne pose aucun problème ? », Le Petit Journal sur Canal+, 17/03/2015.
« Ce soir, je vais vous parler de ma vie de journaliste professionnelle. 30 ans de carte de presse. Numéro 53.216. Partout je l’ai obtenue. CVS, 95.2, Europe 2, France Info, Europe 1, Oui FM, Canal+, RTL, France Inter. Mais ça c’était avant . Alors comme je ne suis pas journaliste, je m’en voudrais d’usurper tel titre ou telle carte. Ce soir, et peut-être d’autres suivront, voici DJ Clark. DJ, il paraît qu’on peut exercer sans carte professionnelle » A’live 9/3/2015, après la décision de la CCIJP ; l’émission devait être consacrée au Secours Populaire, mais elle l’a remplacé par des disques.
« Lévy, comme Finkielkraut ou Zemmour, ce sont des gens qui parlent fort. Comme si le fait de hurler plus fort que les autres et de se mettre en scène, comme si cette révolte à deux balles, était une forme de liberté. Il y a un côté jeu de rôle là-dedans, c’est évident. Ils sont devenus ceux qu’on adore détester. » Les Inrockuptibles – juillet 2010.
« Nous, gens de radio, sommes des intermittents. Parfois, des émissions s’arrêtent, nul n’est propriétaire, ça m’est arrivé, c’était dans le privé, j’ai pointé. Il est normal qu’un directeur construise une grille, que ne lui reprocherait-on s’il ne faisait rien. […] Il n’est pas très agréable et pas très honnête de tirer à soi la couverture de la liberté, de l’impertinence. Parlez-en à tous ceux qui en font usage sur l’antenne, jour après jour, j’ai la faiblesse de m’y ranger », au sujet de l’éviction de Stéphane Guillon et de Didier Porte, sur son blog le 03/07/2010.
« C’est [Jean-Luc Hees] l’homme de la situation. […] l’une de ses particularités, c’est de ne pas avoir de réseaux politiques. […] il n’intrigue pas comme la plupart des gens. […] Je ne sais pas comment le nom de Hees est arrivé aux oreilles de Sarkozy. Mais c’est forcément un bon choix. Où est le problème ? Il faut aussi arrêter le délire », septembre 2009, citée par Acrimed.
« On a une ½ heure devant nous, il va falloir assurer, Gérard Schivardi. Pour une fois que vous avez la parole. J’ai du mal à dire votre nom, je vais le refaire : Schivardi ! C’est pourtant pas compliqué : Schi — var — di ! Ouais, je vous disais, il va falloir assurer, hein ! […] Il y a un cassoulet. […] Première info, Gérard Schivardi, vous mangez du cassoulet. C’est une nourriture qui tient au corps. […] Vous avez été rasta dans une autre vie ? […] Vous tenez bien l’alcool ? […] Vous n’avez peur de rien ? […] Vous jouez quel poste [au rugby] ? […] Je suis sûre que vous connaissez des chansons italiennes, ce n’est pas possible autrement. […] Il va falloir chanter un petit peu. […] C’est quoi vous votre injure préférée ? […] Est-ce que vous vous êtes déjà battu ? […] Il paraît que les habitants de votre village sont appelés “les courges”. […] Si vous êtes élu, le cassoulet devient obligatoire ? », interview de Gérard Schivardi dans En aparté, sur Canal+, en 2007.
« J’ai rien vu venir et je m’en veux. J’en veux à tout le monde ce matin : aux instituts de sondage, les aveugles, aux médias, les aveugles, aux abstentionnistes, les semeurs d’extrême-droite, aux politiques impuissants à déclencher le désir. A moi je m’en veux, je m’en veux, je n’ai rien vu venir et j’ai envie de vomir », sur France Inter le 22/4/2002 après l’accession de Jean-Marie le Pen au second tour de la présidentielle. Propos repris par le n°20 (oct-novembre 2009) de Plan B.
Sa nébuleuse
Jean-Luc Hees, Patrick Cohen, Charline Vanhoenacker, Candice Marchal, Philippe Val. Candice Marchal, cofondatrice de BoxSons.
On dit sur elle
« Peut-être peut-on regretter que Pascale Clark, pourtant shootée à l’information et à l’actualité, n’échappe pas au penchant facile de la nostalgie d’une époque (« je viens d’une époque révolue où les voix ne se filmaient pas et où les journalistes étaient crus »). Elle condamne le découpage des émissions radio à la mode Twitter sans se demander si ce n’est pas aujourd’hui la seule façon pour la radio de rester, pour reprendre ses mots vantant une époque passée, « le plus court chemin vers l’instantanéité ». Elle pourfend le concept de parole donnée à l’antenne aux auditeurs, le vit comme un échec a priori ; ses arguments sont forts mais son rejet d’un bloc passe peut-être à côté d’une réalité : prendre un auditeur à l’antenne, n’est-ce pas aussi une façon de faire ce qu’elle aime tant, recueillir des voix ? L’anglais le dirait mieux que le français : on se laisse parfois aller à penser, à la lecture de Mute, que le silence de Pascale Clark a aussi pris sa source dans un refus de certaines mutations. », Agathe Cagé, Le Nouveau Magazine Littéraire, 17 mars 2020.
Au sujet du nouveau media fondé par Pascale Clark :
« BoxSons n’est pas une webradio, mais un « média indépendant qui propose du contenu sous forme de podcast », précise Candice Marchal, cofondatrice du site. La plate-forme veut privilégier des récits qui donnent une dimension particulière à l’actualité. Tel celui de Samy qui « pour vivre libre » a quitté son pays, l’Erythrée, pour se rendre au Royaume-Uni. Après l’avoir suivi par intermittence pendant trois ans, la journaliste Marie Monier l’a retrouvé à Leeds où il a fini par obtenir des papiers. « Tu sais, ici c’est une petite ville. Les gens pensent que tous les gens noirs sont méchants, ne sont pas des bonnes personnes. Mais ce n’est pas vrai, moi je respecte les gens, peu importe leur couleur de peau. Ils ne peuvent pas nous juger par rapport à notre couleur. D’abord, il faudrait qu’ils nous posent la question : comment on est arrivés en Angleterre ? Comment était notre vie avant ? Qu’est-ce qui nous a poussés à partir ? Ils ne nous posent même pas la question. Ils nous traitent de “fucking” immigrants », raconte le jeune homme. En cinq épisodes, Marie Monier retrace son parcours. », Le Monde, 18 avril 2017.
« Sur qui je tombe aujourd’hui ? D’abord, sur une journaliste, viscéralement journaliste. Pour autant, elle a pactisé avec un système, qui lui a demandé de ne plus l’être administrativement pour devenir une intermittente du spectacle qu’elle n’a jamais été. Et ensuite, sur son défenseur qui parle de lui-même en feignant de parler d’elle. Ainsi donc, on prend une posture à la Gainsbourg, non pas pour brûler un billet de 500 francs, mais pour jeter à la poubelle une carte dont on a que faire. Le résultat est tout aussi désagréable : il faut avoir les moyens de brûler 500 balles devant la caméra comme il faut avoir les moyens de déchirer sa carte de journaliste devant tous ceux qui tentent de grappiller un feuillet ou une minute pour espérer l’obtenir », Didier Tourancheau, ancien secrétaire général de la Commission de la carte de presse, Libération, 17/03/2015.
« Nos amis Pascale Clark et Patrick Cohen nous obligent à écrire que leur défense individuelle les conduit à une double trahison dont ils n’avaient sûrement pas conscience. Accepter qu’ils soient considérés comme intermittents du spectacle, c’est précisément affaiblir la cause des authentiques intermittents qui se bagarrent pour la survie de leur statut. Le vrai combat, c’est bien le maintien de ces deux-là comme journalistes, traités et rémunérés comme tels. Aurait-il été trop d’exiger de Patrick Cohen de s’en prendre à la direction de sa propre entreprise, qui organise ce désordre, plutôt que de s’attaquer à la Commission de la carte, qui ne fait que le constater ? La réponse est dans la question. », ibid.
« Patrick Cohen est indigné par la situation de Pascale Clark ? La mienne devrait lui donner des envies de révolution. Et c’est celle de centaines de ses collaborateurs à Radio France. Comme on dit chez nous, je suis “sur le planning”. Ailleurs, on dit “bouche-trou”. Radio France est une société organisée en castes. Tout en bas de l’échelle, il y a le stagiaire – qui n’a pas de prénom– puis le pigiste, le CDD (moi) et enfin le Graal : la titularisation. Patrick Cohen et Pascale Clark, c’est encore un autre monde. Dans la maison, les stars de la matinale sont à peu près aussi accessibles pour les journalistes de la boîte que pour le reste de la France », Le Plus Nouvel Obs, Marie précaire, salariée précaire de Radio France, 13/03/2015.
« La grévette médiatique de Pascale Clark, privée de sa carte de presse, suivie du coup de ciseaux solidaire de Patrick Cohen, nous ont offert une farce médiatique qui mériterait à peine qu’on s’y attarde si elle ne témoignait d’une appropriation narcissique de l’antenne de France Inter par deux intouchables arrogants, solidaires… d’eux-mêmes », Acrimed, 12/03/2015.
« Pascale Clark n’a pas choisi, nous dit-elle, ce statut. Mais on ne lui connaît aucune grève ou grévette contre l’abus de ce statut [d’intermittent, NDLA] : il est vrai qu’il est plus aisé de protester contre la commission de la carte que contre son employeur quand on ne cesse de lui prêter allégeance. Pourtant, la précarité de nombre de salariés de France Inter et d’ailleurs, le recours par leurs employeurs au statut d’intermittent du spectacle, la modification du régime des intermittents mériteraient une vraie mobilisation », ibid.
« Dès septembre 2009, Pascale Clark revient sur France Inter après en être partie en 2004. Elle avait eu le bon goût, depuis 2001, d’inviter à plusieurs reprises Philippe Val à participer à ses émissions, tant à la radio qu’à la télévision », ibid.
« A propos de cette tendance si humaine à s’approprier son fauteuil, ce numéro du duo Pascale Clark-Patrick Cohen, à propos de la carte de presse de Clark. Et que je te joue les divas offensées en annulant le programme de mon émission, et que je décapite solennellement ma propre carte de presse, avec mes grands ciseaux, devant la caméra. Toutes les dérives de l’audiovisuel sont concentrées là. Ce n’est pas la Commission de la carte, qui a refusé à Pascale Clark le rectangle de plastique. C’est la direction de France Inter, en la maintenant dans un statut d’intermittente », Daniel Schneidermann, Rue89, 11/03/2015.
« Il y a des noms qui me font m’étouffer. Je n’aime pas les donneuses de leçons. Je me fais insulter en permanence sur France Inter par Pascale Clark. J’ai fait une réflexion il y a peu de temps sur les jeunes et la fiscalité, elle a dit que j’étais un mauvais citoyen parce que j’étais luxembourgeois et que je ne payais pas forcément mes impôts en France. Or, je suis bien luxembourgeois mais je paye mes impôts en France et je le fais avec plaisir. Elle est sèche. Elle est frustrée, elle ne m’a jamais aimé. C’est son droit d’ailleurs ! Je suis aussi parti de France Inter à cause d’elle, elle ne m’a jamais dit bonjour pendant onze ans. Chaque matin, je lui disais bonjour, elle ne me saluait jamais. Je dis les choses franchement, c’est quelqu’un que je n’aime pas et qui ne m’aime pas. Elle est très donneuse de leçons à la terre entière ! », Stéphane Bern au sujet de Pascale Clark, C à vous, 06/09/2013.
« Souvent, elle agace. Par son ton suffisant, ses airs de connivence, son goût de l’entre-soi », Télérama, 05/05/2012.
« Je me suis déjà farci madame Clark avec son interview [elle recevait Christian Estrosi à 7h50, ndlr]… La façon dont elle fait ses interviews … elle dit qu’elle est journaliste, non, elle est militante politique, elle devrait s’inscrire dans un parti et aller faire des meetings. » (Henri Guaino – France Inter – 24 avril 212)
« Pascale Clark est vraiment le mètre étalon du conformisme de la rébellion » (Élisabeth Lévy, revue-media.com, été 2011)
Crédit photo : Dominique Planche via wikimedia (cc)