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Bilderberg et le thème de la post-vérité

5 août 2018

Temps de lecture : 3 minutes
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Bilderberg et le thème de la post-vérité

Temps de lecture : 3 minutes

Red­if­fu­sion. Pre­mière dif­fu­sion le 15 juin 2018

Les réunions du groupe de Bilderberg soulèvent beaucoup d’interrogations et de fantasmes. La liste des participants a longtemps été secrète, elle est maintenant affichée (voir infra) sans que l’on puisse savoir si d’autres personnes ne se rajoutent pas discrètement. Réunions à huis clos, impossibilité d’approcher le lieu de la conférence, protection de la police et des autorités des pays où se tient la réunion, les délibérations sont secrètes et le financement discret, de quoi nourrir l’imaginaire sans savoir si la réalité ne dépasse pas la fiction. La dernière réunion s’est tenue sous la présidence d’Henri de Castries (ex Président d’Axa et président de l’Institut Montaigne) à Turin du 7 au 10 juin 2018 et l’un des thèmes retenus était la post-vérité.

Post vérité ?

La recherche de la vérité est un thème qui agite la philoso­phie depuis les grecs. Qu’est-ce que le réel, le vrai ? Sommes-nous dans la cav­erne de Pla­ton ? Les images que nous voyons ne sont-elles que les ombres portées venant d’un autre monde plus réel que le nôtre ?

Il n’est pas neu­tre qu’un groupe comme le Bilder­berg – que l’on est en droit de sup­pos­er influ­ent – s’intéresse au thème rebat­tu de la post vérité. Un néol­o­gisme retenu comme « le mot de l’année 2016 » par le dic­tio­n­naire Oxford qui jus­ti­fie ain­si son choix :

Le terme post-vérité (post-truth) sem­ble être apparu en 1992 sous la plume de l’auteur de théâtre améri­cain Steve Tesich. Un livre The Post-truth Era parut en 2004 signé par Ralph Keyes. Le terme rel­a­tive­ment peu usité est devenu large­ment util­isé pen­dant le cours de l’année 2016. Le mot a vu sa fréquence explos­er dans le con­texte du référen­dum anglais sur le Brex­it et celui de l’élection prési­den­tielle améri­caine, devenant large­ment asso­cié, en tant que sub­stan­tif, à la phrase poli­tique post-vérité (post-truth politics).

Comme le stip­ule le règle­ment du groupe lui-même, « la con­férence est un forum de dis­cus­sions informelles autour des défis majeurs aux­quels le monde doit faire face. Les réu­nions sont tenues selon la règle du Chatham House Rule (règle élaborée en 1927 au Roy­aume-Uni pour favoris­er l’anonymat des échanges dans les ren­con­tres diplo­ma­tiques, puis éten­due large­ment dans le monde anglo-sax­on ndlr) qui établit que les par­tic­i­pants sont libres d’utiliser les infor­ma­tions reçues, mais que ni l’identité des inter­venants, ni leur affil­i­a­tion, ni celle d’aucun inter­venant ne doit être révélée. »

Nous ne saurons donc jamais ce que les aimables touristes de Turin ont dit sur la Russie, sur les élec­tions améri­caines, le pop­ulisme en Europe, l’intelligence arti­fi­cielle (tous sujets à l’ordre du jour de la ren­con­tre de juin 2018) ni sur la post vérité. Peut être est ce là le véri­ta­ble vis­age de la post vérité, elle se cache der­rière de hauts murs et sous la pro­tec­tion de la police.

Les par­tic­i­pants français, out­re Hen­ri de Cas­tries étaient Audrey Azoulay (ancien min­istre de la Cul­ture et main­tenant à l’Unesco), Patri­cia Bar­bi­zet (Ker­ing et Artemis), Jean-Michel Blan­quer (Min­istre de l’éducation), Bernard Emié (min­istère de la Défense). La liste offi­cielle com­plète est ici. Mer­ci à la chaine CNBC à qui nous devons le document.

 

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