Dur est le métier de médiateur. Souvent refuge de journalistes que l’on ne sait pas caser ailleurs, la fonction est coincée entre lecteurs/auditeurs/téléspectateurs d’un côté, les journalistes de l’autre et la direction au-dessus. Nous avions évoqué en mars 2018 la langue de coton de Bruno Denaes, quelques mois plus tard, le coton colle toujours au palais.
Lettres aux journalistes
Les journalistes reçoivent chaque semaine ou quinzaine un courriel du médiateur de Radio France. La missive corrige prononciations, fautes de grammaire, anglicismes, reprend parfois les mots ridicules de la semaine. Parmi ces derniers certains sont savoureux tels que « on a plus de chances d’être tué » au lieu de « risques d’être tué » ou encore le verbe « supporter une équipe », un magnifique anglicisme car « supporter » en français est péjoratif, et « soutenir » s’imposait.
Rééducation politiquement correcte
Mais Bruno Denaes va souvent plus loin et cède volontiers à la tendance naturelle du groupe Radio France, le gentil volapuk normalisé libéral libertaire. Prenons un exemple dans son bulletin du 25 mai 2018. Courant mai, un burkinabé est lynché par de jeunes tchétchènes à Pau. Un auditeur se plaint en ces termes :
« Vous parlez du lynchage d’un homme français d’origine burkinabé. Tout burkinabé qu’il soit, cet homme est Français. En quoi son origine étrangère est elle si importante ? Vous ne parlez pas de Français d’origine espagnole ou portugaise »
(les mots en gras sont d’origine)
Réponse du médiateur :
« Cette remarque est juste, sauf, peut-être dans le cas présent : la précision de l’origine peut laisser entendre qu’il pourrait s’agir d’unacte raciste » (les mots en gras sont de la rédaction de l’Observatoire)
Résumons, la victime est européenne, on ne mentionne pas son origine. Elle est africaine, alors là c’est l’exception, on la mentionne, car on ne sait jamais il faut débusquer le racisme. Les assaillants sont Tchétchènes on ne les mentionne pas. Décidément l’antiracisme est bien le communisme du XXIème siècle comme le dit Alain Finkielkraut.
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