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Facebook veut « éduquer ses annonceurs »

14 septembre 2018

Temps de lecture : 2 minutes
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Facebook veut « éduquer ses annonceurs »

Temps de lecture : 2 minutes

Facebook avait déjà entrepris « d’éduquer » malgré eux ses utilisateurs en ralentissant silencieusement certains comptes « non conformes aux valeurs de Facebook ». Ainsi, comme nous vous le disions en mai 2018, l’anglais Craig Murray voyait-il son flux divisé par trois, sans que le réseau social ne l’informe en rien. Mais Facebook veut aller plus loin.

Ralentissement des flux et monétisation

Au moment où les très jeunes com­men­cent à le quit­ter (en 2014, 71% des ado­les­cents améri­cains con­cernés util­i­saient le réseau social, ce chiffre est tombé à 51% en 2018), Face­book veut avoir accès à vos comptes ban­caires. Une ten­ta­tive d’accroissement qual­i­ta­tive de la valeur pour pal­li­er les risques de moin­dre util­i­sa­tion quan­ti­ta­tive du réseau.

La suppression des comptes a son revers

Alors que Twit­ter sup­prime des comptes en par­tie aux dépens de son util­i­sa­tion, Face­book suit la même poli­tique de cen­sure, con­forme aux valeurs libérales lib­er­taires dom­i­nant en Cal­i­fornie. La sup­pres­sion des comptes de Defend Europe et des Iden­ti­taires – dénon­cée par le poli­to­logue Dominique Reynié – va dans ce sens. Mais cette poli­tique de cen­sure qui ne dit pas son nom a un revers : le réseau social ne peut plus se revendi­quer comme un espace de lib­erté, éloignant de son util­i­sa­tion nom­bre de clients poten­tiels. Sous la pres­sion poli­tique, le réseau veut main­tenant inclure les annon­ceurs dans sa poli­tique « d’éducation ».

Bons et mauvais annonceurs

L’arme atom­ique de Face­book c’est sa poli­tique de ciblage. Poli­tique qui ren­force les aspects de « com­mu­nautés » du réseau. Com­mu­nautés large­ment arti­fi­cielles mais com­mu­nautés quand même. Les ama­teurs de champignons ou de hard rock ou de développe­ment per­son­nel ou admi­ra­teurs de Mélen­chon etc auront ten­dance à se regrouper par affinités. D’où un risque de « discrimination ».

Le min­istère du loge­ment améri­cain a ain­si accusé le réseau de don­ner la pos­si­bil­ité aux agences immo­bil­ières de dis­crim­in­er cer­tains pro­fils selon leur race ou leur reli­gion. Remar­quons que la pre­mière dis­crim­i­na­tion – celle du pou­voir d’achat – n’est pas remise en cause. En réponse Face­book a sup­primé plus de 5000 options de ciblage pub­lic­i­taire pour « édu­quer les annon­ceurs ». Cette poli­tique est rigoureuse­ment con­traire au ciblage qui a fait la for­tune du réseau. Entre lib­erté d’expression réelle et perte poten­tielle de revenus, Mark Zucker­berg sem­ble hésiter. Il est vrai que les cinq mil­liards de béné­fices trimestriels lais­sent encore une bonne marge de manœuvre.

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