Ojim.fr
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Pour Radio France et Éric Fassin, dans les sciences sociales le racisme anti-blancs n’existe pas

17 octobre 2018

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Pour Radio France et Éric Fassin, dans les sciences sociales le racisme anti-blancs n’existe pas

Pour Radio France et Éric Fassin, dans les sciences sociales le racisme anti-blancs n’existe pas

Temps de lecture : 3 minutes

« Je rentre dans les crèches et je tue des bébés blancs, attrapez-les vite et pendez leurs parents, écartelez-les pour passer le temps, divertir les enfants noirs de tout âge, petits et grands » rappait Nick Conrad, artiste jusqu’alors pratiquement inconnu. Face à la tempête médiatique, le rappeur s’était défendu en expliquant qu’il avait voulu « inverser les rôles de l’homme blanc et de l’homme noir ».

Des « idées claires », mais pas pour les Blancs

Régis­sant à cette polémique, dans Les idées claires, émis­sion heb­do­madaire (10 octo­bre 2018) co-pro­duite par les médias publics France Info et France Cul­ture, le pro­fesseur de soci­olo­gie à l’u­ni­ver­sité Paris-VIII, Éric Fassin répondait à la ques­tion « Le racisme anti-Blancs existe-t-il ? » : « Le racisme anti-Blancs n’ex­iste pas pour les sci­ences sociales, ça n’a pas de sens. » Con­cé­dant que les « insultes » et les « agres­sions » exis­tent, le soci­o­logue con­sid­ère qu’on ne peut cepen­dant pas appel­er cela du racisme. « Si on com­mence à repren­dre à son compte le dis­cours de l’extrême-droite qui nous dit qu’au fond tous les racismes se valent, on est en train de nier la réal­ité de l’expérience d’une par­tie impor­tante de nos conci­toyens et conci­toyennes », estime-t-il.

Éric Fassin argu­men­tait sur France Cul­ture : « Être minori­taire ce n’est pas seule­ment une ques­tion sta­tis­tique, ce n’est pas « com­bi­en il y en a », ce sont des rap­ports de pou­voir. » Pour les sci­ences sociales, le racisme, c’est à la fois des agres­sions et des injures, mais avant tout une expéri­ence sociale de dis­crim­i­na­tion, qui favorise les risques face à l’emploi, face au loge­ment, face à la police, ce dont les Blancs ne souf­frent pas.

Les sciences sociales au service de l’idéologie racialiste

Depuis une dizaine d’an­nées, dans les départe­ments uni­ver­si­taires français de Sci­ences humaines, nom­bre de chercheurs repren­nent les grandes théories des gen­der stud­ies ou des racial stud­ies élaborées aux États-Unis. Ils expliquent que ce qui compte, ce n’est pas l’expérience indi­vidu­elle, mais l’expérience col­lec­tive. Ce n’est pas le réel, mais les représen­ta­tions men­tales et sociales.

Le con­cept de « con­struc­tion sociale » ou d’« incon­scient col­lec­tif » per­met d’at­tribuer toute pen­sée déviante à un groupe social. On vous enferme dans un groupe d’appartenance – sup­posé ou réel – en vous attribuant une iden­tité néga­tive ou pos­i­tive, qui déter­mine votre pen­sée. Ain­si, tous les « vieux mâles blancs hétéro­sex­uels » devi­en­nent néces­saire­ment racistes et sex­istes. A l’inverse, si vos ascen­dants furent esclaves, colonisés, exter­minés ou si vous êtes née femme, vous êtes à jamais vic­time. Les indigénistes recourent sys­té­ma­tique­ment à l’essen­tial­i­sa­tion pour stig­ma­tis­er les « oppresseurs ». Essen­tial­i­sa­tion qu’ils ne man­quent cepen­dant pas de dénon­cer dès qu’il s’ag­it des « victimes ».

Con­clu­sion : pour une bonne par­tie sci­ences sociales, comme pour Radio France, les Blancs sont par essence des oppresseurs, jamais des vic­times. Vous êtes prévenus.

Voir aussi

Vidéos à la une

Derniers portraits ajoutés