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Incertitudes dans les grands journaux nationaux, après Le Monde, Le Figaro s’interroge sur son avenir

2 novembre 2018

Temps de lecture : 3 minutes
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Incertitudes dans les grands journaux nationaux, après Le Monde, Le Figaro s’interroge sur son avenir

Temps de lecture : 3 minutes

Le 19 octobre 2018 nous vous annoncions que le Tchèque Daniel Kretinsky (déjà propriétaire en France de Marianne et Elle) confirmait son intention de reprendre tout ou partie des actions de Matthieu Pigasse au Monde. Maintenant c’est au tour du Figaro d’être inquiet après la disparition de Serge Dassault et des tensions entre héritiers entre eux, ainsi qu’avec les managers du groupe.

Le groupe Figaro, un journal mais pas seulement

Depuis le rachat du jour­nal en 2004 par déci­sion de Serge Das­sault, le groupe éponyme s’est con­sid­érable­ment trans­for­mé en une plate-forme mul­ti­mé­dias. La crois­sance externe a été vaste : rachats de Viadeo (réseau pro­fes­sion­nel con­cur­rent de LinkedIn) qui est venu com­pléter Figaro clas­si­fied dans les recherch­es d’emploi, de la bil­let­terie TickeTac.com, du groupe CCM Bench­mark (régie inter­net), de Mar­co Vas­co (agence de voy­ages de luxe). Mais aus­si interne avec des investisse­ments sig­ni­fi­cat­ifs dans la vidéo.

Le groupe (source Let­tre A du 31 octo­bre 2018) pèse main­tenant plus de 550 mil­lions d’euros avec un résul­tat dépas­sant les 30M€. Mieux, son poids dig­i­tal en fait le leader incon­testé des médias français avec près de 30 mil­lions de vis­i­teurs uniques sur le web (presque un français sur deux) et pas loin de 14 mil­lions sur le mobile. Comme l’exprimait après le rachat de CCM Bench­mark, Marc Feuil­lé directeur général du groupe, sur le Jour­nal du Net en 2015, « les syn­er­gies sont d’abord pub­lic­i­taires, les deux groupes vont pou­voir pro­pos­er aux annon­ceurs des offres inté­grées, le numérique pèsera 34% des activ­ités ». On pour­rait ajouter : sans doute plus de la moitié des résultats.

Mais la mort de Serge Dassault rebat les cartes

Serge Das­sault décédé en mai 2018 avait indiqué dans son tes­ta­ment que la prési­dence du groupe n’irait à aucun de ses enfants mais à son fidèle Charles Edel­stenne entré dans le groupe en 1960 comme chef des ser­vices financiers. Edel­stenne a été prési­dent des Avions Das­sault et cumule la prési­dence de Das­sault Sys­tèmes (le fleu­ron du groupe) et main­tenant du Figaro.

Mais Edel­stenne n’avait pas caché son scep­ti­cisme lors du rachat du quo­ti­di­en en 2004 et ne ver­rait sans doute pas d’un mau­vais œil un délestage plus ou moins rapi­de. Bémol, la famille Das­sault dis­pose d’un droit de véto. Olivi­er Das­sault, député LR de l’Oise, qui s’est essayé au jour­nal­isme au groupe Val­monde (Valeurs Actuelles) est très opposé à toute vente. Ce qui ne veut pas dire qu’il don­nerait la prési­dence à son frère Lau­rent qui l’a réclamé pour lui-même. Seule­ment Charles Edel­stenne a déjà 80 ans, sa dis­pari­tion entrain­erait un change­ment dans l’équilibre des forces famil­iales, déséquili­bre prop­ice à toutes les recom­po­si­tions autour d’un groupe prof­itable et influent.

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