Le bénéfice net du groupe M6 a bondi de 81,8% au troisième trimestre 2018 (46,2 millions d’€)… mais la chaine de télévision éponyme n’y est pour rien. Ce sont en effet les profits des Girondins de Bordeaux et la vente de MonAlbumPhoto qui le tirent vers le haut. L’augmentation de 13% du chiffre d’affaires (293,8 millions d’€) est liée à l’intégration du pôle radio (RTL, RTL2, Fun Radio) qui pèse 34,6 millions d’euros.
Stabilité hors radio
D’ailleurs, hors pôle radio, le chiffre d’affaires du groupe média est quasiment stable. Et le chiffre d’affaires publicitaire des chaînes gratuites n’augmente que de 0.4%, à 166 millions d’euros. La chaîne M6 voit sa croissance s’essouffler, à 0.2% d’augmentation de septembre 2017 à juin 2018 et a lancé un renouvellement de ses programmes, ceux-ci ont un coût et font reculer de 12.1% le résultat opérationnel courant (EBITDA) à 32,6 millions d’euros.
Cher football
C’est surtout la cession des Girondins de Bordeaux qui est une bonne opération pour M6 : non seulement la trésorerie y gagne 84 millions d’euros – et 19M de plus reportés sur 2019 et 2020, mais 122 millions d’euros d’engagements hors bilan donnés en 2015 à la métropole de Bordeaux (comme garantie pour le paiement futur des loyers du stade) sont supprimés. Cet automne, M6 a aussi empoché 24 millions d’euros des 41 millions d’euros de la vente de Malcom au FC Barcelone, soit 58% du transfert.
Les résultats en dent de scie du club que M6 détenait depuis 1999 ont douché ses espoirs de diversification dans le football. Les fonds américains GACP et King Street, repreneurs au terme d’une vente émaillée de nombreux contretemps, ont notamment fait appel à Thierry Braillard, ancien secrétaire d’État aux sports et grand ami de Nicolas de Tavernost, président du directoire de M6.
Remboursement de dettes
La chaîne avait acheté le club pour 24 millions d’euros selon Barclays mais a justifié le montant du rachat : « on ne part pas avec la caisse », a expliqué Nicolas de Tavernost. « Cette somme correspond en partie au remboursement de ce que les Girondins ont comme dette vis-à-vis de M 6, avait-il souligné. Il y a eu des pertes au cours de ces dernières années [notamment 4.7 millions d’euros de perte d’exploitation en 2017], il faut bien que quelqu’un paye […] C’est de l’argent qu’on a prêté. On se fait simplement rembourser par l’acheteur ».