Sur TMC le 8 décembre 2018, Yann Barthès et un journaliste du « 20h Médias » opposent les sincères aux manipulateurs et manipulés. Les journalistes affirment ainsi que l’opposition au texte est « menée par l’extrême droite ». Heureusement, « les médias traditionnels tentent eux de démêler la rumeur, démêler le vrai du faux ». Le propos est appuyé par des images de journalistes de France 2 et de France Info. Le journaliste conclut que le texte « ne donne pas de nouveaux droits pour les migrants, pas de nouvelles obligations pour les États, pas de transfert de souveraineté pour les états signataires. Ça c’est l’analyse des médias, l’analyse factuelle des médias traditionnels qui ont décortiqué le texte. Mais on sait à quel point tous ces médias sérieux sont contestés ».
Sur France 24 le 10 décembre, les opposants au Pacte sur les migrations sont traduits en procès pour incompétence. Le journaliste Cyril Payen, interviewé en tant qu’expert, se demande « si ceux qui critiquent le texte en sont allés jusqu’au bout », un texte qui fait « une quarantaine de pages dont la lecture est un peu laborieuse ». « Le texte dit que les migrations, c’est une bonne chose et on doit faire avec ». « Ce texte n’est qu’une manière d’accompagner ce flux migratoire ».
Pour Euronews, le Pacte, non contraignant, ne fait que recenser des principes fondamentaux de droit et formuler des propositions pour une meilleure gestion des flux migratoires. « Et de fait, il a été beaucoup reproché aux partis de droite et d’extrême droite d’avoir répandu des fausses informations sur ce pacte… En France notamment, avec le Rassemblement National et le parti LR, et jusque chez les porte-paroles des Gilets jaunes ».
Sur les ondes
France Info fait le 10 décembre la chasse aux « nombreuses fausses informations ». Après avoir énuméré les 23 objectifs, dont on constate que certains vont à l’encontre du droit national (par exemple, la rétention administrative des clandestins doit être évitée à tout prix), le journaliste conclut qu’ « en résumé, ce pacte n’instaure donc pas d’obligation juridique supranationale mais recense des engagements et des accords ».
Sur France Inter, « le pacte de Marrakech (est) une aubaine pour l’extrême-droite ». « Un pacte non contraignant pour les États qui fait l’objet de virulentes critiques et de désinformation sur les réseaux sociaux ». « En quelques jours, c’est toute la mouvance (des gilets jaunes NDLR) qui s’est emparée du pacte migratoire».
France Culture estime le 10 décembre que « certains politiques et sympathisants, souvent d’extrême droite, ne le voient pas d’un bon œil et beaucoup fustigent un texte encourageant une immigration incontrôlée ». « Dans le texte, les Etats s’engagent ainsi à faire respecter le principe des droits de l’homme pour tous les migrants, quel que soit leur statut migratoire (économique, en situation régulière, irrégulière, etc.) ». Quels droits de l’homme ? Sûrement pas ceux de la déclaration de 1948, mais plutôt leur conception extensive, promue notamment par des ONG comme Amnesty International.
RTL s’interroge : « qu’est-ce que le “pacte de Marrakech”, un texte qui déchaîne les rumeurs ? ». « Ce texte n’a aucune valeur juridique et n’est donc pas contraignant. Chaque État reste ainsi maître de sa politique migratoire. D’autre part, le but unique du pacte est de proposer une meilleure coopération entre les États confrontés aux risques migratoires ».
Europe 1 essaie le 10 décembre de « décrypter » l’accord. « En clair, s’il n’a pas de caractère d’obligatoire, le document va tout de même servir à aiguiller les débats et les réunions concernant l’immigration sur les 12 prochaines années ». La conclusion du reportage est laissée à une ethnologue au Muséum d’Histoire Naturelle et co-auteur d’un “Manifeste” de soutien au Pacte : « Avec ce pacte, l’échange des infos doit devenir plus facile ».
In fine, un journalisme paresseux, qui se recopie, qui ment sur l’essentiel. Une illustration parfaite de l’entre soi d’une partie de cette profession hors sol contre laquelle les gilets jaunes s’insurgent.