On avait déjà parlé du cercle vicieux de la hausse des prix au numéro : moins de ventes, ainsi que d’autres facteurs (prix du papier, crise de Presstalis, coûts des plans de restructuration à la chaîne, investissements dans le numérique…) entraînent une baisse des recettes – voire une aggravation des déficits – donc une hausse des prix au numéro qui eux-mêmes conduisent à une désaffection des lecteurs et à une baisse des ventes. Néanmoins, plusieurs journaux, dont L’Humanité, continuent la fuite en avant.
La vieille Huma est de moins en moins accessible aux ouvriers et employés – alors que de nombreux Français manifestent avec les Gilets jaunes pour leur pouvoir d’achat et contre les hausses des taxes. En effet L’Humanité coûte 2,20 € en semaine et 3,50 € le dimanche, avec une hausse de 20 centimes au début de l’année, pour parer à un surcoût de dépenses de 950.000 € en raison de la hausse des coûts de production et de distribution.
Le Monde est de plus en plus cher : 20 centimes de plus à 2,80 € et 4,50 € le samedi, Les Échos passent eux aussi à 2.80 et l’édition week-end à 5 €. L’Équipe augmente de 10 centimes en semaine (1,70 €) et de 20 centimes le samedi, Aujourd’hui en France prend 10 centimes – et reste à 1,20 € le quotidien le moins cher du pays, le Parisien 20 centimes (1,50 €), Le Figaro 20 centimes (2,80 €) et se retrouve au même prix que Le Monde.
RTL rappelle que Le Figaro coûtait 1,30 € en 2010 et Le Monde 1,40 €. Ces deux derniers ont donc doublé leur prix en 9 ans. Si on applique la même progression ils coûteront 5,60€ en 2028, soit un budget mensuel (hors suppléments) supérieur à 130 €. À ce prix, l’abonnement numérique risque de remplacer le papier.