Trop, c’est trop. Selon Le Figaro de jeudi, « le syndicat du livre SGLCE-CGT a bloqué la parution des quotidiens plus de trente fois depuis l’annonce d’un plan de restructuration de Presstalis en septembre, n’hésitant pas à user de l’intimidation physique et à détruire des journaux ».
Presstalis, qui distribue l’intégralité des quotidien, s’était en effet engagé à supprimer la moitié de ses (sur)effectifs surpayés (en comptant les diverses primes, entre 4 200 et 5 500 euros brut mensuels pour les ouvriers, entre 5 700 et 7 100 euros pour l’encadrement, affirme Le Figaro) en trois ans, alors qu’en dix ans, le volume de journaux à acheminer chaque jour a diminué de 25%. D’où ces grèves de distribution qui font perdre aux éditeurs 300 000 euros par jour de non-parution et mettent en péril les quotidiens les plus fragiles comme Libération ou L’Humanité. Face aux destructions de journaux et aux violences des syndicalistes, ils n’osent pas déposer plainte (à cause des mesures de rétorsion) ni quitter Presstalis (un seul départ serait fatal à l’entreprise) tandis que les autres logisticiens sont terrorisés à l’idée de remplacer l’actuel prestataire donc de devoir affronter la colère des ouvriers du livre.
Très remonté par ces révélations, le syndicat du livre SGLCE-CGT répond au Figaro en ces termes : « Devant un tel tissu de mensonges et tant d’inepties, nous pourrions raisonnablement penser que la première salle de shoot a vu jour au 14 boulevard Haussmann, siège du Figaro et que Monsieur Enguérand Renault, auteur dudit article, en est un membre consommateur actif. » Serge Dassault y est violemment attaqué (« celui qui a été condamné d’inégibilité »,« marchand d’armes », « celui qui tient un discours aux relents homophobes »), Enguérand Renault aussi (« vassal »,« chien de garde », « valet », « domestique » de Dassault). Le point Godwin est même atteint puisque la CGT affirme que le père du propriétaire du Figaro « fut sauvé du camp de la mort de Buchenwald par Marcel Paul, membre du Parti communiste et de la CGT ».
Crédit photo : capture d’écran site LeFigaro.fr