Le trimestriel janvier-mars du site d’analyse des médias Acrimed vient de paraître. Comme à l’habitude un numéro nourri, de l’expérience précarisée d’un pigiste à un bidouillage laborieux de Grazia sur diététique et grossesse en passant par une analyse fine des chroniques économiques sur les ondes. N’oublions pas les critiques de livres dont l’excellent « Les patrons de la presse nationale, Tous mauvais » (La Fabrique, 2012, 13 €) recensé sur le site de l’Ojim, ni un excellent article sur les Inrocks et l’argent.
Et, heureuse surprise, une page entière consacrée à notre Observatoire des Journalistes et de l’Information Médiatique. Une page critique mais de bon aloi. Quelques remarques cependant. Sur les portraits nous ne voyons pas pourquoi appeler Harry Roselmack « le gendre martiniquais idéal » ou Laurent Ruquier « le gay passe-partout » serait faire preuve de « lourdes allusions et connotations ». Nous y voyons plutôt une forme d’humour, un genre plutôt léger finalement.
Sur le film « Les Nouveaux chiens de garde », citation : « On peut lire une critique apparemment élogieuse du documentaire Les Nouveaux chiens de garde, attribué à tort à une équipe d’Acrimed, un mouvement venu de l’ultra-gauche. » Que nenni. Notre critique n’est pas élogieuse en apparence, elle est élogieuse tout court. Si le film n’a pas été réalisé par Acrimed il s’inspire très largement du site et le qualificatif « d’ultra-gauche » n’a rien de déshonorant.
In fine, non nous ne pensons pas que « tous les journalistes sont des alliés du grand capital qui écrivent sous la dictée de leur employeur », la réalité est infiniment plus compliquée que cela. Il y a bien une « caste journalistique » qui tourne en vase clos, qui s’auto-réplique (eh oui ! nous lisons Bourdieu nous aussi), qui vit en régime d’endogamie idéologique. On en discute camarades ? Chiche !