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LOL ! Le Monde flique Les Inrocks

26 février 2019

Temps de lecture : 6 minutes
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LOL ! Le Monde flique Les Inrocks

Temps de lecture : 6 minutes

On aura tout vu dans la presse libérale libertaire, y compris le déchirement entre potes une fois révélés les tréfonds du fonctionnement du petit milieu médiatique : c’est fusillade en règle à Boboland Corral-LOL.

À lire, un arti­cle paru dans Le Monde du 21 févri­er 2019, et signé par Raphaëlle Rérolle, Alexan­dre Piquard, Eme­line Cazi et Brice Laem­le. Étant don­née l’intense grav­ité de l’affaire dite de la « Ligue du LOL », il fal­lait bien qu’ils fussent qua­tre à la traiter, et surtout que dame par­ité soit respec­tée. Ce qui est le cas. Au Monde, on fait les choses en grand. Reste qu’à l’image de l’ensemble de ses con­frères, Le Monde, bien que déléguant qua­tre de ses plus émi­nents reporters sur le ter­rain, ne s’est pas aperçu que l’expression « Ligue du LOL » fait peut-être aus­si référence au jeu vidéo en ligne LOL ou League of Leg­ends, jeu en forme d’arène de bataille en ligne – ce qui pou­vait met­tre la puce à l’oreille de longue date à qui était infor­mé de l’existence des joyeux lurons, ce pour quoi il fal­lait être jour­nal­iste, com­mu­ni­cant, graphiste etc, ou appren­ti en ces domaines, au sein même du sys­tème des médias offi­ciels. C’est un jeu à voca­tion dro­la­tique, dans lequel le prin­ci­pal amuse­ment réside juste­ment dans l’éradication de la con­cur­rence, à l’image de ce que pra­ti­quait la bande de Vin­cent Glad. Notons que jamais ce nom n’est indiqué dans l’article du Monde. En tout cas : espérons que les juges penseront à les inter­roger quant à leurs con­nex­ions vidéogamiques !

Ce que Le Monde dit des Inrocks ?

En ouver­ture :

Passés les pre­miers moments de stu­peur, c’est un flot de colère, de dégoût et même de douleur qui s’échappe des Inrock­upt­ibles depuis bien­tôt deux semaines. Le 8 févri­er, la rédac­tion de l’hebdomadaire apprend que deux de ses jour­nal­istes ont appartenu à la Ligue du LOL, ce groupe Face­book privé créé en 2009 dont des mem­bres sont accusés d’avoir harcelé des inter­nautes en ligne. Très vite, les respon­s­ables du jour­nal pub­lient un com­mu­niqué faisant part de leur « plus total effare­ment » et met­tent à pied les salariés con­cernés qui sont con­vo­qués à un entre­tien préal­able dans le cadre d’une procé­dure pou­vant aller jusqu’au licen­ciement pour faute.

Il est d’emblée intéres­sant de not­er que, si les faits sont cor­recte­ment relatés, Le Monde ne pro­duit pas les mêmes insis­tances que lorsqu’il s’attaque à d’autres adver­saires. Dans d’autres cas, le quo­ti­di­en aurait sans aucun doute insisté sur l’anniversaire des dix ans de ces LOL, sur le har­cèle­ment aus­si. Là, l’insistance porte sur la stu­peur (on a un peu de mal à croire que dans ce petit milieu et au vu du nom­bre de vic­times cela n’ait pas fuité de longue date…) qui frap­perait le milieu con­cerné et sur les sanc­tions. Elle aurait pu porter par exem­ple sur l’incongruité qu’il y a, dans un tel milieu per­pétuelle­ment moral­isa­teur, à être empli de dan­gereux harceleurs (LOL), vio­leurs (pen­sons à “bal­ance ton porc”, monde cul­turel-médi­a­tique au pre­mier chef) ou anti­sémites racistes (Meh­di Meklat où es-tu ?).

Ou même sur la cul­ture spé­ci­fique des chefs, ce qui se fait automa­tique­ment au sujet des per­son­nes appar­tenant par exem­ple à des courants dits de droite. Ici, la ques­tion de la cul­ture homo pou­vait être posée. Ce n’est pas le cas : mal­gré la mul­ti­pli­ca­tion des cas de gan­grène, le monde offi­ciel de la cul­ture et des médias pour­suit son chemin vers le « Bien » dont il se pense le garant.

Lutter contre les toxiques ?

L’axe choisi par nom­bre de médias depuis la révéla­tion de cette affaire est celui de la tox­i­c­ité : un petit groupe d’individus tox­iques, à ne pas con­fon­dre avec le milieu dans lequel il agit. Cepen­dant, il y a drame (en général) et drames (en par­ti­c­uli­er, surtout les jeunes femmes et jeunes homo­sex­uels harcelés par les ligueurs pour les pouss­er loin des postes con­voités), alors de vraies mesures sont mis­es en œuvre : pal­abres et temps de paroles par­i­taires. Sans insis­ter, Le Monde indique cepen­dant qu’une trentaine de salariés des Inrocks expliquent que le fonc­tion­nement tox­ique au sein de ce mag­a­zine, lequel titrait il y a peu sur la nou­velle gauche du « bien » de Glucks­man fils, après avoir sou­vent mis Meh­di Meklat en Une, dure depuis plusieurs années. Notons qu’ils s’expriment sous cou­vert d’anonymat…

L’hebdo des mass­es pop­u­laires parisi­ennes des arrondisse­ments cen­traux paraît tout de même avoir quelques soucis de fonc­tion­nement humain, qui mérit­eraient une étude poussée pour voir si elle ne se retrou­verait pas à l’identique en d’autres médias. Au sujet de com­porte­ments d’écosystème, une source per­son­nelle et anonyme comme il se doit m’indiquait avoir été recrutée par un autre grand heb­do­madaire parisien, en 1998, à l’occasion d’une par­tie fine organ­isée dans un apparte­ment du cen­tre de Paris, en fin de journée (de tra­vail). Il était ressor­ti embauché, une fois ses preuves faites. C’est à se deman­der si cette fameuse (ou fumeuse ?) tox­i­c­ité ne serait pas une sorte de mode de vie. D’autant que cer­tains des tox­iques ont mon­tré ces dernières années une forte propen­sion à la morale. Il en va ain­si de D. Doucet, co-auteur de la « fachos­phère », livre par lequel il expo­sait com­bi­en nos vies seraient men­acées par les médias non offi­ciels de droite non libérale. Autrement dit, le pré­da­teur se con­fond avec la proie.

Ah ! Ces potes !

Le monde des potes est tout de même exal­tant. L’heure est venue pour Le Monde de lâch­er les potes des Inrocks. Et de net­toy­er les comptes twit­ter, sans doute. D’autant que l’un des défauts de cette affaire ne serait pas qu’il y ait des fas­cistes, des salauds, des salopes, des beaufs blancs incultes et homos ou hétéros, ou encore athées, new age, végans… comme il serait dit si les affaires con­cer­naient d’autres bor­ds poli­tiques, non, pas de noms d’oiseaux. Cela con­cern­erait tout au con­traire… le sex­isme mas­culin. Un groupe de garçons qui n’auraient pas réglé son machisme (il est vrai que les pho­tos de la page wiki de Vin­cent Glad…) et serait malen­con­treuse­ment entré, d’après Le Monde, dans la citadelle impren­able du Bien. Autrement dit Les Inrocks. Un aspect pro­pre­ment extra­or­di­naire de cet arti­cle du Monde est la façon de racon­ter dans le détail com­ment les choses se pas­saient dans l’open space des Inrocks, mais pas dans les arrières salles tout de même, des détails qui trans­for­ment cet arti­cle en arti­cle des­tiné à l’entre soi. Reste que D. Doucet ne mesure sans doute pas encore à quel point il va être lâché. Les temps à venir sont sombres :

Avant cela, des jour­nal­istes s’étaient émus du traite­ment du Front nation­al par David Doucet et d’une inter­view, en 2012, de Jean-Marie Le Pen pas assez dis­tan­ciée selon eux. Le jour­nal­iste a aus­si été rap­pelé à l’ordre quand le site des Inrocks avait relayé, fin 2015, un entre­tien de Mar­i­on-Maréchal Le Pen qu’il avait coréal­isé pour la revue Charles.

Ce n’est pas une fin d’article, dans ce monde-là, c’est une mise à mort pro­fes­sion­nelle et sociale. Il fal­lait bien être qua­tre pour tenir le harceleur. Il faut dire que cette affaire est sans doute loin d’avoir délivrée toutes ses suites poten­tielles, et que le risque de pol­luer divers­es rédac­tions sem­ble grand. La chas­se au blanc trente­naire est ouverte, tous aux abris.

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