Première diffusion le 16/03/2019
Les journalistes sont mal aimés comme l’a confirmé l’enquête annuelle La Croix Kantar de début 2019. Une étude menée par le cabinet Technologia et reprise par Marianne (08/14 mars 2019) confirme le malaise à l’intérieur de la profession elle-même.
Ras la plume
Un collectif de journalistes se manifeste sous le titre évocateur de Ras la plume et évoque en particulier la condition des pigistes. Un des pigistes expose qu’après un reportage en Irak (à ses frais) en septembre/octobre 2018 et six articles publiés il n’a reçu le montant de sa pige qu’en février 2019 et pour un seul article, depuis il doit vivre de l’air du temps.
Une autre souligne la précarisation montante de la profession : pigiste à la journée pour un quotidien national (elle n’indique pas le titre par mesure de prudence sans doute) elle est sans nouvelles pendant quatre mois puis rappelée pour travailler entre le 24 décembre et le 2 janvier. Une précarité qui n’incite pas à la révolte sous peine de chômage définitif.
Une désertion en cours ?
Les trente cinq heures sont bien loin, ceux qui travaillent moins de 40h par semaine ne travaillent pas à plein temps et 22% travaillent plus de 50h. Comme en même temps il faut nourrir les différents supports (papier, numérique, blogs, vidéos, applications) avec moins d’effectifs un tiers de la profession estime qu’elle n’a pas le temps de recouper les informations.
Plus du tiers des interrogés cherchent un autre emploi, dans la profession mais aussi ailleurs. Et la concurrence des robots s’annonce redoutable : les résultats sportifs et électoraux sont de plus en plus élaborés par des machines. Et le cabinet Technologia estime qu’un quart environ des activités des journalistes pourrait être effectuées par des robots dans un avenir proche. Une fois de plus seule la qualité sauvera la profession, encore faut il avoir pour vocation d’informer et non d’éduquer à ses propres vues le public.