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Vice est-il vicieux ? Le média alternatif accusé de harcèlement sexuel

25 mars 2019

Temps de lecture : 3 minutes
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Vice est-il vicieux ? Le média alternatif accusé de harcèlement sexuel

Temps de lecture : 3 minutes

Le magazine Vice est aujourd’hui au cœur d’un scandale de harcèlement sexuel. Malgré des témoignages d’anciennes employées, les médias pourtant prompts à défendre #metoo et autres mouvements en faveur de la lutte contre les violences sexuelles n’ont pas été nombreux à relayer l’affaire.

Depuis sa créa­tion en 1994, l’ancien fanzine avait con­quis l’univers média. Relais de la cul­ture urbaine de son époque, le mag­a­zine traitait de pho­togra­phie, d’art et de musique. Il s’est rapi­de­ment intéressé à des sujets de société, avec un angle sub­jec­tif, un ton et un vocab­u­laire par­fois volon­tiers orduri­ers, dans la ligne « punk » des débuts. Mal­gré ce style apparem­ment icon­o­claste, la ligne édi­to­ri­ale reste dans l’air du temps, avec des arti­cles à la pointe de la défense des minorités divers­es et var­iées, allant des LGBT aux immi­grés en pas­sant par les femmes.

Les darons de Vice

L’affaire date de juin 2017 : une dizaine de salariés et ex-salariés du site Vice France, qui com­mu­ni­quaient fia un groupe Face­book Privé surnom­mé « Les darons » puis « Town­hall », sont dénon­cés pour actes de sex­isme et de har­cèle­ment. C’est l’arrivée d’une nou­velle DRH dans l’entreprise qui fait effet de déclencheur. Qua­tre accords à l’amiable seront finale­ment signés avec les anci­ennes employées qui les avaient dénon­cés. Insultes, com­porte­ments déplacés, bais­ers for­cés, attouche­ments, avances sex­uelles répétées, pla­fond de verre, recrute­ment « à la gueule »… le groupe de jour­nal­istes qui fai­sait la loi au sein du média n’étaient pas à une provo­ca­tion près.

Si aujourd’hui, la majorité des jour­nal­istes mis en cause sont par­tis de l’entreprise, ils ne sont pour­tant que deux à l’époque à avoir été licen­ciés par le nou­veau dirigeant de Vice France, Nico­las Bonard, quelques mois avant l’affaire Wein­stein et #metoo, mal­gré les témoignages acca­blants qui avaient été recueil­lis par la nou­velle DHR. Une affaire qui rap­pelle celle de la Ligue du LOL.

Effet domino

Le scan­dale est d’abord ébruité dans le New York Times, qui mène une enquête de grande ampleur, avec les inter­views d’une cen­taine d’employés actuels et anciens du média. En France, en décem­bre 2017, Le Monde se fend d’un court arti­cle pour relay­er la nou­velle. Le Figaro emboite le pas avec un en jan­vi­er 2018, avec l’annonce de la mise à pied du prési­dent et du directeur du numérique le temps d’une enquête interne. C’est seule­ment en févri­er 2019 que l’Express y con­sacre un arti­cle, et en mars 2019 que Libéra­tion pub­lie une enquête de fond sur cette ambiance haute­ment sex­u­al­isée de l’ancienne rédac­tion du média.

Mal­gré la vague de dénon­ci­a­tions de har­cèle­ment des femmes en 2018 avec le hash­tag devenu viral #Metoo, l’affaire n’a ain­si eu que peu de réper­cus­sions dans les médias (et bien tar­dives) pour­tant habituelle­ment si dili­gents à ériger les femmes en vic­time de har­cèle­ment au tra­vail et à mon­tr­er du doigt le sex­isme de leurs homo­logues masculins.

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