Première diffusion le 26/03/2019
Comme l’OJIM l’indiquait dans le premier article de cette série, du 18 au 25 mars 2019, c’était la Semaine française et européenne d’éducation aux médias : écoles, lycées et collèges en France, comme dans la plupart des pays de l’Union Européenne, sont l’objet d’une offensive massive des gouvernements et des médias officiels afin de convaincre « dès le plus jeune âge », comme nombre de ministres ont l’habitude de le dire, que de bonnes et vraies conceptions s’apprennent dès le plus jeune âge. Deuxième partie, donc, de notre semaine de la presse dans… la semaine de la presse.
Ainsi que le montrait récemment l’OJIM, la semaine de la presse a vocation à encadrer les jeunes scolarisés. Cela se fait dans un cadre plus large et permanent, annualisé en quelque sorte :
- Francetv éducation, vous reprendrez bien une goutte d’idéologie bobo ;
- Quand France télévisions décode l’actu pour les scolaires ;
- L’exemple de Collab’ de l’info : éducation aux médias et encadrement des esprits.
L’encadrement a lieu dès le plus jeune âge et souvent en réaction à l’actualité immédiate. C’est ainsi que peu après les divers actes antisémites récemment survenus en France, France.tv éducation diffusait un documentaire destiné à être regardé en classe par des enfants de CE2, ayant donc 8 ans. Sujet : « C’est quoi l’antisémitisme ? ». Le documentaire s’inscrit dans une rubrique se proposant de répondre à une question, plus ou moins d’actualité, par jour et dans la vague actuelle de « sensibilisation des élèves » aux médias (respectables).
Il est alors étonnant de voir le traitement de cette question : « Un antisémite est celui qui éprouve de la haine pour les personnes de religion ou d’origine juive. Cela peut se traduire par des insultes, des menaces, des dégradations ou des actes violents contre des Juifs ». Rien à dire concernant cette proposition de définition. La suite est par contre discutable (l’analyse suit l’ordre de défilement chronologique du documentaire) et est organisée en quatre étapes :
- 1ère étape : L’antijudaisme du Moyen-Age est assimilé à une pratique exclusivement chrétienne, ainsi qu’à l’antisémitisme. Cette équivalence entre antijudaisme et antisémitisme est très éloignée de l’état de la recherche scientifique concernant ces questions. Une telle simplification est à la limite de l’infox.
- 2e étape : Une phrase ensuite indique qu’au 19e siècle « des théories prétendent classer l’humanité en races. Parmi elles, la race sémite, celle des juifs ». Le nom de Darwin n’est pas cité, forcément puisque l’Education Nationale enseigne par ailleurs la théorie de la sélection des espèces .
- 3e étape : « L’antisémitisme est très répandu au début du XXesiècle. Les Juifs sont caricaturés comme des êtres cupides et mauvais. Hitler se sert de cette haine pour arriver au pouvoir et déclencher la Shoah, l’extermination massive des Juifs d’Europe ».
Le lien est donc fait, de la 1ere à la 3e étape entre antisémitisme ayant conduit au génocide et antijudaisme : il y aurait chronologie. Une thèse historiquement discutable.
- 4e étape : « Aujourd’hui encore, des théories du complot circulent pour attiser la haine contre les Juifs. C’est pourquoi, en France, la loi punit fermement les actes et les discours antisémites ».
Comment ne pas être surpris de ce qu’entendent les enfants des écoles françaises dans cette période où des actes antisémites sont perpétrés ?
L’antisémitisme actuel est mis en lien avec les « théories du complot », sans que rien ne dise ce dont il s’agit.
Surtout : en ce 12 mars 2019, jour de diffusion du documentaire, l’antisémitisme actuel n’est pas, mentionné. Où est passé l’antisémitisme qui de fait domine la société française, un antisémitisme qui anime en premier lieu la culture musulmane. L’immense majorité des violences antisémites produites en France depuis 10 ans sont le fait de musulmans, ce que la justice confirme. Comment se fait-il que ce ne soit pas indiqué ? Par crainte de mettre à mal le « vivre ensemble » qui a remplacé la notion de Bien public dans les écoles ?
Ce documentaire doit sembler étonnant dans certaines écoles confrontées au quotidien au « vivre ensemble ».