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Slovaquie, exploitation politique de la mort de Ján Kuciak et risques sur la liberté de la presse

30 mars 2019

Temps de lecture : 3 minutes
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Slovaquie, exploitation politique de la mort de Ján Kuciak et risques sur la liberté de la presse

Temps de lecture : 3 minutes

Nous vous avons déjà parlé du meurtre du journaliste slovaque Ján Kuciak en 2018 ainsi que de l’inculpation d’un oligarque local et des risques d’exploitation politique à partir de l’affaire.

Exploitation politique

Comme nous vous le disions le 5 mai 2018, l’assassinat de Kuci­ak a provo­qué des change­ments poli­tiques en Slo­vaquie, large­ment exploités par les réseaux Soros. Ain­si, le pre­mier min­istre Robert Fico (social démoc­rate hos­tile à l’immigration) a t’il démissionné :

« La pres­sion des ONG et des médias d’op­po­si­tion ain­si que les soupçons légitimes por­tant sur cer­taines per­son­nal­ités proches du gou­verne­ment poussent Robert Fico à démis­sion­ner, don­nant sat­is­fac­tion aux man­i­fes­tants ; mais son retrait n’est que stratégique, ayant exigé en échange de sa démis­sion que la coali­tion établie aux élec­tions de 2016 reste en place. En tant que prési­dent du prin­ci­pal par­ti de la coali­tion il nomme le futur Pre­mier min­istre. C’est ain­si que Peter Pel­le­gri­ni, un de ses lieu­tenants (mal­gré son nom, il n’est pas ital­ien), est devenu après sa démis­sion le nou­veau Pre­mier min­istre slo­vaque, pen­dant que Robert Fico, à l’in­star de Liviu Drag­nea en Roumanie et de Jarosław Kaczyńs­ki en Pologne, dirige le pays dans l’om­bre, selon les com­men­ta­teurs politiques. »

Le 16 mars 2019, la can­di­date libérale Zuzana Caputo­va (Slo­vaquie pro­gres­siste) est arrivée en tête de l’élection prési­den­tielle devant le can­di­dat du par­ti (Smer-SD) au pou­voir. Avec 40% des voix elle a de bonnes chances d’être élue le 30 mars. Favor­able au mariage gay, à l’avortement et plutôt réservée sur le plan de l’immigration, sa vic­toire ravi­rait Brux­elles. Même si sa fonc­tion est large­ment honorifique.

Amendement dangereux du droit de réponse

La pro­fes­sion en Slo­vaquie est régie par un code de la presse assez pré­cis. Comme en France le droit de réponse est de mise en cas d’informations fauss­es, diffam­a­toires, men­songères ou avec inten­tion de nuire. Un amende­ment non encore voté induirait un droit de réponse oblig­a­toire y com­pris si les faits sont cor­roborés et véri­fiés. Pire, ce droit de réponse pour­rait s’appliquer aux édi­to­ri­aux et aux arti­cles d’opinion. Le risque est d’entraîner une cas­cade sans fin de droits de réponse : un arti­cle entraine un droit de réponse qui en entraine un deux­ième qui en provoque un troisième etc.

Un élar­gisse­ment du droit de réponse est sans doute souhaitable en Slo­vaquie, un pays où les médias du monde libéral lib­er­taire pour­raient être soupçon­nés d’abus de posi­tion dom­i­nante. Mais sa trop grande exten­sion serait préju­di­cia­ble à toute une profession.

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