Au milieu de la morosité des hebdomadaires généralistes le journal de François Pinault tire mieux que les autres son épingle du jeu. Alors que L’Express vient d’être racheté pour un euro symbolique par Alain Weill et que L’Obs se prépare à un nouveau plan social, Le Point est en meilleur état que ses confrères sans écarter toute difficulté pour l’avenir.
Des comptes déposés avec retard
Habituellement les comptes annuels des sociétés ayant un exercice calqué sur l’année civile sont déposés dans l’année en cours, à l’été ou au plus tard à l’automne. Il aura fallu (source Lettre A du 21mars 2019) attendre février 2019 pour découvrir au greffe les comptes de l’année 2017.
Si le chiffre d’affaires des abonnements faiblit un peu les revenus de la publicité flanchent – comme ailleurs – en baisse de près de 9%. Au total la société d’édition, bénéficiaire depuis 2014 enregistre une perte de 1.8M€ en 2017. Une perte raisonnable comparée à celle de L’Express, bien supérieure.
Une diffusion qui suit la tendance générale
Alors que la diffusion totale (source ACPM) dépassait les 400.000 exemplaires en 2014, celle ci a fléchi à un peu plus de 350.000 exemplaires en 2016 et a tout juste atteint les 300.000 en 2018. Une performance qui suit la tendance générale à l’érosion des hebdomadaires (Marianne et Valeurs Actuelles faisant un peu exception).
Le journal s’appuie sur un fort portefeuille d’abonnés surtout papier même si le numérique approche les 30.000 abonnés digitaux. Le profil du lectorat (et c’est une force) reste celui d’un CSP+.
Alors que le plan social de 2015/2016 semble digéré, la société éditrice prévoit de nouvelles sources d’économies : suppression de quatre jours de congés, réalisation maison des hors séries. Si le journal souffre comme ses confrères, il semble plutôt mieux armé que les autres pour survivre dans un environnement défavorable.
NB Chez un concurrent, le ménage de printemps se poursuit à L’Express qui incite les journalistes les plus âgés au départ. Pour les plus de 47 ans c’est 19 mois de salaire en sus de l’indemnité conventionnelle. À 47 ans on est déjà considéré « vieux ».