Chacun se souvient de l’affaire du LOL où de jeunes journalistes politiquement corrects se moquaient parfois cruellement de leurs confrères et consœurs. Une longue enquête de Check News de Libération et de Libertex de Polemia vient de mettre à jour le rôle néfaste du fondateur de l’OJIM, Claude C (nous préférons ne mettre que l’initiale du nom propre) dans une affaire proche de la ligue du LOL. L’individu a été dénoncé sur les réseaux sociaux pour ses traitements inhumains envers son personnel. Nous avons retrouvé Julie (le prénom a été changé), une stagiaire de l’Observatoire du journalisme qui nous a livré son témoignage sur les sévices qu’elle a subis de la part de ce personnage nauséabond.
OJIM : Julie, vous aviez quel âge lors de votre stage à l’été 2017 ?
Julie : J’avais 23 ans, encore étudiante cherchais un boulot d’été dans le journalisme, j’ai écrit à plusieurs médias, seul l’OJIM m’a répondu, son fondateur (Claude C) était mon chef direct.
Parlez-nous de votre martyre ?
Tout d’abord l’Observatoire est très mal installé, les locaux sont très petits, il n’y est pas possible de travailler en musique, je pensais qu’ils auraient plus de moyens. J’étais payée au tarif stagiaire plus la moitié de ma carte navigo. Mais attention, pas de tickets restaurants, pas d’aire de détente, pas de boissons ou de pizzas gratuites comme chez Google, pas de baby-foot ni de table de ping-pong, pas de massages contre le mal de dos comme chez Facebook, pas de chèques vacances ou cinéma, pas de sophrologue ni psychologue détaché, la dèche quoi.
Et sur un plan personnel, vous avez parlé d’humiliations ?
Ce fut vraiment l’enfer. Pensez que le directeur de la publication refusait l’orthographe inclusive et en plus corrigeait mes fautes. Mes fautes font partie de ma personnalité, pourquoi cette discrimination par le savoir ? Je devais non seulement rédiger un article voire deux articles par jour mais – tenez vous bien – ils étaient relus ! Relus, revus, parfois modifiés, sous prétexte de m’améliorer. Un argument d’autorité style macho. Je n’en dormais plus. On m’a fait plusieurs remarques sexistes comme quoi « Je ne savais pas angler mes articles », une allusion salace évidente. J’ai failli faire une dépression. Et les tweets paternalistes « Allez Julie, on est avec toi ». Et les « mon petit » par ci et par là ! Je ne parle pas des regards en douce… ni d’une main parfois baladeuse.
Comment tout cela s’est il terminé ?
Un jour mon chef, le dénommé Claude C, m’a demandé de faire un café avec la machine du bureau. Non, deux cafés ! Et de les apporter. Mon sang n’a fait qu’un tour : j’ai balancé les deux tasses sur la veste de l’invité. Le croirez vous ? Ils ne m’ont pas laissé finir mon stage. Depuis je bénéficie d’un soutien psychologique quotidien et je ne peux plus boire de café.
Merci chère Julie, tout ceci est sordide et sulfureux mais pourra servir à prévenir d’autres victimes potentielles. Aux dernières nouvelles le dénommé Claude C serait en fuite, on parle du Venezuela.