Des chrétiens au petit-écran
Née à Orléans en 1986, Charlotte d’Ornellas est journaliste à Valeurs Actuelles, chroniqueuse et éditorialiste sur CNEWS et TV Libertés.
La journaliste nait en 1986 à Orléans, dans le Loiret. Issue d’une famille catholique pratiquante, elle incarne à l’âge de 16 ans Jeanne d’Arc lors des fêtes johanniques de la ville en 2002. Son oncle Monseigneur d’Ornellas est aujourd’hui archevêque de Rennes.
Considérée comme l’étoile montante de la jeunesse de droite, son ton direct tranche dans le paysage médiatique contemporain, de même que ses positions à contre-courant sur l’actualité géopolitique, notamment au sujet du conflit syrien. « Journaliste préférée de la fachosphère » pour Streetpress (Marie-Pierre Bourgeois et Michela Cuccagna, « De Gollnisch à Ménard : Charlotte d’Ornellas, la journaliste préférée de la fachosphère », Streetpress, publié le 15 mars 2017), « journaliste préférée de l’extrême-droite » pour Les Inrockuptibles (Pascal Praud, le pro de la provoc’ », Les Inrockuptibles, publié le 6 mai 2017), Charlotte d’Ornellas assume sans ciller ces qualificatifs, dans la mesure où elle affirme elle-même pratiquer un journalisme d’opinion.
Très active sur les réseaux sociaux, elle doit en partie sa notoriété au travail de critique de l’actualité qu’elle a longtemps mené sur Facebook. Sa page sert désormais plutôt de relais à ses interventions sur les média classiques.
Elle pérennise rapidement certaines de ces collaborations, notamment chez Valeurs Actuelles, et Boulevard Voltaire. Son franc-parler autant que la qualité de ses analyses font rapidement son succès en tant que chroniqueuse sur le petit écran puisqu’elle est désormais chroniqueuse tant sur CNews que TV Libertés.
Loin de cacher sa foi catholique, elle s’investit au contraire en faveur des chrétiens d’Orient via l’association SOS Chrétiens d’Orient. Elle publie en 2016 Ne nous laissez pas disparaître : un cri au service de la paix, un entretien avec Grégoire III Laham, patriarche de l’Eglise grecque catholique-melkite.
Formation
Elle obtient en 2007 une licence en philosophie et en psychologie à l’Institut de philosophie comparée de Paris (IPC). Après une année sabbatique passée en Australie pour apprendre l’anglais, où elle travaillera en tant que traductrice lors des JMJ de Sydney, elle se lance en 2008 dans des études de journalisme à l’Institut français de journalisme, d’où elle sort diplômée en 2009.
Parcours professionnel
Son stage de fin d’études de l’Institut français de journalisme à L’Orient-Le Jour, à Beyrouth, au Liban la sensibilise tôt à la géopolitique du Proche-Orient, sur laquelle elle se spécialise rapidement.
Après un CDD de quelques mois dans le quotidien régional tourangeot La Nouvelle République du Centre-Ouest, elle entre en 2009 en stage chez Valeurs actuelles au service « Société et Monde ». La rencontre est fructueuse puisqu’elle fait désormais partie de la rédaction de la revue, après plusieurs années à y collaborer en tant que pigiste.
Son travail en tant que journaliste indépendante témoigne de ses convictions religieuses et politiques puisqu’elle collabore autant au magazine Famille chrétienne et au site d’actualité catholique Aleteia qu’à Boulevard Voltaire, Radio Courtoisie, TV Liberté (dans l’émission « Bistro Libertés » de Martial Bild) ou Présent.
En 2016, elle lance avec Damien Rieu, ancien porte-parole de Génération identitaire, la revue trimestrielle en ligne France.
En septembre 2017, elle rejoint le comité éditorial de L’Incorrect.
Elle commence sa carrière télévisuelle dès 2010 dans l’émission « Tous les goûts sont dans la culture » sur Direct 8. Depuis avril 2017, elle est éditorialiste dans l’émission de Pascal Praud sur CNews, « L’Heure des pros ». Depuis 2018, elle intervient également dans l’émission « Les Informés » sur France Info.
En septembre 2018, elle se retrouve en quelques jours en ligne de mire des critiques à cause de deux bévues. La première vient d’une séquence du 20 septembre 2018 tirée de l’émission « Punchline » de CNews. La journaliste est accusée de « fake news » à l’occasion d’un débat sur l’immigration avec Clément Viktorovitch, chroniqueur de l’émission, qui lui reproche d’annoncer des chiffres erronés. La journaliste ne fait pas grand cas du « buzz », puisqu’elle elle se contente de répondre « oui, sur ce débat-là, je reconnais que j’ai perdu. Mais sur le fond, si les medias parlent d’immigration pendant deux heures tous les jours, c’est bien qu’il y a un problème. Tous les gens de la télé ont eu des loupés, je ne m’attarde pas trop sur la disproportion que prennent ces échanges-là sur Twitter ».
Quelques jours plus tard, le 25, Charlotte d’Ornellas attribue dans L’Heure des pros à Manuel Valls une phrase en réalité prononcée par l’humoriste Canteloup. De même, la journaliste répond avec honnêteté lorsqu’elle voit soulignée son erreur « j’ai fait la gaffe de ma vie, je suis bien passée pour une conne, je ne vais pas me défendre. Mais ça ne va pas m’arrêter, je vais continuer mon travail » (Pamela Rougerie, « Qui est Charlotte d’Ornellas, la vedette de la droite ultra-conservatrice ? », Le Parisien, publié le 26 septembre 2018).
Les deux « buzz » retombent finalement aussi vite qu’ils sont montés et c’est la journaliste qui se retrouve dans le troisième volet de l’affaire en position de victime.
Le 27 septembre 2018, elle fait en effet l’objet d’une chronique extrêmement virulente de Daniel Morin sur France Inter (« Daniel Morin, faux humoriste, vrai obsédé sur France Inter », OJIM, publié le 18 octobre 2018). Un long passage graveleux dans lequel le chroniqueur se dépeint dans une scène sexuelle avec la journaliste choque largement le public. Les médias prompts à souligner les bévues de la journaliste et à dénoncer le sexisme restent pourtant quasiment tous silencieux à la suite de l’épisode, à l’exception de Valeurs Actuelles et de l’OJIM.
Suite à la décision de CNews de se séparer de sa locomotive Éric Zemmour en septembre 2021, consécutive au choix du CSA de vouloir décompter son temps de parole en amont de la présidentielle, un casting tournant d’éditorialistes doit prendre sa suite. On compte ainsi parmi eux Charlotte d’Ornellas, mais également Eugénie Bastié et Mathieu-Bock Côté qui animent alors tous deux une émission sur CNews depuis la rentrée médiatique : Place aux Idées pour la première et Il faut en parler pour le second.
Parcours militant
Charlotte d’Ornellas s’annonce elle-même catholique et de droite. Elle revendique un journalisme d’opinion et critique la neutralité annoncée par la majorité des journalistes actuels, qu’elle considère impossible dans la mesure où écrire suppose de mettre en jeu sa subjectivité, quelle que soit la qualité des informations exposées.
Lors des primaires des Républicains en 2016, c’est elle qui conseille Jean-Frédéric Poisson sur ses relations avec la presse.
Elle est considérée par le Figaro ou L’Obs comme la porte-parole des valeurs conservatrices de droite. Dans le sillage des media Streetpress ou Les Inrockuptibles, Pascale Tournier présente dans Le Vieux monde est de retour Charlotte d’Ornellas comme l’incarnation de l’extrême droite catholique et identitaire. Les mêmes lui reprochent sa proximité avec des personnalités de droite proches du FN, comme Damien Rieu – ancien porte-parole de Génération Identitaire avec lequel elle a fondé la revue France, ou encore Bruno Gollnisch qui déclare volontiers « apprécier la regarder sur TV Liberté ».
Plus proche de la ligne de Marion Maréchal que de celle de Marine Le Pen, elle participe d’ailleurs en mai 2018 à une conférence de la jeune députée frontiste contre l’héritage de mai 68.
Elle s’appuie sur sa connaissance du Proche-Orient pour justifier sa position pro-Assad dans le conflit syrien. Elle se rend d’ailleurs à plusieurs reprises sur le terrain du conflit, avec l’association SOS Chrétiens d’Orient d’une part, mais aussi en janvier 2017 avec les députés Thierry Mariani, Nicolas Dhuicq et Jean Lassale. Elle rencontre à cette occasion Bachar el-Assad avec les autres journalistes présents.
Distinctions
Elle reçoit en 2017 le Prix de la communication de l’Institut de formation politique.
Publications
En 2016, Charlotte d’Ornellas publie aux éditions Artège Ne nous laissez pas disparaître : un cri au service de la paix. Il s’agit d’un entretien libre mené par la journaliste avec Grégoire III Laham, patriarche de l’Eglise grecque catholique-melkite, au sujet de la situation actuelle et de l’avenir des Chrétiens d’Orient.
Collaborations
Elle figure au conseil d’administration de SOS Chrétiens d’Orient. L’association travaille directement sur le terrain en Syrie, en Irak, au Liban, en Jordanie, en Egypte et au Pakistan pour aider les Chrétiens d’Orient à travers la distribution de matériel médical, humanitaire, de médicaments, de paniers alimentaires, mais aussi pour participer aux reconstructions nécessaires sur place.
En 2016, elle lance avec Damien Rieu, ancien porte-parole de Génération identitaire qu’elle a rencontré lors d’un voyage humanitaire en Syrie avec SOS Chrétiens d’Orient, le « magazine patriote » trimestriel en ligne France. (« France, le nouveau « magazine patriote » gratuit, OJIM, pblié le 20 mars 2016). C’est Marion Maréchal qui figure en couverture du premier numéro, qui aurait été téléchargé par plus de 60 000 personnes. Philippe de Villiers fait la une du second, et Nicolas Dupont-Aignan du troisième. La revue s’arrête pourtant rapidement après.
Ce qu’elle gagne
Non renseigné.
Elle l’a dit
Dans Entreprendre N°302 Juillet/Août 2016 : « je n’ai jamais cru une demie seconde que le journalisme pouvait être neutre. On a tous une histoire, une éducation, des passions, des caractères qu’on préfère à d’autres. Pour ma part, j’ai décidé d’assumer le fait de ne pas être neutre. »
« Portrait. Charlotte d’Ornellas : la journaliste préférée de la jeunesse de droite », Breizh-info, publié le 7 novembre 2017 : « On gagnerait à pousser les journalistes à être honnêtes plutôt qu’à leur faire revendiquer une « objectivité » qui est une utopie.
Par définition, les journalistes sont des sujets et non des objets, et leur regard est donc subjectif. Ce qui n’est pas un mal en soi évidemment. Mais cela devrait nous imposer le respect – surtout dans le service public – d’un pluralisme des regards et donc des discours sur la réalité. Je n’ai jamais cherché à être un robot et donc à devenir objective, c’est peine perdue. »
« J’envie les journalistes qui pensant avoir gagner la bataille culturelle, je ne sais pas où ils le constatent […] La victoire culturelle de la gauche a été relativisée, non pas par une victoire culturelle de la droite, mais par la réalité », Livre Noir, 21/03/2021.
On a dit à son sujet
Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles, (Pamela Rougerie, « Qui est Charlotte d’Ornellas, la vedette de la droite ultra-conservatrice ? », Le Parisien, publié le 26 septembre 2018) décrit la journaliste comme « brillantissime. […] Quand elle bosse, elle bosse beaucoup. Elle creuse ses sujets à mort, elle puise dans la philosophie, elle a une opinion très argumentée et elle formule ça avec des mots simples, elle est très pédagogue ».
Selon les mots de Marie-Pierre Bourgeois et Michela Cuccagna dans un article publié le 15 mars 2017 dans Streetpress, elle est « la journaliste préférée de la fachosphère ».
D’après le même article, Bruno Gollnisch aurait expliqué que « ses positions sociétales rejoignent les miennes ou vice-versa, j’apprécie la regarder sur TV Libertés ».
D’après Erwan Duchateau, « Pascal Praud, le pro de la provoc’ », Les Inrockuptibles, publié le 06 mai 2017, Charlotte d’Ornellas est la « journaliste préférée de l’extrême-droite ».
Comme on peut s’y attendre, L’Humanité est dithyrambique à son sujet, comme le prouve cet article daté du 14 novembre 2020 : « Opposée à l’avortement, au mariage pour tous, à la PMA et à la GPA, elle change de chevaux de bataille après 2015, selon Damien Rieu : « Depuis les attentats, elle a compris que l’immigration est le problème principal », raconte-t-il à StreetPress. Charlotte d’Ornellas, proche des théories du grand remplacement, s’est depuis focalisée sur une prétendue « islamisation » et « africanisation » de la France – chiffres mensongers à l’appui comme le montrent diverses séquences compilées et démontées sur les réseaux sociaux. Ouvertement opposée au multiculturalisme, elle s’en prend régulièrement aux « listes communautaires », oubliant sans doute qu’elle se revendique catho identitaire et que, en 2016, la journaliste a participé à la campagne des primaires de Jean-Frédéric Poisson, du Parti chrétien‑démocrate ».