Le 14 février dernier, le CSA avait mis en garde France 2 après la diffusion d’images jugées « difficilement soutenables » dans un reportage d’ « Envoyé Spécial » sur la guerre au Mali.
Réagissant dans un communiqué publié ce lundi 18 février, le Syndicat national des journalistes (SNJ) a estimé que « le CSA n’est pas l’instance de déontologie des journalistes », se défendant en arguant « qu’il ne peut être rendu compte d’une guerre sans en montrer les victimes ». Le SNJ a prévenu le CSA « contre ses tentatives récurrentes de vouloir se prendre pour le conseil de l’ordre des journalistes ». Le Syndicat avait déjà haussé le ton lorsque TF1 avait été mis en garde pour avoir diffusé les enregistrements de Mohamed Merah en juillet 2012.
Pour la défense de France Télévisions, son directeur de l’information, Thierry Thuillier, a demandé à être auditionné par le CSA « compte tenu des différences d’appréciations sur le sujet. Parce que nous estimons que le reportage de 20 minutes anglé sur les exactions au Mali, et où vous avez à peu près moins d’une minute de séquence où l’on voit les conséquences de ces exactions, n’établit pas vraiment l’absence de respect de la dignité humaine ». « On ne reconnaît pas les personnes. Par ailleurs, il faudra qu’on nous explique ce qu’est une image de guerre qu’on ne peut pas diffuser par rapport à celles qu’on peut diffuser », a ajouté ce dernier, jugeant peut-être le CSA trop sensible dans cette affaire.
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