En dehors des médias traditionnels, un journalisme d’investigation indépendant semble émerger ces dernières années. Pour ne citer que quelques exemples, en France, Vincent Lapierre a consacré quelques reportages sur le mouvement des gilets jaunes en sortant des sentiers battus et de la couverture sensationnaliste des médias de grand chemin. Il y a peu, nous relations le documentaire réalisé par Eric Dick sur l’arrivée de migrants en Vendée. Depuis le 24 mai 2019, le dernier documentaire de Lauren Southern, Borderless, est disponible en ligne. Ce qu’il montre à voir est édifiant.
De migrant à réfugié
Après avoir consacré un documentaire – Farmlands – à la situation des Blancs en Afrique du sud visionné plus de 2,3 millions de fois, c’est sur la crise migratoire en Europe que Lauren Southern et son équipe se penchent aujourd’hui. Un premier « trailer » avait attisé notre curiosité. On y entendait la responsable d’une O.N.G. affirmer qu’elle donnait en Grèce des conseils à des migrants pour se faire reconnaitre comme réfugié, quitte à mentir. L’information n’a pas été démentie.
De la Grèce à la Turquie, et de la Bulgarie à l’Irlande
Borderless quitte également les sentiers battus et le discours moralisateur des médias de grand chemin visant à faire accepter les arrivées massives de clandestins en Europe. Au cours de son reportage, Lauren Southern s’est rendue en Turquie, sur l’ile de Lesbos, dans les camps de clandestins du nord de Paris, au Parlement européen, en Irlande et en Bulgarie. La parole est donnée directement aux principaux intéressés sur place, ceux qui vivent la crise migratoire organisée par les passeurs avec la complicité passive de certains gouvernements.
C’est ainsi que l’on apprend des témoignages recueillis qu’au point de départ des migrants pour l’Europe en Turquie, des habitants vivent dans la peur permanente des agressions des passeurs. A Lesbos, ce sont les minorités, Yézedis et Kurdes et les « hérétiques » (les rares athées) qui sont victimes de mauvais traitements dans un campement composé de migrants ultra majoritairement musulmans. La présence de combattants de l’Etat Islamique dans le camp est également évoquée. A Ceuta (Espagne), ce sont les effets de la politique laxiste de certains pays européens qui sont révélés. Si des clandestins cherchent incessamment à passer la frontière, c’est parce qu’ils savent qu’une fois celle-ci franchie, ils ne seront pas reconduits d’où ils viennent (« they never send us back »).
En Irlande, alors que le pays connait une crise du logement d’une grande intensité, se traduisant par les loyers chers et de longues listes d’attente pour les logements sociaux, une journaliste locale affirme que l’on commence à voir de nombreux sans-abris. Ceci alors qu’un tiers des logements sociaux sont attribués à des étrangers. Ce qui lui fait dire que l’on ne peut pas ouvrir les frontières si on ne s’occupe pas des locaux. (« You can’t open borders when you can’t look after your people »).
Censure de YouTube
Ce documentaire dérangerait-il en s’éloignant du traditionnel catéchisme pro-migrants ? Il a été supprimé le 24 mai des vidéos en ligne par la filiale de Google, YouTube. Une version de secours a été mise en place.
Le documentaire – pour le moment exclusivement en anglais — est également accessible sur le site de Lauren Southern. L’incident technique invoqué par la firme américaine ne convainc pas tout le monde, compte tenu des précédents existants.