Majelan avec un seul L et sans G, rien à voir avec l’explorateur. Comme nous vous en informions récemment, Majelan est la société de podcasts audio de Mathieu Gallet, l’ancien PDG de Radio France débarqué pour favoritisme et peut-être aussi pour avoir déplu à Emmanuel Macron en ne démentant pas avec assez de vigueur une supposée liaison avec l’alors candidat à l’élection présidentielle.
Agrégation d’émissions radio
De même que Netflix offre sur abonnement des films et vidéos ou que Spotify offre de la musique, Majelan veut offrir presque trois cent mille émissions radio en plusieurs langues. Pour s’y retrouver dans ce maquis, le client verra une classification des émissions, par langue parlée, par thème. En renseignant un profil, il se verra recommandé tel ou tel type d’émissions.
L’essentiel de l’application audio est gratuit. Mais une offre premium Majelan+ permettra de monétiser l’expérience. En payant 4,99€ par mois (ou 1,99€ par programme) l’auditeur aura droit à des émissions spécifiques produites en interne ou bien à certaines archives audio de l’INA (Institut National de l’Audiovisuel). Un modèle qui semble fragile, d’autant que l’application n’abrite pas de publicité.
Conflit avec Radio France
Majelan n’achète pas de programmes mais partagerait des revenus avec certains producteurs. Mais quels producteurs ? Le producteur anglais d’une émission sur le rock, le producteur italien d’une émission sportive, le producteur français d’une émission politique ? Tous les producteurs des émissions disponibles ? Et comment déterminer la rémunération ? Au nombre d’émissions écoutées ? On croit comprendre que pour le moment Majelan est dans une zone floue où les producteurs – en dehors de ceux qui donnent une émission en exclusivité à l’application – ne sont pas rémunérés. Autrement dit le produit d’appel de Majelan (les trois cent mille émissions podcastées) ne lui coûtent rien pour le moment en termes de droits de diffusion.
Les radios et télévisions concernées pourraient le voir d’un autre œil. Ainsi Radio France veut reprendre en main la diffusion de ses podcasts. Et vient d’interdire à Majelan de les utiliser sans son accord. Un règlement de compte entre la nouvelle responsable de Radio France et l’ancien PDG, disent certains mais pas seulement. On voit mal pourquoi une chaine, publique ou privée, qui investit dans la production d’émissions audio en laisserait la jouissance à une société commerciale sans en tirer de revenus.