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L’AFP de Fabrice Fries : vidéo et implantation locale

5 juillet 2019

Temps de lecture : 3 minutes
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L’AFP de Fabrice Fries : vidéo et implantation locale

Temps de lecture : 3 minutes

Lors d’un petit déjeuner le 26 juin 2019, le nouveau président de l’AFP Fabrice Fries a pu préciser sa stratégie pour son mandat de cinq ans.

Une machine de guerre très internationale

5000 dépêch­es par jour ain­si que 3000 pho­tos et 250 vidéos, 1500 col­lab­o­ra­teurs sur tous les con­ti­nents, l’agence fig­ure au pal­marès des trois agences de presse mon­di­ales avec les améri­caines Reuters et Asso­ci­at­ed Press. L’agence dis­pose d’un réseau incom­pa­ra­ble sur la qua­si-total­ité de la planète, du plus petit (un bureau à Pyong Yang en Corée du Nord, 4 per­son­nes au Soudan) au plus gros (75 per­son­nes à Lon­dres). L’AFP est tra­di­tion­nelle­ment très implan­tée en Afrique, Europe et Moyen-Ori­ent, plus faible en Amérique du Nord où les deux grands con­cur­rents jouent à domicile.

Vidéo, vidéo, vidéo

Alors que les con­cur­rents ont des ser­vices vidéo séparés, l’AFP a choisi de les inté­gr­er aux ser­vices, autrement dit un respon­s­able pays ou secteur peut fournir à la fois du texte, de la pho­to et de la vidéo de manière inté­grée. Le ser­vice pho­to de l’agence fait jeu égal avec Get­ty images mais ce dernier a une clien­tèle entre­prise beau­coup plus dévelop­pée, alors que l’agence ne réalise que 3% de son activ­ité au ser­vice des entre­pris­es et avec un per­son­nel dédié. Le numérique est pour le moment mar­gin­al mais en plein développe­ment avec des objec­tifs ambitieux pour la mandature.

Contrat commercial avec Facebook

Avec un endet­te­ment de 80M€ et sous le regard sour­cilleux des insti­tu­tions européennes, l’agence doit trou­ver de nou­veaux moyens de développe­ment. Dans les 300M€ de revenus, 130M€ vien­nent de la sub­ven­tion éta­tique et celle-ci va dimin­uer. Après le con­trat gag­né en 2017 avec la BBC, l’agence a signé un accord com­mer­cial avec Facebook.

Dans cet accord l’agence four­nit un ser­vice exclusif de « véri­fi­ca­tion de l’information ». A mi 2019, 40 per­son­nes de l’AFP y tra­vail­lent dans 25 pays et le nom­bre de pays comme de per­son­nels dédiés doit encore aug­menter. Des accords sim­i­laires pour­raient être signés avec Insta­gram ou YouTube.

Crise de la presse écrite

Les prin­ci­paux clients de l’agence étaient tra­di­tion­nelle­ment les titres de la presse écrite. Ce poste représente encore 32% des revenus mais cette pro­por­tion est en baisse. A terme le nou­veau prési­dent estime qu’il ne restera que deux titres de quo­ti­di­ens de qual­ité par pays avec une forte diminu­tion de la presse quo­ti­di­enne régionale, cette dernière n’ayant d’ailleurs plus les moyens de s’offrir les ser­vices de l’agence.

Moins de monde, des controverses et étrange recours au CRIF

Pour la pre­mière fois dans son his­toire l’agence a recours à un plan de départs volon­taires de 125 per­son­nes (95 nets avec 30 recrute­ments pro­gram­més) qui raje­u­ni­ra les effec­tifs. L’agence a par­fois été soupçon­née d’avoir une « vision pro-pales­tini­enne » et donc hos­tile à Israël. Fab­rice Fries a pré­cisé que le prési­dent n’avait aucune influ­ence sur les con­tenus édi­to­ri­aux et – plus éton­nant – que des réu­nions de tra­vail avaient eu lieu avec le CRIF pour exam­in­er cer­tains con­tenus. Une procé­dure étrange de col­lab­o­ra­tion avec une insti­tu­tion communautaire.

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