Non, non, non, les terribles GAFA ne sont pas le diable ! Oui, oui, oui, ils peuvent aider les médias comme le prouve Google via ses aides à la presse (Google a financé, dans des proportions inconnues et dans des conditions elles aussi inconnues les Décodeurs du Monde) ou Facebook via des applications et des formations apparemment gratuites essaient de le prouver. Apple aussi via Apple News qui se révèle bien décevant, sauf pour Apple.
Lancement en fanfare
Au printemps 2019, Tim Cook président d’Apple lance Apple News aux États-Unis et au Canada. La presse va mal ? Bon papa Apple avec son sucre d’orge sous forme d’application va arranger ça. Recette : télécharger soigneusement l’application sur votre téléphone mobile (iPhone) ou votre tablette (iPad) ou encore votre ordinateur (Mac). Quand l’icône « payer chaque mois 9,99 dollars » s’affiche cliquer immédiatement « oui » et rentrer vos coordonnées de carte bancaire. Le plat est prêt.
Vous pouvez déguster, au choix vous pourrez lire intégralement environ 300 titres de la presse anglo-saxonne, quotidiens (Wall Street journal), magazines (Time). On allait voir ce que l’on allait voir, les dollars allaient pleuvoir sur les titres partenaires. Quand on aime on ne compte pas.
Tout pour ma pomme : à la fin c’est Apple qui gagne
Ce qui devait arriver arriva. Quelques mois plus tard les éditeurs déchantent à plusieurs titres. Tout d’abord Apple garde dans ses poches la moitié des abonnements. Le solde est réparti entre les titres en fonction du temps de lecture des articles par titre et par éditeur. Mieux c’est Apple qui gère les abonnements et qui a accès aux précieuses données individuelles des abonnés : profil, coordonnées postales et bancaires etc. Toutes données monétisables par la suite. Les grands titres américains profitables comme le New York Times se sont bien gardés de s’embarquer dans l’aventure. Les GAFA soutiennent bien la presse, comme la corde soutient le pendu.