“PMA : les associations LGBT demandent aux médias “d’informer sans discriminer””. C’est dans cet article de l’AFP repris en cœur, mots pour mots par différents médias (TV5 Monde, Sud Ouest, Orange, etc…), que l’on apprend le stratagème médiatique des associations LGBT dans le cadre du débat sur l’ouverture de la PMA aux couples de lesbiennes.
Mode activiste
Ces associations, craignant de revivre le “climat de “violence” avant le mariage pour tous de 2013” (sic), ont décidé de prendre les devants et passer en “mode activiste” pour contrer les opposants à la PMA. À titre d’exemple, ils avaient mal vécu le recrutement par LCI de Ludovine de la Rochère, appartenant à la Manif pour tous. Alors, la création d’une association LGBT comme “France.TV pour tou.te.s”, en interne à France Télévisions ne semblant pas assez pour ces derniers, ni le soutien de La Tribune et Radio France à leur cause, ils en rajoutent une couche avec différentes actions médiatiques, n’ayant rien à envier à celles de la majorité des lobbys.
Surveillance et saisie du CSA
Quand on veut ne pas voir quelque chose dans les médias, saisir le bon vieux gendarme et adepte de la censure, nommé le CSA, reste la meilleure piste à envisager. Fin août, une dizaine d’associations comme SOS Homophobie, l’Inter-LGBT ou GayLib ont donc écrit à ce dernier. L’idée était de lui demander de “rappeler aux télés et radios leurs obligations à ne pas se rendre complices explicitement ou et implicitement, de toute manifestation à caractère sexiste ou LGBTphobe” (sic).
Deuxièmement, comme dans toute bonne stratégie de lobbying, l’association des journalistes LGBT (AJL) a mis en place une veille médiatique pour ne rien louper de ce qu’il se dit les concernant. Une attention particulière est accordée “aux JT de 13h et 20h, et aux émissions à grosse audience comme “Touche pas à mon poste !” sur C8 ou “Quotidien” sur TMC”. On se demande l’utilité d’un tel processus en se souvenant d’un Hanouna déclarant “Je suis plutôt pour [mariage homo]. J’ai beaucoup d’amis homos qui ont adopté des enfants et avec qui cela se passe très bien” et d’un Quotidien animé par Yann Barthès. La confiance est une belle qualité, mais le contrôle mutuel est plus efficace.
Éducation des journalistes
L’association des journalistes LGBT vient aussi de sortir un “kit à l’usage des rédactions” pour apprendre aux médias “à éviter la discrimination, la hiérarchisation des sexualités et l’invisibilisation (sic) des personnes LGBT”, leur donner tous les arguments en faveur de la PMA, et bien d’autres choses… On laissera au lecteur motivé, le soin d’aller directement lire ces recommandations de salut public.
En somme, un vrai petit manuel du bon journaliste gay-friendly. Comme dirait Alice Coffin, cofondatrice de l’association, il faut “mettre de manière très explicite un peu de pression”. Mais ne vous méprenez pas, ces associations ne font pas du lobbying, c’est d’ailleurs bien rappelé au chapitre 2 de cet incontournable kit !